Centrafrique : Les députés élus céderont-ils à la pression de l’opposition qui vise le prochain perchoir ?

0

Bangui, le 28 avr. 21

Dans un Etat de droit et surtout démocratique, la séparation des trois pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) est un principe sacrosaint  qui fonde le socle d’un pouvoir. En Centrafrique, la situation politique de l’heure prouve à suffisance que l’Assemblée Nationale a du pain sur la planche. Pour ce faire, la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale actuelle doit tenir compte de la réalité du pays pour permettre au gouvernement de réaliser ses projets.  

Il n’est un secret pour personne que la 6ème législature actuelle prendra fin le 02 Mai prochain, et le nouveau bureau de la septième législature devrait être mis en place le 3 Mai. Il est vrai que l’exécutif ne doit pas s’ingérer dans les affaires qui touchent aux deux autres pouvoirs, mais ce dernier doit y avoir lieu pour la bonne gouvernance de son régime.

C’est ainsi que très souvent, dans les calculs géopolitiques, l’exécutif est appelé à tout mettre en œuvre pour avoir la majoritaire parlementaire à l’Assemblée nationale dans le seul but de ne pas se voir coincer à tout moment pendant la proposition des lois envoyée à l’Assemblée pour analyse et approbation.

Tous les regards sont désormais braqués sur la configuration de la septième législature. Suite à la confirmation des nouveaux députés de la nation par la cour constitutionnelle pendant le premier et le deuxième tour des législatives,  le régime en place a du pain sur la planche pour avoir la majorité parlementaire.

Bien sûr que pour le moment, le MCU est le parti politique qui a plus de députés élus que les autres, surtout avec ses ramifications de la plateforme Bé oko. Mais, malgré cela, il est à constater que les partis politiques de l’opposition ont aussi un nombre considérable des élus, y compris les députés indépendants qui peuvent à tout moment ramer à contre-courant des idéologies du groupe parlementaire de la majorité présidentielle.

A l’allure où vont les choses, l’opposition démocratique multiplie des stratégiques politiques pour réserver une surprise au régime en place. L’expérience du passé a prouvé que rien n’est impossible pour que le président de l’Assemblée nationale sorte de l’opposition démocratique.

Avec la demande de levée de l’immunité des députés : Dologuélé, Ziguélé, Méckassoua et Zingas, l’opposition démocratique est plus que jamais uni et solidaire pour prouver au régime en place de quoi elle est capable.

En tout cas, si l’opposition démocratique parvient à récupérer le perchoir de l’Assemblée Nationale, le nouveau gouvernement qui sera mis en place va surement se buter à la motion de censure. C’est claire, avec la procédure actuelle enclenchée par le l’exécutif contre les leaders de l’opposition, le climat de méfiance gagne du terrain entre les deux camps.

Une gestion transparente et rationnelle  d’un pouvoir doit obligatoirement passer par l’Assemblée Nationale censée défendre   les intérêts du peuple.

Le dé sera bientôt lancé et le peuple saura l’ossature de la septième législature qui est appelée à se démarquer de l’Assemblée Nationale actuelle composée en majeure partie des parachutés, des opportunistes.

@JLG, 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.