CENTRAFRIQUE: L’HOPITAL COMMUNAUTAIRE TUE PLUS QUE LES MALADIES – TOUADERA, DONDRA ET SOMSE SONT-ILS AU COURANT DE LA GESTION CATASTROPHIQUE ?

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Bangui, le 08 septembre 21

La situation de l’Hôpital Communautaire devient de plus en plus inquiétante et si rien n’est fait dans les jours à venir, le sort des patients qui fréquentent cet établissement hospitalier sera regrettable voire celui du personnel qui tire le diable par la queue. Obligé de violer les principes d’éthique et de déontologie de leur métier pour subvenir à leur besoin, le personnel s’adonne à des pratiques mercantilistes qui ne disent pas leurs noms. Qu’est-ce qui ne va pas exactement au sein de centre hospitalier anniversaire, jadis le fleuron de la Centrafrique?

Dans une interview accordée à une radio de la place, le directeur de l’hôpital communautaire de Bangui en la personne de M. Abel Assaye a tenté de se défendre, de faire semblant pour avouer à tort que tout va bien au sein de ce centre hospitalier alors qu’en réalité, rien ne marche et la situation des patients devient de plus en plus grave.

Si ce dernier fait semble de brosser positivement le tableau de cet établissement dont il a la charge face aux plaintes des patients et ceux qui y fréquentent, la réalité en est toute autre.

Les échos qui nous parviennent font état du manque criard de banque de sang, l’absence des sanitaires, la vente illicite des médicaments, le vol des nourritures destinées aux patients et les conditions hygiéniques très déplorables. Une triste réalité quand on sait que cet hôpital construit sous le magistère du feu Général André Kolingba était destiné être un hôpital militaire et donc un hôpital de référence comme l’hôpital militaire de Val-de-Grâce en France.

Malheureusement il se pose véritablement un problème de gestion au sein de l’Hôpital communautaire d’où nécessité de revoir les choses très rapidement pour ne pas que cela soit trop tard.

Il suffit de faire un tour à l’intérieur pour constater comment cet hôpital dégage une odeur nauséabonde avec les herbes qui sont touffus dans les espaces verts. Il est devenu un refuge des rats qui circulent à tout-va dans les couloirs et les chambres des patients.

Une situation catastrophique qui n’honore pas le pays au point où les patients qui y sont hospitalisés s’exposent à d’autres contaminations qui pourraient être dommageables pour leur santé.

Une autre pratique criarde est la vente des médicaments par le personnel. Selon certaines indiscrétions, une fois qu’un patient y est admis après consultation avec la prescription des ordonnances. Le patient doit payer les médicaments à lui proposer par le personnel soignant. Sans cela, le patient va être abandonné à son triste sort. Pathétique ! C’est dire que le personnel soignant se livre au commerce des médicaments qui paie dans la rue pour les rendre aux patients tout en spéculant les prix.

Autant dire qu’il y a un problème de gestion qui se pose avec acuité au niveau de cet hôpital. Et pourtant, un budget est alloué par le gouvernement, les institutions internationales, les ONG pour le bon fonctionnement de cet établissement hospitalier. Mais que fait-on exactement de ce budget alloué à cet établissement hospitalier ?

Plus encore, d’après ces mêmes indiscrétions, les agents en charge de nourritures destinées aux patients voleraient une bonne partie des repas entre autres de l’huile végétale, des quartiers de viande et autres condiments pour ne mettre qu’à la disposition des malades des mets dégoutants. Ouf ! Quelle double peine pour les malades ?

Et comment le gouvernement tarde-t-il à prendre des mesures idoines pour mettre fin à ces mauvaises pratiques des gestionnaires dudit hôpital ? Telle la question que se pose le citoyen lambda quand on sait que ce qui se dit au sujet de cet hôpital n’est pas tombé dans l’oreille des sourds. « Dans plusieurs hôpitaux publics, le problème de  gestion constitue un vrai casse-tête chinois. En effet, la chaîne de collecte ne respecte pas toujours les normes. Un hôpital dont l’aire sanitaire couvre un important nombre d’herbes, se pose le problème d’insalubrité. La situation n’est guère reluisante. Difficile d’y respirer. », A témoigné une femme après son accouchement.

A l’hôpital communautaire, le plus grand hôpital de Bangui, l’air est irrespirable à l’approche. C’est là où sont délaissés les déchets biomédicaux. Certaines personnes n’hésitent pas à y faire leurs besoins, empestant davantage l’air. Dans ces odeurs pestilentielles, certaines femmes font la lessive, d’autres la vaisselle.
Dans ce centre de santé, le constat est amer : la gestion n’est pas dans les règles de l’art.

Pour un personnel dudit centre hospitalier, plusieurs raisons expliquent la mauvaise gestion au sein de son établissement sanitaire. Les déchets pharmaceutiques de laboratoire, du bloc opératoire, la morgue et la couleur noire pour les déchets ménagers. Cela sous-tend que les aiguilles, les seringues, les piqûres, les perfuseurs… classés dans la catégorie des déchets infectieux, ne doivent pas se mélanger aux sachets d’eau, aux cartons de jus et autres déchets ménagers. Mais, des failles demeurent dans la chaîne de tri, regrette-t-il.

Dans le même ordre d’idées, un patient de soutenir que certains agents de santé ne respectent pas les règles de l’art avec le soutien du directeur Abel Assaye. Car, un l’hôpital doit être un lieu où le patient vient pour recouvrer la santé et non pour repartir avec d’autres maladies. Enquête à suivre…

@Simon GBOKOCHE,

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