CENTRAFRIQUE : BOSSANGOA EN EBULITION POUR LA CELEBRATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION

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Bangui, le 26 nov. 20

Les populations de Bossangoa sont depuis une bonne période en plein cœur des préparatifs de la mise en valeur de la femme rurale dont les activités sont mondialement reconnues par la célébration en différée de cette journée internationale

Ciel nuageux, le drapeau centrafricain placé au centre-ville, les membres du gouvernement, les autorités politiques, diplomatiques, religieuses, tel est le décor implanté qui n’attend que l’arrivée du chef de l’Etat Faustin Archange Touadéra pour lancer la cérémonie. Main dans la main, les autorités locales appuyées par le pouvoir de Bangui ont donné une valeur ajoutée à cette énième célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation en mobilisant toutes les ressources humaines et financières dans le but de donner à la femme rurale centrafricaine en général et celle de Bossangoa en particulier une place de noblesse dans ses activités agricoles car dit-on, il n’y a pas de saut métier, mais des sautes gens.

Le monde entier  célèbre la Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA) dans le but de donner un sens et une place importante aux populations des zones rurales qui œuvrent pour transformer la terre et la rendre nécessaire visant l’amélioration des conditions de la survie des populations. Dans un temps passé des années 60 à 70, cette célébration malgré qu’elle n’était pas connue officiellement par les Centrafricains avait un sens dans leurs consciences. Les populations pouvaient manger plus de trois fois par jour et pouvaient même en donner aux voyageurs et visiteurs pour valoriser le verbe « nourrir » tant cher au président Bonganda qui a donné sa vie pour le salut de son peuple. Cette politique faisait la force de ce pays qui était considéré comme la Suisse africaine.

Cependant, comme dans ce pays, les bonnes choses ne durent pas, ses successeurs se sont lancés dans la course au pouvoir par tous les moyens et à tous les prix. Plus de 60 ans après les indépendances du pays, les populations centrafricaines ne peuvent  plus prendre deux repas  par jours à cause de la politique du transfert des mercenaires à la solde des assoiffés du pouvoir. Partout dans nos provinces, on ne parle que du passé sans se soucier de l’avenir comme si la vie n’était qu’un fardeau ou une fatalité. De nos jours, les groupes armés imposent la souffrance aux populations civiles qui ne peuvent plus vaquer à leurs occupations quotidiennes. Les vastes terres ne sont devenues que des cimetières. Cette situation fait en sorte que les populations centrafricaines sont dans l’impossibilité d’avoir une ration alimentaire équilibrée tant les prix des produits agricoles sont galopants dans les marchés alors que les salaires sont restés stagnants depuis des décennies. Aujourd’hui, les cultivateurs ne peuvent pas aller à plus de deux kilomètres en brousse pour chercher les terres arabes et cultiver, les éleveurs ne peuvent plus paraîtres leurs troupeaux dans toute quiétude.

La célébration de cette journée revêt alors un caractère très significatif pour le monde rural qui est la source productive d’un pays et d’une nation. Pour atteindre aujourd’hui les enjeux de liés à l’importance de cette célébration, il urge tant soit peu de balayer les ordures qui ne sont que des groupes armés qui ont pris en otage ce pays. On sait tous que même si la colonisation a fait du tort au peuple centrafricain, puisque le colon est venu, il a pris ce qui ne lui appartenait pas, il a banalisé la dignité humaine, elle a rendu impossible la prise de conscience en soumettant les Centrafricains à une politique de la mendicité afin d’être éternellement à sa charge. Mais nous ne n’oublions pas que la colonisation a aussi donné une valeur ajoutée au peuple centrafricain avec la construction des écoles et des hôpitaux, l’ouverture au monde, mettre fin à la barbarie humaine. C’est une joie pour les populations centrafricaines formées des intellectuelles capables de vanter les valeurs de ce pays dans un monde globalisant et très exigent.

Malheureusement, les groupes armés n’ont fait que détruire ce que le pays a comme héritable et commun à tous les Centrafricains. Aujourd’hui, le peuple centrafricain a perdu toutes ses valeurs qui faisaient sa noblesse dans la zone CEMAC avec une guerre intercommunautaire entre les chrétiens et musulmans.

La JMA de cette année doit ainsi redonner espoir à la population qui voudrait renouer avec le vivre ensemble, la paix condition sine qua none pour une consommation alimentaire équilibrée.

@Hervé BINAH, 

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