Centrafrique : Les Directeurs Généraux et les PCA des structures para-publiques sont-ils inamovibles ?

0

Bangui, le 05 octobre 21

Le monde évolue et les mentalités changent. Malheureusement, tel n’est pas le cas en République centrafricaine lorsqu’on constate que les mêmes qui étaient, des incompétents, des traitres et des criminels économiques sont aujourd’hui les héritiers du « royaume » comme si le pays était devenu une chasse gardée, une vache à lait d’un groupuscule sans scrupule.

Depuis une bonne période, la République centrafricaine est victime d’une crise de bonne gouvernance dans tous les secteurs tant dans le secteur privé que dans le milieu associatif. Est-ce une malédiction ? Non ! Nous l’estimons. Le véritable problème reste celui du tribalisme, du régionalisme, du népotisme et du militantisme qui font à ce que les mêmes soient toujours reconduits dans « la maison de leur père » qui est pourtant le patrimoine commun de tous les Centrafricains.

Aujourd’hui, le peuple centrafricain souffre à cause de ses propres fils. Comment comprendre que le pays soit reconnu sur le plan international comme un pays riche avec les ressources naturelles que l’on ne puisse retrouver dans le monde avec  une population pauvre ?

Certains Directeurs Généraux, les présidents du Conseil d’administration des structures parapubliques voire des personnalités nommées à des postes de responsabilité, se croient les héritiers de ce pays et qui battent le record longévité malgré leur incompétence notoire et les rapports déposés à qui de droit, ne sont pas favorables à l’émergence de ce pays : « Personne ne détient le titre foncier centrafricain. Certes, l’alternance dans les nominations, la désignation, l’élection à un poste quelconque n’est pas une solution en République centrafricaine. Cependant, il faut choisir les personnes qu’il faut à la place qu’il faut. Car, un pays ne peut se développer sans des institutions fortes. Le mal centrafricain c’est qu’on utilise les mêmes dans tous les régimes et certains peuvent passer plus de cinq ans, dix ans, et ce, en dépit de leur incompétence. Ce ne sont pas seulement les DG et les PCA mais aussi les ministres qui sont là depuis plus de cinq ans et qui vont finir le second quinquennat et se remplace les uns après les autres au même poste de responsabilité. Nous savons que certains parmi eux, d’autres font du bon travail alors que les mécréants commettent les crimes économiques sans que personne n’en parle et ceci, avec la complicité de leurs chefs hiérarchiques qui trouvent leur compte », A lâché une source concordante.

Les Centrafricains dans leur majorité ont condamné la politique d’exclusion. Les Directeur Généraux voire des « nés-ministres » ne sont pas les ayant-droits de ce pays. Le pays appartient à tous les Centrafricains. C’est dans ce contexte que l’on demande qu’à chaque fois qu’il y ait une évaluation par audit indépendant au niveau de tous les Départements ministériels et les structures parapubliques. Comment comprendre que le pays qui regorge des ressources naturelles soit en même temps celui qui est classé parmi les pays les plus pauvres du monde à cause de la mauvaise gestion de certains DG des structures publiques et parapubliques que nous connaissons tous?

La raison est simple, le manque de patriotisme et le clientélisme sont à l’origine de ces faits gravissimes : « Lorsqu’on regarde le train de vie de certains ministres, Directeur généraux et présidents du Conseil d’administration des entreprises parapubliques qui ne veulent pas mettre en pratique la politique du président Touadéra, on peut se donner la mort sans que l’avenir nous dise le contraire. A Bangui, à cause de leur immunité liée aux détournements, ils font pousser des villas comme des champignons et trainent un niveau de vie de haut standing alors que le pays est encore sous financement des partenaires et des bailleurs de fonds », a témoigné une source diplomatique.

La République centrafricaine n’est pas en manque des ressources humaines, car lorsqu’on regarde le nombre des diplômés sortis de l’Université de Bangui et des grandes écoles d’ailleurs, on comprend facilement que ce pays est riche et par conséquent, a des dignes fils capables de renverser la vapeur à tout temps. On ne peut donc pas comprendre pourquoi il faut maintenir les criminels économiques tant dans les ministères que dans la direction des sociétés étatiques : « Si on regarde aujourd’hui au Cameroun, le pays qui a battu le record de la corruption dans le monde prendre un nouveau souffle, c’est parce qu’en un moment de son histoire, le président Biya a donné une valeur ajoutée à l’opération épervier qui consistait à traquer tous les criminels économiques. Dans la prison centrale de Yaoundé, on retrouve les anciens Premiers ministres, les ministres et les Directeur généraux qui sont condamnés à plus de 20 ans d’emprisonnement ferme. Or, en Centrafrique, la rupture ne tient pas compte des crimes économiques. Voilà pourquoi, les gens se comportent comme les propriétaires du patrimoine centrafricain. Il faut que tout change. Le cas des entreprises parapubliques telles que la CNSS, le FER, l’ONM, l’ENERCA, la SODECA, FAEU… où on se trouve cinq ans avec les mêmes gens sans mouvement général et personne n’en parle, ni les Conseils d’administration qui sont à court de leur mandat daignent de siéger pour lancer l’avis de recrutement des nouveaux DG. On tue le pays et on accuse les hautes autorités du pays », a souligné un leader politique.

@Pierre NGBADOUROU,

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.