Centrafrique Assemblée Nationale : les députés en perte d’éthique politique multiplient leur transhumance à quelques jours des élections

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Bangui, le 03 novembre 20

La honte ne tue pas sinon la 6e législature serait en phase de multiplier leur humiliation en allant de nectar en nectar pour des positionnements au détriment des pièces sonnantes de la BEAC. Cette transhumance fragilise de nos jours certains groupes parlementaires qui perdent pratiquement leurs sièges au Parlement. A qui la faute ?
Cette question aussi pertinente que la classe politique centrafricaine ne nous donne pas le choix de réfléchir sur les enjeux de  la 6e législature qui bat le triste record de la corruption donnant naissance à des  mutations qui se tissent sans aucune préparation de l’affaire politique dans le pays.  Certains élus comme des abeilles volent de nectar en nectar pour se gripper sur un roc solide dans le but de se maintenir éternellement dans le pouvoir ou dans une mangeoire comme si la politique était la seule issue de leur avenir. A l’approche de ces élections couplées, certains partis politiques ont vu perdre leurs représentants au sein de cette institution qui n’est pas la moindre dans un pays démocratique.
Pour preuve depuis le démarrage du processus électoral par l’enrôlement des électeurs, certains groupes parlementaires ont largement maigri à cause du départ de leurs élus. On se souvient que  l’UNDP de Michel Amine qui disposait de 14 députés va se représenter aux élections n’ayant que la moitié de ses membres au sein de cette institution. Cette situation a également paralysé la vie politique des partis politiques comme l’URCA d’Anicet Georges Dologuelé, Chemin d’Espérance de l’ancien président de l’Assemblée Nationale Abdou Karim Méckassoua, Mouni de Thierry Kamach, le RDC Kolingba et le MLPC de Martin Ziguelé et bien d’autres. Ces mutations qui fragilisent la bonne marche de ces partis politiques trahis par leurs représentants est une occasion plus que jamais donné aux présidents des partis politiques en Centrafricains de savoir qui investir aux élections.
Certes, la République centrafricaine ne s’est pas faite par un corps pacifié, mais la transhumance politique crée également des divisions et des tensions dans le pays. C’est ce qui fait que depuis son indépendance dans les années 60, le pays est secoué par une instabilité politique chronique marquée par les coups d’Etat et des mutineries sans pareil : « Le problème de cette 6e législature est lié au fait que plusieurs candidats sont des indépendants et par conséquent, sont exposés au plus offrant pour ces échéances qui s’annoncent riches en évènements et en promesses fallacieuses où va chercher à promettre ciel et terre à ceux qui ne savent pas que les promesses politiques n’engagent que ceux qui y croient. Il y a eu beaucoup de mutation depuis le début de cette année. Cette situation est due à une impréparation politique au point où le pays ne disposant pas une école politique, il est difficile de donner les bases à ceux qui font de la prostitution politique, leur art de vivre. C’est une désolation puisque cela a fragilisé négativement certains groupes parlementaires au profit des plus offrants », a affirmé une source politique de la place.
Le défi de la République centrafricaine de nos jours, c’est d’apprendre à se sentir l’héritier de tout ce qu’il y a d’universel dans toutes les civilisations humaines. Ce défi qui est banalisé par certains politiques est pourtant celui de toutes les civilisations, de toutes les cultures, de tous les peuples qui veulent garder leur identité sans s’enfermer mais, en empruntant négativement le modèle européen comme une fin en soi. Or, calquer sa politique dans l’importation, sans se soucier des besoins de son pays, c’est de creuser de plus en plus sa propre tombe. Aujourd’hui, les politiciens estiment que beaucoup durer au pouvoir, c’est d’incarner la dictature sous une forme cachée. Mais, lorsqu’on regarde la genèse de la dictature, on constate que dans l’antiquité grecque, la dictature était un grade. L’exemple de César qui, ayant atteint le sommet de la torture des populations avait reçu le grade de dictateur.
Avant le mirage des cultures, beaucoup des Etats africains étaient érigés en Royaume ce qui valorisait le développement ou le rayonnement des empires comme celui de Songhaï de Gao. Pour détruire un continent riche en ressource naturelle, Il fallait donc mettre en pratique les grands mots pour sa déstabilisation à l’exemple de la démocratie à l’européenne. Nos dirigeants de l’époque  ne prenaient pas conscience des textes de cette «globalisation » des cultures. Pour mémoire, la grande Charte de l’Impérialisme qui met à genoux le continent stipule que «aucun pays du tiers-monde ne constitue un Etat souverain et indépendant » et par conséquent, il fallait trouver des pilules pour faire avaler aux Africains puisque « la raison n’a pas traversé le continent africain » comme l’a si bien énoncé Hegel.
Le problème centrafricain est celui de l’impréparation politique. On n’y arrive sans véritable conviction sans projet de société qui cadre avec les ambitions du peuple sans une ligne de conduite dans la formation politique à laquelle on se trouve. Au finish, on devient ridicule face à un monde très exigent. Dommage, de tous les partis politiques représentés à l’Assemblée Nationale, certains n’ont même de siège pour pouvoir former leurs militants. En plus de cette triste situation, certains leaders politiques considèrent leurs formations politiques comme leur chasse gardée et c’est ce qui est le plus souvent la source de mécontentement entre le bureau directeur et la base. C’est une expérience qu’il faudrait prendre en compte si on veut faire de la démocratie en Centrafrique, une source de rassemblement et surtout du vivre ensemble.

@Bienvenu ANDALLA, 

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