CENTRAFRIQUE : LE REVERS DE LA DÉMAGOGIE

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Bangui, le 08 mai 22

La démagogie est une politique destinée à flatter les masses pour gagner et exploiter leur adhésion. Cette définition nous permet de mieux orienter notre analyse sur les comportements et déclaration de nos dirigeants pendant les campagnes électorales et les actes qu’ils posent une fois qu’ils sont élus ou s’ils parviennent à conquérir le pouvoir par les armes avec la complicité d’une partie de la communauté internationale.

En effet, après des expériences démocratiques avec Barthélémy Boganda puis David Dacko, on a assisté à la réinstauration de ce régime en 1992 après la Conférence de la Baule en 1990.

Au cours des élections groupées de 1992 reprises en 1993 à cause des fraudes massives, Ange-Félix Patassé en leader du MLPC a affronté le candidat de la Concertation des Forces Démocratique  (CFD) le Pr Abel Goumba.

A cette occasion, Ange Félix Patassé a utilisé à fond la démagogie durant la campagne électorale pour se faire élire. Parmi les arguments de campagne, le candidat du MLPC à la présidentielle déclarait :’’ Notre pays est immensément riche  et qu’il exécuterait la politique ce grands travaux  pour non seulement éradiquer le chômage qui pèse sur les jeunes âmes. Selon Patassé, avec la politique de grands travaux, la RCA importera la main d’œuvre’’.

Au cours de la cérémonie de son investiture le leader du MLPC soutenait :’’Ange Félix Patassé élu président n’est plus membre de sa famille et de sa région, de son parti politique mais le président de tous les Centrafricains. Cette victoire est celle de tous les Centrafricains’’.

Ange Félix  Patassé avait même fait la promesse de payer les salaires des fonctionnaires grâce aux revenus générés par ses recherches.

En effet de 1993 à 2003, Ange Félix Patassé a démontré d’une manière éloquente qu’il n’était que le président de ses parents et son parti politique.

Notre affirmation est fondée dans la mesure où après les trois mutineries qui l’ont secoué, la médiation assurée par le président El Adj Omar Bongo Ondimba lui a conseillé d’instaurer le gouvernement d’Union Nationale (GUN) qui sera remplacé par le gouvernement d’Action pour la Défense de la Démocratie (GADD).

Ange-Félix Patassé, dans la clé de répartition de départements, attribuait les ministères juteux et de souveraineté  aux cadres du MLPC et les strapontins aux représentants des autres entités.

Mieux, le maître de Bangui s’était farouchement opposé à l’assainissement du département des Finances et du Budget initié par Jean-Paul Ngoupandé ainsi qu’à l’opération main propre déclenchée par Martin Ziguélé pour faire arrêter et juger les fonctionnaires et agents de l’Etat indélicats.

En cultivant l’impunité pour sauver la tête de ses disciples, il s’est déjugé.

Le Premier ministre, Michel GBEZERA-Bria qui dirigeait le GADD face à une tension de trésorerie a invité les bureaux d’achat de diamant initialement en République Centrafricaine de payer leurs arriérés de taxes et impôts qui s’élevaient à 9 milliards de FCFA.

Le Président Ange Félix Patassé lui fit une virgule dans le dos en instruisant son Conseiller Juridique Jean-Jacques Demafouth et le Ministre des Mines Joseph Agbo d’engager des négociations avec les opérateurs du secteur de diamant et or pour collecter 3 milliards de FCFA.

S’il est vrai que la démagogie de mobilier des masses, il n’en demeure pas moins vrai qu’elle comporte des revers.

Malgré toutes les batteries mises en marche par Patassé pour gagner la présidentielle et avoir une majorité parlement pour s’éterniser au pouvoir le mécontentement populaire a été exploité par son pur produit François Bozizé avec à son actif 24 mois d’arriérés de salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat, un taux de chômage élevé et une pauvreté indescriptible. Il est même tombé dans son propre piège puisque certains de ses cadres ont préféré démissionné.

Le règne de son successeur François Bozizé n’a pas été à la hauteur des attentes des Centrafricains.

