Centrafrique/Bria : la ville s’isole progressivement

0

Bangui, le 06 octobre 21

Le problème des infrastructures se pose avec gravité en République centrafricaine de nos jours. La libre circulation des personnes et des biens est mise à caution tant par les groupes armés que par le délabrement avancé des routes au point où le cas de Bria est une illustration que nul homme ne saurait mettre en cause.

En République centrafricaine, les régimes se succèdent, mais les mêmes problèmes perdurent. Pourtant il y a un Fond routier qui a été créé pour pallier à certains problèmes allant dans le sens d’entretien. Partout, les hautes herbes envahissent les routes, on ne fait que du racolage dans certains endroit lorsque la honte nous tient dans la conscience et on évolue. Bria, l’urgence des infrastructures routières se pose.

Selon les ressortissants de cette localité, le voyage dans cette partie du territoire centrafricain est un véritable parcours du combattant. Pour parcourir une distance de 50 km, on peut facilement passer trois à quatre jours surtout en cette période des pluies : « Notre situation est dramatique. Le déplacement est pénible et les prix des transports sont élevés ce qui fait que les prix des produits de première nécessité ne sont plus à la portée du citoyen moyen.  Quitter Bria pour Bangui, il faut s’attendre à passer au moins une semaine ce qui se faisait en trois jours au plus » a affirmé un usager de cette route.

La réalité en Centrafrique c’est qu’on oublie soit par mauvaise foi ou par laxisme que la route est fille du développement. On ne peut pas imaginer de nos jours que les partenaires qui veulent investir dans ce pays n’ont pas encore trouvé l’équation qui consiste à étendre leurs succursales en province où les populations en n’ont plus besoin : « Le morceau de savon qui coûte  150 F à Bangui est revendu à Bria depuis le début de cette saison de pluie à 400 FCFA alors que les salaires des fonctionnaires sont restés stagnants. Certains fonctionnaires conscients de cette situation refusent de rejoindre leur poste d’affectation car, le problème des infrastructures routières se pose avec gravité. Ceux-ci n’acceptent pas se déplacer avec leurs familles et par conséquent, ils ont un pied à Bangui, un pied à Bria. Bangui/Bria c’est 20.000 F et lorsqu’on a une famille composée de 5 personnes, c’est tout le salaire du mois qui est réservé pour la circonstance», a lâché une autre source.

Aujourd’hui, certains cultivateurs de Bria se plaignent à tort ou à raison qu’ils sont les abandonnés de Bangui et les oubliés de Dieu. Car, pour eux, ils ne peuvent plus vivre de la sueur de leur front. Ils travaillent jour et nuit mais ne peuvent pas faire écouler leurs produits à cause de la hausse des prix de transport suite au délabrement avancé des infrastructures routières qui ne favorisent les déplacements des cultivateurs.

En retour de cette situation dramatique, les commerçants profitent pour augmenter les prix des produits de première nécessité pour récupérer le manque à gagner sur les populations de Bria le malheur des uns faisant le bonheur des autres. A qui la faute ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.