13 janvier 2021-13 janvier 2022 : la République centrafricaine frôlait de justesse un putsch de la CPC

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Bangui, le 14 janv. 22

Une date, une histoire inscrite dans les annales de l’histoire sombre de ce pays par les Centrafricains. Les criminels regroupés au sein de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) du général et ancien chef d’Etat François Bozizé ont lancé un assaut de déstabilisation du régime de Faustin Archange Touadéra, un démocratiquement élu par un peuple souverain. Récit des évènements.

L’histoire d’un peuple est aussi le témoignage d’un temps et d’une génération. C’est dans ce contexte que les Centrafricains n’oublieront jamais la date du 13 janvier 2021 où à l’aube de ce petit matin, les coups de fusils annonçaient le plan machiavélique de déstabilisation du régime de Bangui par le putschiste un éternel assoiffé du pouvoir pour le pouvoir en la personne de François Bozizé et son clan. Mais comment sommes-nous arrivés à ce niveau ?

En effet, de son retour clandestin dans son pays un an avant les élections, le candidat du KNK s’est présenté comme un homme de paix après avoir demandé pardon à tous les Centrafricains lors d’un meeting tenu dans la capitale précisément au stade de Bégoua dans la sortie nord du pays.

Le peuple centrafricain dans sa grande résilience a accepté ce geste car, le pays a besoin de tous ses fils pour sa reconstruction. Personne ne pouvait croire à un plan B d’un ancien chef d’Etat pour la déstabilisation des institutions de son propre pays. On ne peut pas se dire patriote et ne pas respecter les institutions de son pays.

Lors des dépôts des candidatures, la Cour constitutionnelle a ainsi décidé de dire le droit rien que le droit. C’est dans ce contexte que la candidature de François Bozizé a été invalidée pour de nombreux crimes commis dans ce pays depuis 2002 jusqu’après son passage à la présidence.

Et comme il a soif du pouvoir, le tombeur de Ange Felix Patassé va se retirer dans son bunker et former un groupe des criminels composé des  anciens leaders de la Séléka dans le but de reconquérir le pouvoir perdu en 2013. Une vraie histoire apocalyptique.

La date de la marche sur Bangui est donc fixée pour le 13 janvier 2021 après avoir tenté de perturber les élections en province avec la complicité de certains leaders politiques de la COD-20.

Les conséquences sont énormes sur tous les plans car, le tableau panoramique prouve que les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire ont été commis par ces criminels. On peut citer les massacres des populations, les viols, les braquages les déplacés internes et externes, le blocage du corridor Bangui/Béloko dans le but de pousser les Centrafricains à la révolte. C’est une histoire très significative sur l’identité de nos hommes politiques qui ne roulent que pour leurs intérêts égoïstes au détriment de la patrie. Comment comprendre qu’après 10 ans de règne marqués par le clanisme, le tribalisme, le régionalisme, la corruption les exactions sommaires et extrajudiciaires, et l’esprit de vengeance, François Bozizé décide de revenir au pouvoir comme s’il détenait le titre foncier centrafricain. Les crimes commis par ce général nous poussent à réfléchir sur les accords signés avec les groupes armés dans ce pays. La riposte du gouvernement sera lors de décréter en un premier temps un couvre-feu et surtout et l’Etat d’urgence pour mieux détecter les complices dans la capitale et dans les villes de province.

A-t-on vite oublié ? Souvenons-nous et interrogeons l’histoire qui nous rappelle qu’en février 2019, les Centrafricains étaient transportés dans un avion comme des bœufs que l’on mène à l’abattoir en direction de la capitale soudanaise Khartoum pour aller vendre à bas prix, la dignité de tout un peuple dans le but d’acheter dans un gout amer la paix et le vivre ensemble entre les différentes communautés. Les négociations furent très rudes surtout que la société civile n’assistait dans ce marché de dupe que comme des spectateurs pourtant que la vie n’est point un spectacle. Malgré tout, un accouchement dans la douleur a donné l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine dont l’acte de naissance a été signé le 06 février 2019 en terre centrafricaine entre le gouvernement et les quatorze groupes armés qui essaiment dans le pays comme le vent. Les garants et facilitateurs avaient-ils compris l’agenda caché de ces ennemis de la paix et surtout ceux qui ne sont pas des Centrafricains ? Le coup d’Etat manqué du 13 janvier 2021 doit se servir de leçon au régime de Bangui.

@JLG, 

 

 

 

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