Bangui, le 20 aout 21
La fuite clandestine d’Abdou Karim Méckassoua, ce financier des groupes armés en Centrafrique est l’œuvre d’une machination fomentée de toute pièce par certaines personnalités politiques à Bangui, dans la sous-région et en France. Au moment où des têtes commencent à être connues dans ce haut complot de déstabilisation de la RCA, Meckassoua a indiqué clairement que la RCA sera engouffrée par l’appui de ses complices politiques qui sont à Bangui et en France voire des Officiers FACA dont leurs noms ne tardent à être dévoilés dans les heures qui suivent.
L’ex-député de la 2e circonscription du 3e arrondissement de Bangui a réussi à s’enfuir de la capitale centrafricaine le dimanche 15 aout dernier au grand dam des autorités centrafricaines. Il aurait bénéficié de l’aide des militaires français basés à Bangui, des diplomates qui sont à la solde de la France et bien d’autres personnalités politiques qui s’activent tous les réseaux pour clouer le régime démocratique du président Touadéra.
Selon certaines indiscrétion, Meckassoua qui a banqué certains officiers FACA voire des militaires qui se sont positionnés au niveau de la frontière avec la ville Zongo (RD Congo), est passé cette ville pour atteindre le Congo-Brazza avec un de ses proches qui n’est autre que son neveu pour sortir du pays sur les pointes du pays.
Cette fuite intervient dans un contexte où Abdou Karim Meckassoua cité dans le rapport de l’ONG américaine THE SENTRY pour le financement des groupes armés, et est visé par une affaire pendante en justice, notamment son implication au soutien à la coalition des patriotes pour le changement (CPC) de Bozizé et les leaders de la COD-20.
« Je vous confirme que le président Abdou Karim Meckassoua n’est pas à Bangui. Il est hors du pays, il se trouve présentement en France et ce dernier serait en train de prendre contact avec Bozizé, certains officiers FACA qui acceptent déjà le deal et certaines grandes personnalités du pays»,
Pour un acteur politique ayant requis l’anonymat, il y a un problème au niveau des services de renseignements du pays. « La manière avec laquelle Meckassoua est sortie nous renvoie à celle où François Bozizé est rentré au pays en décembre 2020. La question qu’on est en droit de se poser est celle de savoir, si l’appareil de l’État en matière de renseignement fonctionne. Sinon on s’interroge. »
Selon les observateurs de la vie politique en Centrafrique qui s’étonnent de cette fuite aussi bizarre, cela relève beaucoup plus d’un arrangement avec les leaders politiques de l’opposition et certains proches du régime de Bangui.
« Nous sommes convaincus que c’est un deal ayant favorisé le départ de Meckassoua puisque la décision de la Cour Constitutionnelle devait aboutir à son arrestation, Meckassoua n’a pas le choix de continuer sur cet élan et a dû fuir pour échapper à la prison et de reconstituer ses réseaux avec les groupes armés afin de renverser le président Touadéra de son fauteuil présidentiel », A glissé une source diplomatique qui a contacté lepotentielcentrafricain.com.
Le moins qu’on puisse dire, Abdou Karim Meckassoua est franco-centrafricain et la France qui s’oppose au régime de Touadéra, ne peut pas laisser un de ses ressortissants être rattrapé par la justice. Nous pensons que la France n’est pas loin dans la sortie de ce leader politique. Et n’oublions pas qu’il est beaucoup plus proche de Denis Sassou Nguesso qui lui a affecté un jet privé avant de s’envoler en France. La fuite de Meckassoua est comme un boulevard qui s’ouvre aux rebelles et opposants politiques d’activer leurs actions de déstabilisation de la RCA.
@Simon NGBADOUROU
