Centrafrique/ Bangui le délabrement avancé des infrastructures routières mettent à mal la libre circulation des personnes et des biens

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Bangui, le 20 aout 21

Le délabrement des infrastructures routières continue de faire pleurer les Centrafricains surtout sur certaines artères de la capitale. Quant aux autorités centrafricaines, elles ont été contraintes de renforcer l’arsenal de mesures préventives et répressives face à la recrudescence des accidents mortels, tant en pleine agglomération que sur les autres routes nationales: messages de sensibilisation, renforcement du déploiement des forces de l’ordre, retrait de permis de conduire, menaces d’emprisonnement, etc.

La route tue, et tue partout dans le pays qui, certes, est loin de détenir la palme d’or des accidents mortels. Mais en Centrafrique, les conducteurs de voitures, de bus, de motos ou de camion, que ces véhicules soient privés ou de transport en commun, endeuillent impunément des familles, dans des accidents dont ils sont ou pas, en réalité, les seuls responsables vu l’état de dégradation avancée des axes sous cette saison pluvieuse.

Véritables «s’en fout la mort» au volant de cercueils roulants, dont le système de freinage laisse à désirer quand il n’est pas simplement inexistant, mais dans lesquels se serrent comme des sardines, des passagers aussi imprudents que fatalistes, ces conducteurs souvent sous l’emprise de l’alcool ou d’amphétamines, ne redoutent qu’une chose sur la route: arriver en retard à destination. Parfois motivés par les primes de propriétaires véreux, ces chauffeurs, sont prêts à affronter tous les dangers, même la somnolence en pleine conduite pour effectuer le maximum de voyages. Surcharges, dépassements hallucinants, défauts de documents du véhicule, toutes les infractions y passent.

Pourtant, ce sont de vrais bolides qui sont lancés sur des routes transformées pour l’occasion en pistes de Formule1, où les champions de ce sport mécanique se seraient sentis comme des apprenants à la quête de permis de conduire. Malheureusement, tout se passe au nez et à la barbe de forces de l’ordre qui se rendent complices, pour une raison ou une autre, de ces course-poursuites auxquelles se livrent les fusées sur terre.

Mais à Bangui, la fatalité étant reine, tous les accidents sont la volonté de Dieu. Surtout quand les morts et les blessés sont ramassés à la pelle. L’imprudence des chauffeurs, intimement liée à la recherche effrénée de gains et encore plus de gains des propriétaires est oubliée, malgré l’ampleur du drame. «C’est le sort qui l’a voulu» ou «c’est leur heure qui a sonné».

Ainsi se résument les dernières prières sur des cadavres ensanglantés, enterrés à la va-vite. En sorte, nombre de ces accidents portent la griffe de l’homme. Une bêtise humaine la plupart du temps impunie et qui s’enkyste dans les habitudes, transformant les routes banguissoises en cimetière grandeur nature. Les parents et les enfants des victimes n’auront que leurs larmes comme lot de consolation !

Et demain, les mêmes routes tueront encore, dans les mêmes circonstances! Et c’est Dieu qui l’aura voulu!

Non, il est temps pour les autorités de sévir et d’ouvrir les grilles de la prison pour ces démons de la route qui ont trop ouvert les portes de l’enfer pour d’innocents usagers et passagers. Trop c’est trop! Plus jamais ça et les nids de poule sur les toutes les avenues de la capitale doivent subir des cicatrices, du moins reconstruites à zéro! Wait and see.

@Pierre DALINGOMBE,

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