Bangui, le 27 janv. 21
Dans sa théorie pour l’Afrique, René Dumont affirmait à tort ou à raison que l’Afrique noire est mal partie. Ses détracteurs cherchaient toujours à remettre en cause cette affirmation. Car, pour eux, l’Afrique noire surtout francophone n’a même pas encore décollé pour dire qu’elle soit mal partie.
Cette thèse polémique fait suite de nos jours aux agissements des hommes politiques qui, pourtant devraient être des repères pour leurs militants. Malheureusement, les choses vont à contre-courant des attentes de la population comme si le diable a fait son paradis dans ce pays. On parle, on dénonce mais personne ne condamne avec fermeté et rigueur tout ce qui se trame dans un pays qui, progressivement était sur la bonne voie du développement.
Durant des années, ils ont mis la RCA dans une condition qui a choqué l’opinion internationale comme si la RCA était un abattoir des animaux sauvages. Cette mauvaise manière de faire, a interpelé la justice internationale qui a lancé ses enquêtes pour juger et corriger sévèrement ces bandits armés. Après Saïd de l’ex-séléka, ce sera le tour des autres, notamment les leaders de la CPC et leurs complices de l’opposition politique dont leurs noms figurent sur la liste des clients de la CPI et qui vont bientôt être arrêtés.
On ne saurait parler de patriotisme sans se soucier des populations qui sont nos frères ? Aujourd’hui, le pays est en guerre et la faute est partagée par tous les Centrafricains. Car, si les mercenaires parviennent à prendre certaines villes du pays, c’est avec la complicité des Centrafricains et des politiques. Ce n’est pas à cause de la présence de la force onusienne ou des forces spéciales russes et rwandaises que les Centrafricains doivent croiser les mains en altitude stérile des spectateurs car, la vie n’est pas un spectacle. Ces forces ne peuvent assurer la défense des Centrafricains sans notre propre participation comme l’affirmait les pères de l’Eglise romaine : « Dieu nous a créés sans nous et jamais, il ne pourra nous sauver sans nous ». Ce qui signifie que les Centrafricains doivent prendre leur responsabilité et lutter contre les ravisseurs ou les dénoncer au grand public.
Malheureusement, on constate le plus que ce sont les populations qui entretiennent ces mercenaires avec la bénédiction des politiques en panne de repères. Ce que nous oublions c’est que, le Centrafrique appartient aux Centrafricains et non aux étrangers qui viennent dans ce pays juste en soutien à nos FACA. Ils ne seraient pas venus en enfants de chœur ou en agneau immolé pour les Centrafricains. Et même lorsqu’ils tombent dans les champs de bataille, c’est à cause de nos fautes et de notre implication directement ou indirectement dans plusieurs embuscades tendues par les forces négatives.
Certes, les partis politiques sont créés dans le but de conquérir le pouvoir. Cependant, avec la nouvelle vision d’un village planétaire, les mentalités ont évolué et les esprits aussi ont changé. Ce qui signifie qu’il ne faut plus s’en plaire sur les vieilles recettes des coups d’Etat, des transferts des mercenaires et de la prise du pouvoir pour le pouvoir. Il s’agit de se mouler dans les acquis de la démocratie qui voudrait le jeu des urnes et faire entrer le pays dans le concert des grandes nations développées. Les soldats de la paix ne sont pas venus mourir pour nos erreurs. Nous sommes les acteurs du devenir de notre paix.
@Herman THEMONA,
