Centrafrique : La population de l’arrière-pays prise en otage par les groupes armes

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Bangui, le 14 janv. 22

La situation sécuritaire en République centrafricaine ouvre les portes à plusieurs interrogations ce que l’on pourrait taxer d’une scène théâtrale tant la langue de Molière ne trouve toujours pas d’adjectif qualificatif sur ce qui se passe de nos jours dans l’arrière-pays où la population est prise en sandwich entre les exactions des groupes armés et les bavures de certaines forces alliées.

Selon une source digne de foi, les Centrafricains ne sont pas maîtres de leur destin. Les groupes armés depuis leur victoire à la Pyrrhus remportée lors des assises de Khartoum ne favorisent toujours pas la libre circulation des personnes et des biens dans certaines régions du pays. Les faits parlent d’eux-mêmes et de leur monde. Les groupes armés sèment la terreur dans plusieurs zones dites juteuses du pays.

Or, lors du déplacement sur Khartoum, il était question de vendre la dignité de tout un peuple pour acheter dans le goût amer la liberté des personnes. Car depuis la création de la coalition Séléka dans le nord du pays en décembre 2012 formée majoritairement des sujets musulmans venus  dans tous les coins du continent noir, les exactions ont poussé les Centrafricains à s’organiser en autodéfense pour lutter contre cette expansion ou du moins ce que certains qualifiaient du « printemps arabe ». Cette nouvelle organisation a donné naissance aux mouvements Anti-Balaka avec des conséquences graves sur les populations.

La descente aux enfers va donc s’amorcer dans une crise qui prendra la connotation d’une guerre communautaire entre les musulmans et les chrétiens. Les exactions graves seront donc commises sur toute l’étendue du territoire national à partir de décembre 2014. Le tableau panoramique sera marqué par les incendies des maisons et des villages entiers, les massacres sur les populations civiles, les viols des femmes et des jeunes filles, l’exploitation illicite des ressources naturelles… Bref tout est triste.

Malgré l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et les quatorze groupes armés qui essaimaient dans le pays, la situation est toujours restée désolante tant les groupes armés sont restés dans leur logique de soumettre le pays dans un climat de ni paix et de ni guerre dont les dividendes ne profitent qu’à ceux qui alimentent cette maudite crise.

Partout dans le pays on n’entend que les cris de  désolation surtout dans l’arrière-pays où deux groupes armés continuent de commettre les exactions en toute tranquillité au vu et au su des garants et facilitateurs de l’accord dit de dernière chance.

Et comme dans ce pays, il n’y a pas un sans deux surtout lorsqu’on parle de la violation des droits de l’homme, certaines forces alliées au gouvernement viennent encore empirer la situation déjà dramatique avec au passage des viols des femmes : « On ne peut pas balayer du revers de la main tous les sacrifices de forces alliées dans la libération du pays des mains des criminels, mais il faut noter que certaines forces ne sont pas en odeur de sainteté sur le terrain. On peut prendre pour exemple, la femme gendarme en mission dans la ville de Ndelé qui a failli être violée par les forces alliées  ou encore les travaux forcés imposés aux jeunes par ces mêmes forces alliées. Ces cas prouvent à suffisance que le pays est pris en sandwich entre les crimes commis par les groupes armés et les bavures des forces alliées », a déclaré une source de la société civile.

Il sied donc de rappeler que la protection des personnes et des biens est une préoccupation du gouvernement dans sa fonction régalienne. C’est dans ce contexte qu’il est important de revoir la copie de l’APPR-RCA d’une part et la mission accordée aux forces alliées d’autre part.

@JACQUES KOGBADJA

 

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