Centrafrique : A l’aube des élections, les politiques priment sur l’intérêt social

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Bangui, le 22 septembre 20

Imaginons que le père fondateur de la République centrafricaine Barthélémy Boganda soit de retour dans son pays plus d’un demi-siècle après sa mort ? Telle est une question que se pose le commun des Centrafricains au regard du retard qu’accuse le pays depuis son accession au vent des indépendances dans les années 60.

On se souvient que la République centrafricaine (RCA) accède à l’indépendance le 13 août 1960. Tôt, le pays  a connu une période glorieuse qui faisait la fierté de ses populations. Les gens pouvaient manger deux à trois fois par jour avec des repas équilibrés. Les entreprises de toute catégorie poussaient comme des champignons sur toute l’étendue du territoire national. Pour preuve, la société UCATEX fabriquait des pagnes au point où les femmes quittaient le Cameroun, le Congo pour venir se ravitailler en Centrafrique. Les cinq verbes du président fondateur étaient au centre des politiques.

Malheureusement, comme dans ce pays, les bonnes choses ne durent pars, le pays a été gouverné par les militaires ou des civils armés par la force et, après la première élection  de 1993 par des régimes marqués par des dérives autoritaires, régionalistes, provoquant conflits et violations du droit  international humanitaire, des droits de l’homme ou du droit international humanitaire, les politiques ont trouvé que la course au pouvoir était l’unique source de gain rapide. Dès lors, le transfert des mercenaires en terre centrafricaine était devenu monnaie-courante.

Ce pays sans littoral avec une panoplie des ressources naturelles est dans une situation qui fait de lui, le pays le plus pauvre de la planète : « On ne comprend absolument rien de ce qui se passe dans ce pays. Comment comprendre qu’avec moins de cinq millions d’habitants, on enregistre plus de 20 candidatures à la présidentielle ? C’est à cause de cette course effrénée au pouvoir que le pays est tombé aussi bas que son histoire de son temps glorieux. Parmi tous ces candidats qui promettent terre et ciel aux pauvres populations, aucun ne dispose d’une entreprise pour recruter les chômeurs pour sauver le pays. Ils arrivent au pouvoir et se servent comme un simple prolongement de leur vie privée. C’est une véritable honte pour ce pays », a affirmé un jeune étudiant de l’université de Bangui.

Depuis plus d’un demi-siècle, les populations ne vivent que de la nostalgie du passé. Pendant les périodes électorales, les politiques n’ont dans leur bouche que le nom de feu Barthélémy Boganda ou de l’empereur Jean-Bedel Bokassa dans leur programme de société et campagnes électorales. Le nom de ce fondateur est devenu un sujet de caution, de blanc-seing, d’argument de campagne, de grenier à souvenirs, de certificat de virginité. Tout se passe comme s’il n’était pas mort plus d’un demi-siècle.  Ses successeurs avec leur politique de prédation ont tout fait pour effacer sa politique du bien-être des populations en mettant de côté ses cinq verbes, mais ils ont été très vite rattrapés par le tribunal de l’histoire. Aujourd’hui, ils veulent aller aux élections malheureusement, ils oublient la thèse la plus chère de feu président Français François Mitterrand : « Ne remettez pas le pouvoir à qui le convoite, car vous ne saurez jamais ce qu’il  en fera avec».

Une leçon qui n’est pas encore assimilée par le peuple centrafricain qui ne cherche pas à comprendre le sens du retard de son pays mais va au vote pour les simples piécettes qui ne peuvent pas tenir une seule journée ou qui ne peuvent pas joindre les deux bouts de son histoire : « Dans les pays qui se respectent, les candidats à l’élection ne sortent pas du néant. Voyez les Etats-Unis et comptez le nombre des sociétés de M. Donald Trump. Vous voyez qu’il n’est pas un arriviste ou un assoiffé du pouvoir pour les intérêts égoïstes mais pour l’amour de sa patrie. En RCA, c’est le contraire. On parle de la patrie sans un programme pour cette derrière. Si les mercenaires étrangers sont légion dans ce pays, c’est à cause de nos politiques qui doivent répondre aux électeurs de leur gestion et de leur programme de société jamais réalisé »

L’heure est au bilan. Les candidatures sortent de partout pour promettre terre et ciel aux populations. Cependant, tout vote doit être la photocopie des actions passées pour le salut de la population.

@JACKO, 

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