Bangui, le 25 févr. 22
Le combat pour l’entrée au bureau de l’Assemblée nationale devient âpre entre les députés de la nation à l’approche du renouvellement partiel du bureau de l’Assemblée nationale prévu au début de la première session ordinaire de cette institution républicaine qui s’ouvrira le 1er mars prochain et qui brille déjà par la théorie du Koudoufaraïsme incarnée par certains élus de l’opposition.
Comme à l’accoutumé, l’Assemblée nationale procède chaque année au renouvellement partiel de son bureau selon le règlement et le statut de cette deuxième institution républicaine. Cette occasion donne lieu à des tractations de tout genre entre les députés qui cherchent à se positionner au sein du bureau non pour la cause nationale mais dans le but de vouloir éjecter le président de cette institution par une politique audacieuse et une habileté diabolique.
Ce n’est d’ailleurs pas anodin puisqu’en tant que membre du bureau de l’Assemblée nationale, on a des avantages inhérents aux responsabilités que l’on occupe et surtout les missions juteuses hors de nos frontières.
Et comme il fallait s’y attendre, l’on assiste ces derniers temps aux mêmes scénarii qui se reproduisent avec la tenue des « messes de minuit » auxquelles ces élus de nation prennent part à l’approche de ce grand rendez-vous. Donnant ainsi raison aux observateurs de la vie politique centrafricaine pour qui, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets en matière de corruption et du népotisme à l’Assemblée Nationale
D’après de gentilles indiscrétions, un groupuscule de députés issus des partis d’opposition et certains qui se disent de la majorité mais qui sont en réalité des traites, et qui serait d’ailleurs sous la houlette du député Ernest Mizédio s’agitent actuellement pour prendre d’assaut le bureau lors du prochain renouvellement partiel. Mais quelle cause ? Pour le bien de la nation ou tout simplement pour des intérêts égoïstes ?
Selon une source dans l’anonymat, ils ont tenu une réunion le lundi 21 février 2022 au restaurant Monica céleste sis au 14 villas en vue de se munir des garantis de la baille. Selon ces mêmes indiscrétions, lors de cette réunion, ces députés ont décidé de la composition du futur bureau dont le Journal Le Potentiel a reçu une copie et la liste des participants. C’est donc sur cette nouvelle composition des membres du bureau que ces députés se battent depuis ce jour la campagne en vue de créer une dynamique autour des candidats parmi leurs collègues à coup de billets de banque. Si une telle information s’avérait fondée, comment les élus de la nation qui incarnent la corruption et le népotisme pourraient-ils contrôler les actions du gouvernement quand ils deviennent à cet effet blanc-bonnet, bonnet-blanc ?
Ce n’est pas pour une première fois que cette pratique s’installe au sein de la représentation nationale. On se souvient qu’un scénario similaire sous le magistère du feu Ange Félix Patassé où les Centrafricains ont connu la mort dans l’âme, le phénomène du « Koudoufarisme » avec le débauchage d’un député de l’opposition qui a permis au parti présidentiel d’être majoritaire afin d’échapper à une motion de destitution qui guettait le Président de l’époque au grand dam de l’opposition. C’est dire que cette pratique est devenue une école au sein du pouvoir législatif par la faute de ces députés qui sont en train d’ourdir ce énième complot. L’Assemblée Nationale serait-elle devenue une université qui ne forme que des corrompus ? Voilà alors certains honorables qui cherchent à déshonorer leur honorabilité et qui sont pris au piège avant l’acte.
Les élus de la 7e législature ont-ils la mémoire courte alors qu’ils sont des intellectuels ? On sait que plus récemment, ce sont ces mêmes députés pour la plupart qui s’étaient illustrés dans ce jeu malsain d’achat de conscience lorsque Karim Méckassoua été encore au perchoir et qui, finalement s’étaient retournés pour destituer ce dernier.
Autant dire qu’il s’agit bien d’une réunion des complots puisqu’ils disent clairement que leur objectif est d’intégrer en masse le bureau et préparer la destitution du Président de l’Assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji et ceci par tous les moyens.
A noter qu’à la fin de cette réunion, l’actuel 2e Vice-Président de l’Assemblée Nationale, l’Honorable Bernard Dylla du MLPC aurait remis à chaque participant la somme de 10 mille francs comme frais de transport. Pathétique ! Si tel est le cas n’est-ce pas une humiliation en remettant une telle somme à un élu de la nation ?
Seulement que les députés proposés par les commanditaires de ce complot ne sont que des piètres personnalités n’ayant aucune qualité pour siéger au bureau de cette importante institution. Il susurre que la plupart d’entre eux traineraient des casseroles ou du moins seraient des repris de justice et des truands.
Comment de telles personnalités peuvent être membres du bureau de l’Assemblée nationale qui est sensée contrôler l’action du gouvernement alors qu’elles n’ont pas les capacités requises ? Il revient au Président de la République et le Président de l’Assemblée nationale de prendre leurs dispositions pour éviter une énième crise institutionnelle aux conséquences fâcheuses pour toute la nation. Car, le pays voudrait voir dans les faits la rupture prônée par le locataire du palais de la Renaissance.
Il faut rappeler que le bureau sortant est fortement contrôlé par la majorité présidentielle composée du parti présidentiel MCU majoritaire à l’Assemblée et de ses alliés. C’est au regard de tout ça que certains députés se mettent en ordre de bataille en vue de supplanter les anciens membres du bureau.
Ce qui fait problème à la grande déception du commun des Centrafricains que la 7e législature qui est composée des intellectuelles ne parvient pas à se débarrasser des vieilles recettes qui ne font que ternir l’image de la maison de la représentation nationale. Si les Centrafricains pouvaient faire sienne la fameuse déclaration de François Mitterrand « Ne remettez jamais le pouvoir à qui le convoite car, vous ne saurez jamais ce qui en fera avec », cela ne pourrait plus se passer à l’Assemblée Nationale où siègent les corrompus jusqu’à la moelle.
Nous y reviendrons avec la publication de la fameuse composition des membres la liste des participants.
@Herman THEMONA