Centrafrique : Le régime de Bangui va-t-il céder au dialogue avec les ennemis de la nation ?

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Bangui, le 08 juin 21

La République centrafricaine n’est pas une dynastie peuhls ni encore un refuge des criminels. C’est dans ce contexte que le Forum de Bangui et la constitution du 30 mars 2016 ont exprimé la volonté du peuple de mettre un terme à l’impunité dans le pays. Le président est dans la même logique sauf pression de la communauté internationale.

On ne doit pas laisser croire au peuple centrafricain que les groupes armés sont au-dessus de la loi. Depuis plusieurs décennies, le pays en proie à une série de rebellions qui ne font que mettre en cause les efforts des régimes légaux. Que se passe-t-il encore pour qu’un dialogue avec les mercenaires soit envisagé ?

Au fur des temps, la situation sécuritaire centrafricaine se dégrade et les raisons sont simples : les groupes armés ont pris en otage ce pays. Même si on peut dire de nos jours qu’heureuse faute qui nous donne le salut, les raisons aussi claires que l’on ne saurait disconvenir surtout en bon analyste de la vie politique centrafricaine.

En décembre 2012, au nord du Centrafrique, un groupe d’hommes décident de mettre un terme à la politique clanique et népotiste du régime Bozizé sous les couleurs du KNK. Ces fils du pays qui sont des sujets musulmans ont fait appel aux peuhls venus du Tchad, Soudan, Niger, Cameroun et même du Nigeria ont formé une coalition dénommée Séléka.

Dans une politique de la terre brûlée, ils ont détruit au passage tout ce qu’on appelait « village » ou du moins « valeur républicaine ». Ils ont rendu la vie invivable dans un pays autrefois havre de la paix. Progressivement, le pays devenait un mouroir caché. Tous ces crimes sont restés impunis jusqu’à nos jours.

Un autre groupe voyant que le pays n’était que l’ombre d’un Etat de droit, s’est levé du nord au sud et de l’est à l’ouest avec le nom Anti-balaka sans armes mais avec courage et détermination pour mettre un terme aux exactions de cette première rébellion que l’on peut qualifier de printemps arabe centrafricain : C’est la descente aux enfers.

Les intellectuels centrafricains ont décidé de mettre un terme à cette guerre intercommunautaire qui ne faisait que détruire l’image du pays. Car, pour ces sages, les armes ne peuvent pas résoudre les problèmes du pays.

Un Forum sera donc organisé au terme duquel, les recommandations ont été faites. La plus importante était la lutte contre l’impunité puisque les mêmes causes ne faisaient que produire les mêmes effets depuis plusieurs décennies.

Et comme le pays était par terre, un Parlement de transition a été formé. Ces dignes filles et fils du pays ont aussi respecté la volonté du peuple dans l’élaboration de la constitution du 30 mars 2016 qui reste en vigueur de nos jours. En un mot, le peuple dit non à l’impunité.

Certains partenaires et organisations internationales estiment que c’est par un dialogue inclusif que le pays va retrouver sa stabilité. Malheureusement, cette option risquerait être un éternel recommencement puisque depuis le déclenchement de la crise le pays a déjà organisé 8 dialogues sans une solution adéquate. Pourquoi alors vouloir faire manger la couleuvre rouge au régime de Bangui qui, d’ailleurs aura des comptes à rendre au peuple souverain ?

@HERVE BINAH, 

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