Centrafrique : le président Touadéra appelle à l’arrêt immédiat des travaux des occupants illégaux sur la colline de Bas-Oubangui

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Bangui, le 24 aout 21

Ces derniers temps, nous assistons à la construction anarchique des maisons qui poussent comme des champignons sur la colline de bas-Oubangui, notamment au niveau de la zone appelée quartier « Belle vue ». À l’occasion de la célébration de la Journée Nationale de l’Arbre édition 2021 au village Lithon sur l’axe Damara, le président Touadéra n’a pas passé sur le dos de la cuillère pour exiger à ce que les occupants illégaux, ceux qui construisent en vitesse sur la colline et détruisent la forêt, puissent déguerpir les lieux très urgemment.

En effet, le président a été très clair dans ses propos en indiquant que la réserve spéciale de la forêt de Bas-Oubangui est menacée par des occupants pour des bâtis suite à des parcelles achetées pour des constructions d’habitation et autres activités qui détruisent cette zone. C’est pour instruire le ministre d’État chargé de la justice, celui des eaux et forêts, de l’urbanisme, de la défense et celui de la sécurité publique  qu’il a décidé de faire déguerpir ces gens dans les jours à venir.

En tout cas, c’est un phénomène qui dépasse l’entendement de tout le monde où certaines personnalités, dont leur liste est soumise au président Touadéra, s’aventurent dans la construction des maisons de haut standing sur la colline au su et au vu de tout le monde. Alors qu’en réalité, cette Journée permet aussi aux  populations de s’intéresser aux multiples et complexes problèmes liés à la dégradation de l’environnement et de donner aux communautés les possibilités de devenir des acteurs de développement durable, par un changement de comportement.

Le président Touadéra de dire que chaque Centrafricain a intérêt à faire des efforts pour alléger les pressions qu’il exerce sur les ressources naturelles car les changements climatiques sont aujourd’hui une réalité que nous vivons au quotidien. « Le changement climatique qui menace actuellement la survie de l’espèce humaine est le résultat d’une course effrénée des nations par l’exploitation des ressources naturelles afin de répondre aux impératifs du développement socio-économique. Cette surexploitation des ressources naturelles a conduit à un grand déséquilibre sur la terre au point que la survie même de l’humanité toute entière est aujourd’hui menacée par des effets pervers des changements climatiques », dira le numéro un Centrafricain.

Ce qui est mieux à dire à nos électeurs, la République Centrafricaine, notre pays, n’est pas épargnée par les effets du changement climatique qui est un phénomène universel, dans un monde globalisé où les actions des uns ont des répercussions plus ou moins sur les autres. Les principaux facteurs qui concourent aux changements climatiques en République Centrafricaine sont notamment: le déboisement, le système de production et d’exploitation agricole avec les pratiques rurales actuelles consistant à incinérer ou rejeter dans la nature des résidus, sous-produits agricoles et sous-produits de transformation, les cultures sur brûlis, les feux de forêts et autres sources rurales de productions de Gaz à effet de serre.

La mise en garde du président Touadéra est donc normale afin que certains Centrafricains qui ne respectent pas les textes en vigueur en matière de préservation des massifs forestiers et qui détruisent systématiquement les périmètres de reboisement naturels et ceux ouverts par le Fonds de Développement Forestier (FDF).

Donc, le défi qui attendu  est de pouvoir garantir aux populations, en commençant par celles qui vivent en milieu rural, des conditions de vie décente, tout en évitant d’hypothéquer le bien-être des générations futures par une surexploitation des ressources naturelles et par des pratiques néfastes.

Dans cette perspective, qui peut encore douter de l’importance de l’arbre et des forêts dans la résolution de ces grandes crises écologiques et économiques.

Le président Touadéra d’encourager les opérateurs économiques nationaux et internationaux travaillant dans ce secteur, à poursuivre l’exploitation rationnelle de nos forêts selon les prescriptions de leur plan d’aménagement d’une part et d’aller vers la transformation plus poussée de bois centrafricain afin de créer de la valeur ajoutée d’autre part.  A cet effet, il a demandé au personnel du Ministère des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche de travailler efficacement pour qu’à l’horizon 2035, les écosystèmes forestiers et les ressources qui leur sont associées, soient cogérées pour les biens et services nécessaires à la paix, à un développement durable et harmonieux, pour la conservation de la diversité biologique et pour la sauvegarde de l’environnement mondial au regard de cette vision tracée dans le Document National de la Politique Forestière (2019-2035) de la République Centrafricaine.

En dépit de ces efforts de lutte menée contre les effets du changement climatique, les efforts des partenaires techniques et financiers sont indispensables et le Ministre des Finances et du Budget est instruit de mettre à la disposition du Fonds de Développement Forestier, organe national spécialisé dans le domaine du reboisement, à travers les Lois de finances, des moyens financiers conséquents lui permettant d’étendre les activités de reboisement dans toutes les Préfectures du Pays.  De même, le Ministre des Finances a été instruit de prendre en compte l’appui significatif à apporter au secteur forestier dans le cadre de la mise en œuvre du Document de politique forestière de la République Centrafricaine afin de booster la croissance économique du Pays.

« Les générations futures attendent beaucoup de nous et il est de notre responsabilité de leur transmettre un patrimoine naturel relativement intact pour la survie, car elles ont, aussi bien que nous, droit à un environnement sain où il fait bon vivre.  C’est une question d’éthique naturelle. Nous ne devons plus agir de manière isolée et égoïste, en ne considérant que notre période actuelle, mais en prenant en compte aussi l’avenir. C’est dire que face aux nouveaux défis émergents liés entre autres à la préservation des ressources biologiques, à la valorisation des biens et services environnementaux, à la régulation et la stabilisation du climat mondial et d’émergence de l’économie verte, la République Centrafricaine et ses partenaires techniques et financiers vont devoir faire plus pour lever les entraves sur la voie de la gestion durable des forêts », telle est les propos du Président Touadéra.

@Thomson

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