Bangui, le 23 janvier 19
C’est conclu, un énième dialogue politique va être encore organisé à Khartoum capitale de la République du Soudan pour tenter d’apporter une solution peut être durable à la crise que traverse la RCA depuis x temps. Etant donné que, cette malheureuse crise se résume entre les groupes armés sur le terrain et le gouvernement, l’Union Africaine (UA) a cru bon de ne rassembler autour d’une même table que ces principaux acteurs pour afin faire table rase.
Autant laver en amont les allégations sombres et répugnantes qui pleuvaient jusque-là, il y a quelques mois sur les opposants politiques accusés sommairement de complicité avec les égorgeurs en passant. Ceci étant, crier au dialogue exclusif n’est pas crier trop fort, les deux ‘’g’’ sont assez éloquents d’eux-mêmes : Groupes armés et Gouvernement. Par eux et par eux seuls la paix, la sécurité, la réconciliation…
En réalité, si par eux seuls la sécurité est possible, il n’en est cependant pas le cas de la paix et de la réconciliation. Sinon, qui se réconcilient ? –Les tueurs avec le gouvernement. Et à quelle fin ? –Le partage du pouvoir, avec en passant la consécration de l’impunité. Sans détours. De quoi susciter les réactions vives de dénonciations de cette voie pour le moins antirépublicaine. Inutile d’y revenir.
Nous y voilà enfin ! Mais attention, les parties prenantes et les groupes armés ne doivent pas oublier les effets boomerangs. C’est vrai, le vin est réellement tiré… Hélas, cela peut être aussi du venin ! Alors, sachant que, tous les ‘’v’’ ne se ressemblent pas du tout.
Bien qu’on commence à tenir des messes de minuit par-ci par-là pour tenter d’infléchir la position de l’UA en ouvrant un créneau «pare-fatalisme ». On implique des politiques y compris des opposants et la société civile seront aussi viables.
Même s’il est vrai, il y a de sérieux sujets à reprocher aux manœuvres de l’UA. Tant et si bien qu’en toile de fond la question de l’amnistie des leaders armés sera marquée au point d’occuper avec une taille sur celle de partage de postes, le centre d’intérêt. Et comme le gouvernement est dans une position ferme, il ne doit pas non plus se laisser faire. On peut donc supposer le marché de dupes qui en découlera : ou il signe ou bien on met le feu à la maison et on déboulonne tous. Voilà ce que disent les centrafricains dans les rues, places publiques, taxis et bus. L’on sait que les groupes armés sont poussés de derrière par des puissances étrangères dont vraisemblablement la France en fièvre depuis que la Russie est dans ce pays. Les centrafricain on tout comprit.
En tout cas, on l’aura dit et assez dit au Président Touadera « qu’on ne dialogue pas avec ces gens dont les revendications n’ont plus de sève ». Parce qu’ils ont déjà perdu toutes les raisons objectives en massacrant les populations à la moindre étincelle, en pillant systématiquement les richesses du pays avec la complicité de certains pays voisins ou d’autres sujets étrangers. Soit des citoyens ordinaires soit des mercenaires qui n’ont rien à perdre à ce que la maison Centrafrique s’écroule, se liquide et se fonds –telle une eau impossible à ramasser après s’être déversée, écoulée et enfouie dans le sable.
Si le mal de l’exclusivité de ce dialogue se dessine clairement, il est aussi à redouter le piège de son exclusivité réclamée à cor et à cri : tant et si bien qu’en seulement deux ans le pouvoir s’est fait beaucoup d’adversaires et des ennemis.
Notons que, le croisement éventuel des deux forces, opposition démocratique et opposition armée, à l’occasion de ce dialogue, peut faire un mélange explosif –il faut donc craindre la réédition du schéma de Libreville en janvier 2013. Ou carrément, celui de N’Djamena avec la démission négociée de Michel Djotodja.
Il fallait faire volte-face au moment où les consultations par le Panel des facilitateurs étaient en cours, il y a encore quelques mois. Il reste au président de faire le choix des hommes. Au sens africain du terme. Pour tenir tête aussi bien face aux groupes armés que face aux puissances sombres. Qui sont entre autres, le Tchad et la France –qui poussent les premiers à deux bras dans le dos.
Qu’à cela ne tienne, il est une chose, que les conclusions de ce dialogue ne pourront pas donner entière satisfaction aux uns et aux autres particulièrement du côté des groupes armés. La Cour pénale spéciale et la Cour pénale internationale sont en place, à pied d’œuvre. Ces deux juridictions ne devraient pas faire leur valise et jeter par la fenêtre les fonds non négligeables déjà mobilisés pour leur mise en œuvre. Au cas contraire ils auront derrière eux tout le peuple centrafricain.
Bienvenu ANDALLA,