La démagogie  teintée d’hypocrisie de ruse

Sauvé par Ange Félix Patassé, François Bozizé qui a tout tenté pour accéder au pouvoir (élections et coups d’Etat) sera contraint à l’exil par l’aviation libyenne après avoir refusé de répondre à la convocation de la Commission Mixte d’Enquête Judiciaire (CMEJ). Il créa une rébellion pour renverser le régime de son mentor Ange Félix Patassé.

A titre de rappel en 1982, François Bozizé n’avait pas hésité  d’orchestré un coup d’Etat contre le Général André Kolingba qui l’a nommé Ministre de l’Information.

En effet, après une première tentative de putsch échouée et octobre 2002, le 15 mars 2003, son rêve, celui de conquérir et gérer le pouvoir réussissait.

Entre temps dans la rébellion, le Général François Bozizé accusait Patassé d’avoir instauré l’injustice Sociale, de pratiquer la gestion patrimoniale du pouvoir c’est pourquoi la pauvreté c’est installée au sein de la Société.

François Bozizé qui a hésité longtemps avant de venir de Damara s’installer au pouvoir a affirmé qu’i était un soldat, qu’il ne maitrisant pas les moindres de la politique voilà pourquoi, il préfère s’appuyer sur le doyen Abel Goumba et qu’l était venu organiser les élections pour porter la main à son compatriote qui sera élu.

Ces prétextes fallacieux permettaient de directif les leaders politiques pour l’aider à mieux s’installer au pouvoir.

Sa première structure a contesté à diviser la  classe politique, il a fait la part belle au FPP de Goumba et à Jean-Paul Ngoupandé incité par les membres de son ethnie qui ont créé  des partis politique et qui voulaient bien exploites  sa position, François Bozizé organisa le dialogue National, un fourre-tout qui grâce à l’argent, le conduira à la légitimation  de son pouvoir.

Une fois au pouvoir François Bozizé s’attèlera à ethniser et régionaliser son pouvoir avec la présence de ses parents dans toutes les institutions.

Il confisquait jalousement les Mines, les Finances et le Budget, la défense Nationale et la Sécurité Publique et l’Administration du Territoire.

A l’époque la référence pour intégrer la Fonction Publique ou bénéficier d’une promotion était l’ethnie Gbaya même au sein du KNK.

L’actuel président Faustin-Archange Touadéra en a vécu l’amère expérience parce qu’il était combattu par les ministres appartenant à l’ethnie du Chef de l’Etat. Dans toute l’administration, les parents et partisans du fondateur du KNK régnaient en maîtres absolus.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ont été l’humiliation et la division infligées aux FACA et les raccourcis  illégaux utilisés contre ses alliés pour avoir une majorité écrasante au parlement en violation de l’accord électoral signé par 33 partis et association politiques.

Tout comme Ange Félix Patassé qui n’a pas fait couler le lait et le miel aux Centrafricains, François Bozizé a non seulement échoué dans  la gestion du pouvoir en cultivant le népotisme le clientélisme, le régionalisme et en promouvant la mal gouvernance.

Aujourd’hui contre la volonté de ses parents et partisans, Faustin-Archange Touadéra doit user de la fermeté dans la gestion des Affaires de l’Etat.

Quelles sont les chances de Touadéra ?

Face à la fissure que connait l’Union Sacrée que prône de nos jours le Mouvement Cœurs-Unis et qui remet en question le rassemblement prôné par le nouveau locataire du Palais de la Renaissance, celui-ci doit s’armer de volonté et de courage politiques pour en engager de réformes en profondeur à la présidence de la République et au gouvernement.

Actuellement, il est question non seulement de s’appuyer sur des compétences mais aussi, et surtout de faire de la rupture une réalité vivante en décliquetant des audits l’administration,  la Présidence et à la Primature et dans les différents départements, à l’Assemblée Nationale et dans toutes les institutions de la République pour connaitre la situation du pays et juger les responsables indélicats.

Exhumer tous les rapports d’audits qui trainent dans les tiroirs pour les confier au Parquet de Bangui. Tout en privilégiant la Concertation et la Cogestion du pouvoir, Faustin-Archange Touadéra doit retenir que dans une démocratie digne de ce nom, l’opposition constitue un garde-fou pour remédier à la dérive dictatorial et aider à l’alternance au pouvoir.

@JLG

 

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