Centrafrique : Le fameux projet d’accord politique pour un gouvernement d’union nationale sous embargo de l’ANE

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Bangui, le 21 sept. 20

Tout est parti pour que les élections ne se tiennent pas dans les délais constitutionnels et légaux, accusent les opposants de la Cod 2020 qui penchent plutôt pour une inévitable transition. Faux, rétorque l’Autorité Nationale des Elections qui rassure que ces élections auront bel et bien lieu le 27 décembre 2020 pour le 1er tour et le 07 février pour le second tour et qu’il n’y aura pas de transition. Un drôle de pari qui roule comme un ballon de ping-pong entre l’ANE et la Cod 2020 et qui aiguise l’appétit du Centrafricain lambda de vite voir le vainqueur de ce match sans merci.

Ces derniers jours-ci,  l’ANE est à la une de toutes les conversations quels que soient les interlocuteurs à cause des multiples problèmes qu’elle rencontre dans le déroulement du processus électoral qu’elle a engagé. Problèmes Certes, il y en a. L’ANE les a en quantité suffisante. Mais elle se démène comme un beau diable pour les surmonter et avancer lentement et surement vers son but principal : la tenue effective des élections dans les délais constitutionnels et légaux prévus par les textes y relatifs en vigueur que sont la constitution et le code électoral.

Ces problèmes, comme par enchantement, font lécher les babiches aux opposants de la Cod 2020 qui eux, voient déjà un échec sanglant et total des opérations devant aboutir aux prochaines élections en Centrafrique et tablent mordicus sur une indispensable concertation qui ouvrirait la voie à une transition consensuelle selon eux, mais qui, en réalité, est une forme de coup d’Etat constitutionnel dont ils seront les maitres. En témoigne le faramineux projet d’accord politique pour un gouvernement d’union nationale en vue d’une gestion consensuelle de la transition en République Centrafricaine qu’ils ont ourdi dans la précipitation aux fins de satisfaire leurs diaboliques ambitions.

Certaines considérations contenues dans le préambule du projet de cet accord ne font pas de doute en l’idée bien circonscrite des leaders de la Cod 2020 de voir Touadéra évincé du pouvoir par un jeu politique démocratique qui cache mal leur projet de replonger le pays dans un chao irréversible. En voici quelques repères :

Le gros mensonge sur la qualité des rédacteurs du projet

 « Nous, Représentants du gouvernement de la République Centrafricaine, Représentants des partis ou des groupements de partis politiques apparentés à la majorité sortante à l’Assemblée Nationale de la République Centrafricaine, Représentants des partis ou des groupements de partis politiques affiliés à l’opposition institutionnelle en vertu des lois applicables en République Centrafricaine, Représentants des organisations représentatives de la société civile centrafricaine, Représentants des forces de défense, de sécurité et de protection civile, Représentants des autorités religieuses et coutumières de la République Centrafricaine, Signataires du présent Accord politique de gouvernement d’union nationale en vue d’une gestion consensuelle de la transition en République Centrafricaine, »

Réflexion

Trop grossier pour être vrai car, qui  du gouvernement actuel, de l’Assemblée Nationale actuelle, des partis politiques ou groupements politiques apparentés à la majorité parlementaire actuelle, pourrait signer son arrêt de mort subite en participant à une telle mascarade de concertation si ce n’est de la trahison ?

Une diabolique attaque de l’ANE

 « Considérant l’impossibilité pour l’Autorité Nationale des Elections d’organiser les élections présidentielle, législatives et locales dans les délais impartis… »

Réflexion

La Cod 2020 parlant de « l’impossibilité » de l’ANE, la traite sommairement déjà :

  • d’incapable,
  • d’inapte,
  • d’impuissant,
  • d’incompétent,
  • d’invalide,
  • d’insuffisant…

Réflexion

 Au fait la Cod 2020 a traité l’ANE de tous les maux point que son existence même, pourtant constitutionnelle, est être remise en cause. Ruminant souvent et toujours ceci dans son subconscient, la Cod 2020 et ses leaders oublient expressément  que c’est cette même ANE qui avait organisé les élections de 2015-2016 dont certains de ses membres ont reconnu et apprécié à sa juste valeur le travail abattu par cette institution et qui ont porté certains de leurs partisans à des postes de député à l’assemblée nationale, de responsables dans certaines institutions du pays. Le bien fait d’hier devient les insultes, les injures, les médisances d’aujourd’hui. Voilà la mentalité qui prédomine bizarrement au sein de la Cod 2020.

