Centrafrique : Le renforcement du système de renseignement s’impose à l’Etat-major des Armées et aux FSI

0

Bangui, le 06 juin 21

La crise militaro-politique a plusieurs facettes qu’il faut toujours prendre en compte. Elle est aussi un moyen de se faire son propre examen de conscience sur la politique de son pays. Car, on se dit souvent à l’abri lorsqu’on n’est pas encore tenté et mis en étau.  Le cas de la République centrafricaine est une illustration de nos jours.

Etre homme c’est précisément être responsable car, dit-on, gouverner c’est prévoir. Cette maxime n’est pas bien comprise en République centrafricaine pays qui bat le triste record des coups d’Etat et des rebellions en Afrique centrale.

En 2012, lorsque les frères du nord se rassemblent malgré une accalmie observée dans le pays, le régime de Bangui de l’époque était concentré sur le pillage des ressources naturelles et la mise en place du culte de personnalité du président François Bozizé sans aucun service des renseignements capable de lui tenir informé sur ce qui se passe dans l’arrière-pays et qui pouvait  mettre en cause son régime et déstabiliser les institutions républicaines. Mais comme il était assoiffé du pouvoir il s’est laissé entrainer par les flots des revenus de la vente du diamant et surtout des recettes de la Douane centrafricaine.

Surpris de l’effectif des combattants de la Séléka alors que son propre fils était ministre délégué à la Défense, il a opté pour le dialogue. Hélas trop tard car, de ville en ville, la force de cette coalition rebelle s’installait au vu et au su de tout le monde.

Et comme dans ce pays de grand paradoxe, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, la JMA de Bambari était une surprise pour le commun des Centrafricains qui ne comprenait pas comment Ali Darass avait utilisé le plan B et a obligé les invités à utiliser leurs pieds comme des métros et prendre le chemin du retour sur Bangui sans avoir eu le temps de dire un mot.

En plus de cet acte, le pire est la situation du 13 janvier 2021 devant les portes de la capitale où se trouvaient déjà les positions des rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) de François Bozizé. Durant ce rassemblement aucun service des renseignements n’a pu détecter leur présence dans la capitale. C’est dire comment les Centrafricains sont à la merci des loups.

Aujourd’hui qu’il y a un incident diplomatique avec le Tchad, ceux qui sont nommés à ces postes et qui sont payés par le contribuable centrafricain ne doivent pas uniquement se contenter des bureaux et maisons climatisées, avec sur les barrières des hommes en tenue qui se sont transformés en corps de billets de la BEAC laissant tous les griots franchir et entrer dans la capitale centrafricaine.

Cette situation doit donner une raison de renforcement de vigilance voire de renseignement pour sauver le pays des infiltrations des mercenaires qui peuvent surprendre même à la dernière heure car, c’est dans la queue que se trouve le poison. Pour illustration, on peut prendre le cas du mercenaire français qui se trouve de nos jours entre les mains de la justice centrafricaine qui était pourtant dans la capitale centrafricaine depuis 2013 sans que personne s’interroge sur sa présence en terre centrafricaine alors qu’il est un ancien militaire.

Combien des mercenaires étrangers sont dans la capitale ou même dans le territoire centrafricain surtout que pour avoir la nationalité, il suffit seulement d’entrer dans une rébellion. On ne doit pas continuer à marcher avec le serpent dans nos chaussures comme si le pays n’avait pas des services de renseignements.

@Hervé BINAH, 

 

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.