Centrafrique : François Bozizé aurait-il été piégé ?

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Bangui, le 14 mai 21

Depuis le déclenchement de la dernière  crise militaro-politique dans le nord du pays en décembre 2012 avec la création de la Coalition Séléka, le général d’opérette sera contraint de céder son fauteuil présidentiel à Michel Djotodia pour prendre le chemin d’exil en Ouganda. De loin, l’ancien homme fort de Bangui a noué des relations avec certaines puissances occidentales et des pays voisins dans le but de reconquérir le pouvoir perdu en 2013.

Lorsque le leader du KNK et ancien président Centrafricain décide de rentrer dans son pays après plusieurs années d’exil, les rumeurs couraient déjà sur son plan machiavélique qu’il était soutenu par certaines puissances occidentales et certains pays voisins avec pour intention la déstabilisation du régime de son fils politique Faustin Archange Touadéra. La méfiance étant un postulat des mathématiciens, le locataire du Palais de la Renaissance a vite compris de tendre la main à certaines grandes puissances qui ont fait leurs preuves dans la lutte contre le terrorisme.

Les preuves de son retour seront tangibles lorsque la cour constitutionnelle invalide sa candidature pour la présidentielle de décembre 2020. Ce dernier conscient de son soutien avec les puissances occidentales, va aussi tendre sa main à certains criminels qui se trouvaient déjà en Centrafrique et signataires de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine (APPR-RCA) pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).

Le goût du tapis rouge va donc augmenter et il va décider de marcher sur Bangui le 13 janvier dernier. Malheureusement, ce général putschiste n’avait pas compris que celui qui veut la paix prépare la guerre. Il sera donc stoppé dans sa course par les FACA et les forces alliées russe et rwandaise dont les opérations vont écourter la vie d’Abass Sidiki des 3R et les arrestations de plusieurs de ses complices qui croupissent maintenant dans les prisons de la capitale.

Voyant une fin terrible, certains alliés de Bozizé vont demander un cessez-le-feu et se retirer du groupe de la CPC car, les partenaires occidentaux ont été démasqués et ne pouvaient plus soutenir ouvertement François Bozizé comme fut le cas en 2003 lorsqu’il avait décidé de rompre avec Patassé son parrain politique.

Aujourd’hui, la CPC n’est que l’ombre d’un mouvement rebelle qui espérait marcher sur la capitale. L’occasion de saluer le noble travail patriotique des FACA et les forces alliées qui sont dans la posture de pacifier tout le pays en mettant hors d’état de nuire tous les groupes rebelles qui sévissent dans ce pays.

Que devient alors le clan Bozizé ? Il serait judicieux à cet ancien homme fort de ressaisir et demander publiquement pardon au peuple centrafricain tout en dénonçant les sources de financement d’une telle rébellion. Car, il ne faut jamais accuser là où vous êtes tombé mais ce qui a été à l’origine de cette chute dit un adage populaire.

Le problème qui se pose en Centrafrique c’est une classe politique qui ne pense pas à son développement ou à l’avenir des populations. On ne saurait de nos jours comprendre ce qui a motivé François Bozizé à organiser encore une autre rébellion alors qu’il venait de bénéficier du statut de l’ancien chef de l’Etat avec ce que cela constitue comme avantage dans sa vie politique. Si en 10 ans il n’a pas pu développer son pays, ce n’est pas en optant pour un autre mandat qu’il pouvait le faire.

Aujourd’hui dans cette haute trahison de sa nation et de ses militants du KNK, il a deux options soit se remettre en justice car, une faute avouée est à moitié pardonnée soit se donner la mort car, le salaire d’un criminel n’est autre que la mort.

@Bienvenu ANDALLA, 

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