Quelques  tristes réalités du pays dont la Cod 2020 s’accapare pour assouvir ses égoïstes et sadiques ambitions au lieu de contribuer à les améliorer

« – L’insécurité qui sévit sur une grande partie du territoire national

– Les effets liés à la crise sanitaire qui touche tous les pays du monde et la République Centrafricaine en l’occurrence, notre pays,

Comprenant parfaitement les attentes légitimes du peuple centrafricain ;

Voulant atténuer les dysfonctionnements occasionnés de nos jeunes institutions ;

Mettant tout en œuvre pour que notre Pays ne sombre à nouveau dans une crise politique durable et préjudiciable pour l’intérêt général des centrafricain;

Considérant le lourd tribut payé déjà par les filles et les fils de la République Démocratique Centrafricaine ;

Considérant le combat noble des populations centrafricaines pour la reprise du pouvoir par le Peuple ;

Considérant l’engagement patriotique pour la sauvegarde de nos intérêts vitaux à travers notre fragile système institutionnel par toutes les forces vives de la nation en vue d’assurer la continuité de l’État, les services publics et le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ;

Considérant la nécessité d’instaurer très rapidement un gouvernement d’union nationale en vue d’une gestion consensuelle de la transition politique, démocratique, pacifique, républicaine et inclusive en République Centrafricaine ; »

Réflexion

Un tas d’amalgames tout à fait digne des borgnes que sont les leaders de la Cod 2020 qui ne dispose d’aucune faculté minimale d’observation et de discernement. Qui, à proprement parler, est à l’origine de l’insécurité qui règne dans les 80% des provinces du pays si ce ne sont eux-mêmes ces sadiques leaders de la Cod 2020 qui, directement ou indirectement, ont hier soutenu Djotodja dans sa croisade meurtrière pour la prise de Bangui ? La lutte de Djotodja et toute sa cohorte de légionnaires du sang avait quel but ? N’est-ce pas chasser du pouvoir François Bozizé et tous ses proches collaborateurs ?

Et qui était le plus proche collaborateur de Bozizé en ce temps, n’est-ce pas l’actuel Président de la République qui alors était Premier ministre ? Comment comprendre qu’occupant un tel poste, le Pr Faustin Archange Touadéra s’arrange à importer sur le territoire national des mercenaires étrangers qui tuaient, violaient, pillaient, incendiaient tous les fruits de ses efforts en tant que Premier Ministre d’alors? Le faire ainsi est purement un suicide et le suicide n’est pas de la nature des gens de l’espèce Touadéra. Il est clair et net que tous ceux qui se sont regroupés au sein de la Cod 2020 sont les principaux auteurs de tout le malheur du  peuple centrafricain et ils sont vainement en train de chercher à faire leur mea-culpa en accusant maladroitement le Pr Faustin Archange Touadéra.

Une nième transition dont le Centrafricain n’a que faire…

 « Considérant la nécessité d’instaurer très rapidement un gouvernement d’union nationale en vue d’une gestion consensuelle de la transition politique, démocratique, pacifique, républicaine et inclusive en République Centrafricaine ;

Considérant indispensable la coopération et le soutien de toute nature de la part de toute la Communauté internationale par rapport aux défis majeurs auxquels la République Centrafricaine sera confrontée pendant toute la transition ;

Considérant primordial un parrainage plus large de ladite communauté internationale en vue de garantir la sincérité des engagements consentis par toutes les parties prenantes aux négociations politiques inter centrafricaines et signataires du présent accord,

Considérant que la caution de toute la communauté Internationale est non seulement un devoir dont elle ne saurait se soustraire sans compromettre la réussite du gouvernement d’union nationale en vue d’une gestion consensuelle de transition en République Centrafricaine et ce, indépendamment des volontés respectivement affirmées par toutes les parties prenantes aux négociations politiques inter centrafricaines ci-dessus impliquées;

Considérant l’attachement des populations centrafricaines aux valeurs et principes démocratiques tels qu’inscrits dans la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007 de l’Union Africaine ;

Tirant des leçons des expériences politiques antérieures depuis les accords de Khartoum jusqu’à l’accord du………..2020,

Considérant que le temps est venu de construire un véritable État de droit démocratique, souverain pleinement et sûr pour la sauvegarde des populations centrafricaines ;

Conscients de l’urgence de doter la République Centrafricaine d’organes de transition afin de mettre fin au chaos, aux tueries de masse, aux violations des droits fondamentaux de la personne humaine, aux guerres des personnalités par camps interposés et surtout au vide institutionnel qui se profile dans la gestion et la conduite des affaires publiques ;

Approuvons et adoptons le présent Accord politique de gouvernement d’union nationale en d’une gestion consensuelle de la transition en République Centrafricaine lequel complète la Constitution du……………………. et dont le présent préambule, les arrangements particuliers et les clauses sont partie intégrante. »

 Réflexion

 La grande et profonde soif des leaders de la Cod 2020 de s’accaparer du pouvoir de l’Etat par une méthode simulée démocratique n’aura pas de chance de survie car le peuple ne veut plus d’une nième transition, ni d’un gouvernement d’union nationale. Le Centrafricain veut aller aux élections. Il veut choisir l’homme de son cœur qui serait l’homme qui se préoccuperait de ses préoccupations à travers un projet de société qui prenne en compte ses véritables problèmes vitaux et qui brandisse  des projets tendant à améliorer ses conditions de vie.

Et ce n’est pas à travers une mascarade projection d’accord pour un gouvernement d’union nationale que les attentes du Centrafricain seront résolue mais à travers les élections. L’ANE, imperturbable, sereine et confiante en elle-même a tranché court. Les élections auront bel et bien lieu aux délais fixés. Un point, un trait. Pas de manœuvre de diversion, messieurs et mesdames de la Cod 2020. A suivre…

@Jacko

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