Centrafrique : Le conseil de Sécurité des Nations-Unies seraient-il dans la logique de considérer les Centrafricains comme des moutons de panurge ?

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Bangui, le 31 juillet 21

Des sanctions encore des sanctions onusiennes par un embargo qui ne dit pas son nom. Du moment où les Centrafricains sont en train de mourir comme des animaux dans leur propre pays, une politique meurtrière se développe au sein du Conseil de sécurité des Nations-Unies faisant croire à un allègement de l’embargo dans le but ultime de maintenir les casques bleus dans ce pays. Une forêt qui cache ses arbres ?

Des soldats de la paix sont déployés dans des pays déchirés par la guerre pour protéger les civils et faire respecter les accords de paix nationaux et les traités internationaux. Cependant, ces opérations ont souvent échoué à fournir une protection fiable et une paix durable, l’ineptie opérationnelle, les obstacles bureaucratiques et la corruption entravant le succès.

L’Afrique apparaît comme un nouveau champ de bataille le cas de la République centrafricaine victime d’une guerre géopolitique et géostratégique entre les puissances occidentales dont les conséquences désastreuses font maintenir l’embargo et envenimer le climat sociopolitique.

Il s’agit de nos jours pour l’ONU de changer de donne dans sa politique de maintien de la paix et de la stabilité en Centrafrique car, l’embargo est prolongé d’un an encore, il sied à ce que la Minusca assume clairement et efficacement son mandat. Dans de nombreuses zones, les rebelles tribaux et islamistes sapent la stabilité. Le financement des opérations de maintien de la paix par l’ONU est un outil essentiel pour atteindre cet objectif stratégique. Malheureusement, la performance de l’ONU reste profondément imparfaite. Le 29 juillet, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu sa session sur les sanctions de la République centrafricaine : un point d’éclair stratégique crucial au cœur du continent.

Les problèmes avec ce conflit et d’autres sont nombreux. Le 30 juin, la cinquième Commission des Nations Unies chargée de l’administration et du budget a approuvé un budget de 6,37 milliards de dollars pour douze missions de maintien de la paix des Nations Unies du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022, mais ces fonds sont alloués à des forces incompétentes et souvent corrompues.

Pour preuve de cette incompétence, les casques bleus de l’ONU n’ont pas réussi à arracher le contrôle de la Somalie, du mouvement Harakat al-Chabab al-Moudjahidin affilié à Al-Qaïda en 1991-1995. Après la guerre civile, l’ONU a négocié un accord de cessez-le-feu et déployé du personnel pour distribuer de l’aide aux civils somaliens en proie à la famine. Sans un gouvernement central somalien, l’ONU ne pourrait pas obtenir le consentement de déployer des troupes pour contrer les seigneurs de guerre violents. La mission de maintien de la paix se limitait à l’observation du cessez-le-feu.

En 1993, les forces de l’ONU ont tenté, sans succès, de désarmer les milices somaliennes. Après un court passage, les États-Unis et l’Union européenne ont tous deux retiré leurs troupes de la mission, et le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté une réduction significative des effectifs de la mission.

Aujourd’hui, la Somalie souffre de l’absence du gouvernement, d’un grave appauvrissement et d’une infrastructure en ruine. En outre, al-Chabab a pratiqué les niveaux de violence les plus élevés qui ont rendu le maintien de la paix actuel de l’Union africaine une « mission impossible ».

Contrairement à la Somalie, l’ONU a engagé des ressources importantes pour le maintien de la paix au Mali. Cependant, les opérations restent largement faibles. La mission est entrée dans sa septième année, avec l’intention d’assurer la protection des civils, de soutenir un dialogue national de réconciliation et de faire respecter les règlements de paix précédemment négociés.

En 2015, le gouvernement malien a négocié un accord de paix avec plusieurs milices Touaregs en rébellion. Cependant, il n’a pas pris en compte les menaces croissantes des extrémistes islamistes. Le Mali est devenu le centre de l’opération djihadiste en Afrique et jusqu’à récemment, l’opération Barkhane dirigée par la France était le seul effort visant les cellules de l’État islamique et d’Al-Qaïda dans la région.

Bien que plus de 18 000 casques bleus de l’ONU bien équipés soient actuellement stationnés au Mali, les islamistes continuent d’attaquer régulièrement avec violence. Alors que la France suspend l’opération Barkhane, les forces de l’ONU se retrouveront sans contrepartie militaire fiable. Faute de direction, le Mali risque de sombrer dans le chaos.

En Centrafrique, pas plus tard que dans la même journée du 29 juillet 2021, les populations d’Obo ont protesté contre la présence onusienne dans la localité suite au meurtre d’un soldat centrafricain. Nous ne pouvons pas comprendre comment les Centrafricains qui sont sous la haute protection des Nations-Unies sont dans la gueule du loup ?

La paix est voulue par toute la communauté internationale, ce qui signifie que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies doit revoir sa copie dans la protection des personnes et de leurs biens.

@Jaques KOSSINGOU, 

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