Arrestation de soldats français : Quand Paris veut blanchir les éléments de la DGSE pris les mains dans le sac

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Bangui, le 25 févr. 22

L’interpellation le lundi 21 février 2022 de quatre militaire français prétendument appartenir aux casques bleus continue de susciter des réactions tous azimuts. Tel que relaté dans notre dernière parution, le récit de cet évènement qui s’apparente à un film policier provoque une réaction surprenante des autorités françaises au point que les observateurs se demandent pour quelle raison elles peuvent s’agiter ainsi ?

Qui se sent morveux se mouche, dit-on. C’est ce à quoi les Centrafricains assistent depuis l’arrestation des quatre suspects le lundi dernier par les forces de sécurité intérieure. Autant dire que cette maxime trouve toute sa saveur dans les réactions des autorités françaises qui n’ont cessé de s’agiter après la survenance de cet évènement ayant conduit à l’arrestation de leurs compatriotes.

Si ces suspects avaient été interpellés dans le cadre de l’exercice de leurs missions au sein de la Minusca, pourquoi l’intrusion de la diplomatie française via l’ambassadeur, Haut représentant de la France en République centrafricaine, Jean-Marc Grosgurin qui manœuvre pour la libération de ceux-ci ?

La République française qui n’a cessé de rappeler qu’elle est un pays de droit doit comprendre que de tels évènements dont certains indices ressemblent à s’y méprendre à une tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat par l’élimination physique du Président de la République doivent passer obligatoire au crible d’une enquête judiciaire.

Il s’agit d’une affaire qui est à prendre au sérieux compte tenu de l’identité des suspects qui d’après certaines sources policières, appartenaient à la « légion étrangère », un supplétif de la « Section Alpha », cette cellule de la DGSE composée uniquement des tueurs spécialités pour des opérations « Homo ».

C’est d’ailleurs un secret de polichinelle que la France impérialiste est habituée dans ce genre d’opérateurs de meurtre des dirigeants africains, des coups d’Etat ou d’enlèvements de ceux qui ne sont plus bien perçus par l’Elysée.

La République centrafricain a eu déjà à faire les frais de ces méthodes de Moyen-âge avec les coups d’Etat baptisé l’opération Barracuda, ou celui des libérateurs avec Bozizé qui ont porté tous la marque française. Et dans un passé récent, un autre mercenaire, ancien militaire français du nom de Juan Rémy Quignolot a été aussi arrêté pour tentative de coup d’Etat.

La séquence de tous ces évènements prouvent à suffisance qu’il y a un projet mijoté par la France allant dans ce sens. Ne dit-on pas qu’il n’y a jamais de fumée sans feu ? Est-ce à se demander si Paris voulait mettre la pression sur Bangui en prenant la décision de suspendre la délivrance de tous les visas (ordinaires, de service et diplomatiques) comme l’a relaté Africa Intelligence ?

S’il est vrai que l’arrestation de ces quatre suspects casques bleus de l’ONU a ravivé la tension entre Paris et Bangui, il n’en demeure pas moins vrai que l’arrivée des Instructeurs Russes en République centrafricaine est la cause principale de tous les macabres de la France visant la Centrafrique.

Le moins qu’on puisse dire est que devant cette situation d’une extrême gravité, il revient à la justice d’y faire la lumière et c’est ce qui va se passer avec la décision du procureur de la République, Laurent Lengande, d’ouvrir une enquête y relative.

Au-delà des justifications que peuvent apporter la Minusca et l’ambassade de France pour dédouaner ces suspects en possession d’un arsenal de guerre, que disent-elles sur le véhicule de location utilisé par ces militaires quand on sait que les officiels de la Minusca sont toujours escortés par des véhicules blindés estampillés « UN » ? Et que dire de leur attente deux heures dans le périmètre de sécurité du Président  de la République après le départ de leur chef d’état-major à bord de la compagnie Air France ? Cela paraît surréaliste n’est-ce pas ?

@Herman THEMONA

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