Centrafrique : Mme Chantal S. Touabéna , « j’ai le devoir de m’impliquer dans la recherche de la paix »

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Bangui, le 09 octobre 21

La République centrafricain, un pays de 623km2, comporte à l’heure actuelle plus de quatre millions d’habitants répartis sur l’ensemble du territoire. La stabilité politique du pays est toujours menacée depuis presque trois décennies. Elle s’est accentuée dans la dernière décennie. Mais comme tout être humain de par sa nature aspire à la paix, des fils et filles de ce pays se sont levés pour apaiser les tensions à travers des démarches pacifiques sous plusieurs formes avec l’appui des partenaires. Il en ressort de ces démarches pacifiques des hommes et des femmes capables qui ont tenu le terreau par les cornes et ceux-ci sont des modèles à imiter. C’est ainsi que nous avons pu identifier une femme leader engagée pour la cause de la paix depuis des années pour la faire découvrir et qu’elle peut également servir de modèle pour les autres femmes qui militent pour le retour de la paix pour espérer un Centrafrique développer où tout sera au point. Très engagée dans les rencontres nationales et internationales, cette dame ne manque pas un instant de parler et de travailler pour que la société centrafricaine retrouve son haleine pacifique où nul doute ne peut s’inquiéter de sa vie.

Il s’agit de Madame Chantal Solange TOUABENA, une femme centrafricaine et leader de la société civile, très engagée dans les processus de la paix et du développement.

Avec un teint noir, Madame Chantal Solange Touabéna est une femme centrafricaine âgée de 60 ans et mère de deux garçons avec deux petits-fils. Elle habite le quartier SICA1 à Bangui. Elle est coordonnatrice de la plateforme SCRCA (Société Civile de la République Centrafricaine) et vice coordonnatrice d’AWLN Centrafrique ayant un charisme naturel d’une femme leader et engagée pour la bonne cause.

Il ne ce passe pas un jour que cette dame puisse ne pas être sollicitée pour parler de la paix et du développement de son pays sous plusieurs angles. « Dans notre plateforme, nous travaillons précisément sur la consolidation de la paix. Nous avons réalisé assez de choses avec l’appui des partenaires dans les moments difficiles que le pays a traversé. A travers des ateliers de formations, nous avons sensibilisé les femmes et les hommes à œuvrer pour la paix à Bangui et en province » l’avait-elle précisé.

D’une manière concrète « nous avons travaillé sur la cartographie humaine et la laïcité ». Un programme qui a été le cheval de bataille de Chantal Solange depuis 2015. « La méconnaissance de la cartographie humaine était l’un des facteurs ayant occasionné la crise en Centrafrique car les compréhensions de la crise ont pris une autre tournure et il va falloir recadrer cela à travers la sensibilisation pour aider les citoyens à ne pas confondre la religion et la politique. Ce que nous avons réalisé ».

Toujours souriante, Madame Chantal se dit qu’il faut toujours contaminer celui qui est en face avec le sourire pour le détourner de sa mauvaise pensée avant d’échanger avec lui. « je l’ai fait parce que je suis Centrafricaine. J’ai le devoir de m’impliquer dans la recherche de la paix car tant qu’il n’y a pas la paix, rien ne peut marcher ».

En racontant sa petite histoire, Madame Chantal est opératrice économique, propriétaire d’un restaurant moderne avant de s’engager dans la recherche de la paix car « s’il n’y a pas la paix, mes affaires ne peuvent pas évoluer. La preuve, j’ai fermé le restaurant pour investir dans la paix avant de reprendre. Tant qu’il n’y a pas la paix, le pays ne peux pas se développer »

Cette démarche, elle avoue le faire pour le compte de la République Centrafricaine et non d’une portion de région ou de quartier « je ne cesse de dénoncer ce qui ne marche pas de vive voix aussi et d’encourager toute initiative de paix et du vivre ensemble ».

En 2015, pour le compte de la planète femme, elle a sensibilisé pour la paix à Bossangoa. Et depuis ce jour avec cette kyrielle d’engagement, Madame Chantal ne passe pas inaperçu à Bangui comme en province.

Madame Chantal Solange Touabéna n’est pas totalement fière de ce combat pacifique parce que le quorum n’est pas encore atteint sur l’ensemble du territoire où personne ne peut s’inquiéter de sa vie. « Nous sommes toujours à la recherche de la paix dans notre quotidien. C’est pourquoi les initiatives de pourparlers se multiplient et je m’en réjouis » ajoute-elle.

Toujours souriante dans son boubou de grande dame ce jour, elle aime parler en prenant des images « la paix que nous recherchons est comme les herbes qui poussent et que nous débroussaillons sans enlever les racines. Tant qu’on ne va pas à la racine pour détruire les mauvaises herbes, elle va toujours pousser. C’est dire que notre problème doit être traité à la racine pour avoir une solution escomptée de tous ».

En tant que femme, elle précise que la recherche de la paix doit passer par le processus d’écoute. Chacun doit prendre son temps et parler pour qu’un consensus accepté par tous soit trouvé. « C’est cela mon combat de tous les jours et partout ».

Madame Chantal Solange Touabéna n’est pas sortie du néant pour arriver à ce niveau. Quelqu’un l’avait inspiré et elle raconte « j’étais à une rencontre à Addis-Abeba en 2011. J’ai vu et écouté une dame Nigériane qui a parlé. Elle est de la société civile. Je me suis dit, je dois être comme cette dame. Je veux m’exprimer en toute liberté comme elle car elle a dit tout haut ce que les autres ont dit tout bas. Dans notre pays j’ai aussi aimé les interventions de Madame Ruth Roland, Madame Domicien, etc. Mais honnêtement, cette Nigériane que j’ai oublié le nom a été pour moi un élément déclencheur ».

Une femme très optimiste, sa vision est le retour définitif de la paix qui est un élément annonciateur du développement et ceci doit commencer selon elle au sein de différentes familles « nous, femmes, nous avons notre responsabilité car c’est nous qui inculquons la bonne éducation aux enfants. Si nous ratons la base, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer. Que les femmes se lèvent pour prendre à bras le corps cette question pour bien redresser les choses ».

Madame Chantal Solange Touabéna connue par son front parler, est une femme qui aime la lecture et la danse mais déteste l’hypocrisie et l’injustice. Elle adore la couleur verte et le bleu électrique car pour elle ces deux couleurs symbolisent l’espérance, la vie et aussi la grandeur d’esprit évolutif surtout au service des autres.

Préoccupée de ses affaires pour mieux avancer, elle n’est pas du genre à perdre son temps dans les futilités.

Une femme déterminée et capable dont le charisme n’a aussi cessé d’inspirer les hommes qui s’inscrivent dans sa logique qui est celle de la recherche perpétuelle de la paix.

Bienvenu DOUMTA YAMANRI

Journaliste, Directeur de Publication

du Journal La Fraternité

Tel : 72025579 / 75760822

Email : doumyb@yahoo.fr

 

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