Centrafrique : Faustin Archange Touadéra, un homme engagé qui a gagné le pari de l’organisation du second tour et partielles des législatives

0

Bangui, le 16 mars 2021

La tenue des législatives complémentaires en Centrafrique, n’était pas gagnée d’avance, si l’on considère l’insécurité qui prévaut dans certaines localités et les intimidations des groupes rebelles, auxquelles s’ajoute le contexte sanitaire. De quoi faire monter la peur chez les populations, surtout que certains rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), avaient menacé d’amputer les mains ou les jambes à ceux qui iraient au scrutin.

Il fallait donc retenir son souffle et souhaiter que le déroulement du scrutin ne replonge pas le pays dans le chaos. Entre partisans de la paix et de l’ordre constitutionnel d’un côté, et guerriers impénitents à la solde de François Bozizé ou de ses ouailles de l’autre, il fallait choisir son camp. Malgré l’engouement par endroits, selon les observateurs, le scrutin se serait déroulé, pour l’essentiel, sans escarmouches. Qu’est-ce qui a permis à Faustin Archange Touadéra, de gagner le pari de l’organisation des législatives, dans les circonscriptions concernées.

D’abord, rappelons que lors de la présidentielle et du premier tour des législatives du 27 décembre dernier, seul un électeur sur trois n’avait pu s’acquitter de son droit de vote pour des raisons d’insécurité. Depuis la double-attaque sur la capitale, en mi-janvier, le pouvoir de Touadéra a renforcé ses positions dans le pays à l’effet de contrer la menace des groupes armés. Pour ce faire, des alliés russes et rwandais ont été mis à contribution pour que les rebelles de la CPC soient chassés sur toute l’étendue du territoire national.

Dans cet élan, les rebelles qui occupaient alors, plus des deux tiers du pays, depuis la guerre civile en 2013, ont été repoussés et chassés encore actuellement, contraints de se replier dans des positions qui minimisent, pour le moment, leur menace, c’est-à-dire le long de certains grands axes routiers et dans certaines campagnes. C’est à ce prix que le calme est revenu dans le pays, permettant ainsi au second scrutin de se dérouler  paisiblement.

Ensuite, retenons que le président Touadéra, avec l’appui des partenaires internationaux, a fait tout ce qui est en son pouvoir, pour la bonne sécurisation du scrutin, en usant, cette fois-ci, d’une « fine stratégie ». Il ne s’est pas agi de déployer à titre dissuasif, le maximum de forces centrafricaines dans les bureaux de vote. La stratégie a plutôt consisté à alléger le dispositif sécuritaire, par rapport au scrutin du 27 décembre. Cela a sans doute eu pour effet, dans un premier temps, de rassurer les populations, afin qu’elles sortent plus nombreuses pour voter, pour la plupart dans la bonne humeur.

Dans un second temps, on peut soutenir avec certains analystes, qu’une présence trop écrasante des forces de l’ordre, dans certaines circonstances sécuritaires marquées par une extrême délicatesse, pouvait engendrer plutôt l’effet contraire attendu, à savoir, dans ce cas d’espèce, un risque plus accru de la riposte des groupes armés.

@Hervé BINAH, 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.