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Bangui, le 03 décembre 20

60 ans après son indépendance dont l’anniversaire venait d’être célébré, le Centrafrique est aujourd’hui le terrain de jeux d’acteurs néfastes pour le pays. Depuis de nombreuses années, la République Centrafricaine est affaiblie et divisée par de nombreuses rivalités internes.

En effet, le pays est le théâtre de conflits multiples : Ethnique et religieux qui durent depuis près de 10 ans, avec l’opposition entre la Séléka (musulmans) et les Anti-Balaka (chrétiens). Aujourd’hui, cette crise entre ces deux communautés est tenace et les violences ne faiblissent pas. Leurs exactions (tortures, viols, exécutions sommaires, pillages…) ne cessent de soulever la rancœur et l’amertume de la population centrafricaine. Cette situation est déplorable car ce sont des frères qui s’entretuent, seulement parce que les uns sont musulmans, et les autres des chrétiens, alors que tous les hommes sont égaux, quelle que soit leur religion ou leur ethnie.

Politique, avec les violentes exactions et menaces émanant des rebelles du groupe 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation). Alors que la milice de Sidiki Abass avait signé, le 6 février 2019, l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR-RCA), début juin 2020, son mouvement a décidé de ne pas honorer son engagement et de se retirer de l’accord de paix signé. Il s’adonne avec plaisir à maintenir l’instabilité politique au travers des attaques, prenant pour cible la population civile ou les FACA sans oublier les humanitaires.

Comment peut-on mener des exactions en prenant pour victimes des hommes et des femmes qui ne sont autres que des frères et sœurs de sang ? Comment peut-on prendre pour cible des populations sans défense ? Tout cela est à méditer… ;

Informationnel. Depuis plus d’un an, le pays est victime d’une guerre de l’information à travers une hausse de la propagation des fake-news conduisant à la désinformation. En effet, les médias vecteurs de «fake news» que l’on peut qualifier des nuisibles ou des parasites, qui pullulent en RCA, s’acharnent à mener une campagne de dénigrement et d’infox dans le but de faire la propagande de marionnettistes assoiffés de pouvoir, et semer la confusion dans l’esprit des Centrafricains pour les manipuler et alimenter la haine. Ces belliqueux ne sont autres que des détracteurs, des complotistes, des messagers de la fausse parole.

Ces évènements ne sont que des exemples des difficultés et des divisions auxquelles le Centrafrique doit faire face, et qui mènent bien malheureusement à la déstabilisation du pays et au maintien des tensions.

Pour sortir des clivages ethniques et contribuer au développement du pays, le peuple centrafricain ne doit pas se laisser faire et baisser les bras. Il ne tient qu’à lui de mettre un terme à cette période de crise qui n’a que trop duré. Les conflits ethniques, religieux et politiques doivent cesser, et ils ne peuvent être éradiqués que par la modification des comportements et des mentalités. Le peuple doit se réveiller et agir :il doit s’unir autour de l’image de notre pays, de notre nation, de notre culture ;il doit cesser les oppositions religieuses, ethniques, politiques et se rassembler autour d’une cohésion sociale et nationale ;il doit s’unir autour de nos institutions et lutter contre les corruptions qui cherchent à les déstabiliser ;il doit encourager nos forces armées qui assurent la sécurité du peuple et défendent notre pays ;il doit prendre son avenir en main en saisissant les opportunités qui s’offrent à lui pour se reconstruire et avancer. L’avenir de notre pays en dépend. Nous avons besoin de la paix pour retrouver une stabilité.

De même, il est temps de mettre fin au commerce de la fausse information auquel se livrent certains médias qui ne cherchent qu’à maintenir le peuple dans la confusion et la haine. Malgré la présence de médias instrumentalisés, la population peut malgré tout, compter sur des médias intègres et des journalistes qui sont des dignes représentants de leur métier. Pour faire face à ce fléau de la désinformation, un regroupement de médias centrafricains (respectueux de l’éthique et de la déontologie régissant le journalisme) appelé Consortium des Journalistes Centrafricains pour la Lutte contre la Désinformation (CJCLD) s’est constitué. Ce consortium a été créé pour lutter contre la propagation des discours haineux et de la désinformation, dans le seul but de tromper les Centrafricains.

L’avenir de notre pays doit être au centre de l’Afrique unie, mais cet avenir ne dépend que de nous, Centrafricains, et de notre capacité à nous rassembler, à nous unir et à mettre fin aux dissensions qui rongent notre pays. Il est temps que nous parlions le même langage : «I yèkè oko» (On est ensemble).  Comme dit le proverbe, «un homme averti en vaut deux», le combat contre la désinformation est lancé.

 

 

 

 

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