Centrafrique : Les mauvais comptes font de bons amis en politique

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Bangui, le 30 mai 2022

La langue de Molière n’a pas encore trouvé son adjectif qualificatif sur les événements qui se produisent en République centrafricaine après la victoire à la Pyrrhus remportée par des groupes armés qui s’est soldée par la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation à Bangui entre le gouvernement et ces criminels. Malgré tout, les ennemis de la paix continuent de dévoiler leur agenda caché en endeuillant les pauvres populations dans nos provinces. A quoi servent alors les dialogues, foras et accords politiques ?

Depuis le déclenchement de cette crise par la création de la milice Séléka dans la partie septentrionale en décembre 2012, ayant entraîné la chute du régime de François Bozizé en mars 2013, le tableau panoramique du pays de Boganda est très sombre : massacres des populations en masse, pillage des ressources naturelles du pays par ces mercenaires et bandits de grand chemin avec la bénédiction des puissances occidentales, les incendies des maisons et villages entiers, le déplacement des populations à l’intérieur et l’extérieur du pays. Cette situation  a occasionné les pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels ceci sous l’indifférence du Conseil de Sécurité des Nations-Unies qui continue de maintenir l’embargo sur les armes, minutions et autres matériels de guerre à destination de la RCA.

Le pays est de nos jours la risée de la communauté internationale qui pourtant, injecte des sommes importantes pour le redressement économique. Malheureusement, ces partenaires ne parviennent pas à aider le pays à mettre un terme aux massacres et autres violations des droits de l’homme. Les groupes armés continuent de se moquer des populations. Les recommandations et les résolutions de Khartoum ne servent pas de base pour la sortie de cette longue crise. Le régime de Bangui a initié et organisé un dialogue de réconciliation nationale pour laver le linge sale. Malheureusement, les démons des divisions et de pillage des ressources naturelles ne font qu’étendre leurs racines sur le territoire centrafricain.

Il ne se fait aucun ombre de doute que les rebelles issus de l’ex-coalition Séléka sont toujours en quête du pouvoir perdu lors des pourparlers de N’Djamena où le manipulateur des Centrafricains Idriss Deby Itno avait obligé Djotodia à démissionner du pouvoir. Avec leur signature de l’accord militaire avec la CPC de François Bozizé, ils prouvent qu’ils ne sont pas dans la logique de la paix et du vivre ensemble.

Aujourd’hui, tout le monde sait que les Centrafricains dans leur résilience absolue, ont accepté partager le pouvoir avec les bandits de grand chemin afin que la paix revienne dans le pays. Malheureusement, les résultats sur le terrain ne sont pas favorables à la quiétude des populations civiles. Même le cessez-le-feu n’a été qu’une prime pour les ennemis de la nation. De toute conscience, on sait que la manipulation des groupes armés dans ce pays est liée à la porosité des frontières où les armes et minutions de guerre franchissent chaque jour faisant du DDRR, une simple fiction.  Malheureusement à chaque fois que la question sur l’embargo est annoncée, une fausse histoire se monte de toutes pièces pour distraire les consciences des Centrafricains.

Que font ces criminels dans ce pays ?  Depuis quelques décennies, les rebelles qui s’opposaient au régime de Béchir et d’Idriss ont transcendé en RCA tout en bénéficiant des statuts d’apatrides et de réfugiés tandis que des enfants nouvellement nés bénéficient de la nationalité. Une bonne partie face à leur besoin s’est lancée dans des pratiques illicites telles «Zaraguinas » puis après des rebelles pour ériger des barrières illégales, occuper les zones minières et exploiter des minerais en bénéficiant de l’appui des mercenaires de l’étranger pour réussir à déstabiliser les régimes en Centrafrique.

Le gouvernement dans sa mission régalienne n’a pas eu tort d’acheter la paix chez nos ennemis  d’hier. Les mauvais comptes de violer la constitution pour satisfaire les appétits des bandits de grand chemin font de nos jours des bons comptes pour ceux qui alimentent cette guerre. Rien ne peut justifier la multiplication des groupes armés sur le sol centrafricain à l’heure où la mobilisation de la communauté internationale se fait ressentir. Le président Touadéra a tendu la main à tous ses compatriotes ce n’est pas une lâcheté, mais l’amour de sa patrie.

@Bienvenu ANDALLA

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