Centrafrique : 06 février 2019-06 février 2021, deux ans de l’APPR-RCA : quel bilan ?

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Bangui, le 05 févr.-21

Il nous souvient qu’en 2016, lorsque le président Touadéra prend le pouvoir dans une situation chaotique, l’idée maîtresse était de tendre sa main à tous les Centrafricains et même aux groupes qui essaiment sur toute l’étendue du territoire national. Un voyage de négociation fut organisé du côté de Khartoum où un document a été paraphé et signé le 6 février 2019 à Bangui, la capitale centrafricaine au nom de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation en République Centrafricaine APPR-RCA. Après deux ans, que doit-on retenir ?

On sait tous que le dialogue est dans l’essence de l’homme ce qui fait sa différence avec les animaux. Le président Touadéra conscient que les Centrafricains étaient divisés suite à la politique clanique, tribaliste, népotiste et régionaliste du régime Bozizé, ce qui a poussé les frères du nord à prendre les armes pour exprimer à leur manière leur ras-le-bol sur la situation sociopolitique du pays. Le choix des négociations sera porté sur le Directeur de cabinet de la Présidence centrafricaine de l’époque, Firmin Ngrébada. Dans son éloquence, il a su mener les débats en présence de 14 groupes armés, les garants et facilitateurs de l’Accord. Pour une première fois, un document à la hauteur des attentes des populations sera signé avec toutes les rubriques qui prouvent en lisant ses pages, un sérieux dans les négociations. La chance sera donnée aux Centrafricains d’entendre que le DDRR sera sans complaisance.

Un Accord, est un processus et ce n’est pas en un seul jour que le peuple devrait tout avoir. Les principaux acteurs de cet accord seront alors le gouvernement et les groupes armés qui devraient faire avancer les choses. Le gouvernement va donc confier la Primature au père géniteur de ce document Firmin Ngrébada, un véritable bâtisseur qui va respecter tous les points saillants du côté gouvernement en faisant un gouvernement de large ouverture, en incorporant les ex-combattants dans les rangs des FACA et des FSI.

Cette volonté du gouvernement a stimulé les investissements en Centrafrique avec le retour à la paix et à la stabilité. Aujourd’hui, tout le monde peut constater les dividendes de cet Accord sur le terrain. Les partenaires sont au chevet des Centrafricains et du gouvernement, la montée en puissance des FACA et des FSI qui font de nos jours leurs preuves sur le terrain. Comment ne pas croire à cet accord qui fait le bonheur de ce pays ?

Certes, la perfection n’est pas de ce monde, mais les choses avancent petit à petit. Cet Accord a des limites surtout durant les assises, on a obligé les Centrafricains à dialoguer avec les mercenaires étrangers qui se trouvaient dans ce pays, ce qui a causé un problème. Mais comme la paix n’a pas de prix, il fallait accepter signer ce document surtout que l’armée n’existait que de nom. La souveraineté était consignée entre les mains d’une force onusienne qui était décriée par certaines populations à cause de leur connivence avec certains groupes armés.

De nos jours, le fait que 7 groupes armés aient claqué la porte de l’Accord, cela ne justifie pas la thèse selon laquelle, cet Accord n’a plus sa valeur. Le dire c’est se nier et mettre en cause nos représentants qui étaient à Khartoum. Il faut maintenant après ce deuxième anniversaire passer à la vitesse supérieure et faire respecter les clauses de l’Accord en traduisant en justice, tous les auteurs des crimes et surtout tous ceux ont rejoint les rangs de la CPC de François Bozizé. Le bilan de cet accord, malgré des dérapages, est satisfaisant.

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