Situation humanitaire en Centrafrique : OCHA décide de passer de la phase d’aide humanitaire à l’aide au développement en 2024, mais la question sur la gestion des fonds reste une préoccupation

0

Bangui, le 07 février 24

Les multiples crises qu’a connues la République centrafricaine ont eu pour conséquences les déplacements forcés des populations, l’émiettement du tissu socioéconomique et la destruction des infrastructures des services de base. La pauvreté est devenue endémique et le taux de mortalité a connu une hausse inquiétante due aux problèmes d’accès aux soins de santé et à l’eau potable dans les zones sinistrées.

Grâce aux efforts déployés par le gouvernement avec l’appui de la communauté internationale, une la situation humanitaire s’est nettement améliorée en 2023. Toutefois selon OCHA, 2,8 millions de personnes seront extrêmement vulnérables en 2024. Ce qui frustre dans l’aide humanitaire à la République centrafricaine, c’est l’inadéquation des résultats en termes d’impacts sur les populations affectées par rapport au montant exorbitant de financement accordé chaque année par le Fonds humanitaire. D’aucuns penseraient qu’il s’agit d’un réseau des personnes considérées comme des prédateurs qui agitent la bannière d’une situation humanitaire catastrophique pour s’en mettre pleines les poches.

Pour preuve, le Fonds humanitaire a accordé une allocation standard en définissant les priorités, les secteurs et les activités priorisées pour un montant de 13 millions de dollars américains. L’allocation de ces fonds vise à soutenir à « soutenir des approches innovantes à travers une réponse multisectorielle et intégrée, notamment la protection de l’enfance et le soutien contre les violences basées sur le genre dans les sous-préfectures difficiles d’accès et mal desservies » comme celle de Rafaï dans la Préfecture du Mbomou où des réponses concrètes pouvant alléger la souffrance des populations ne sont pas perçues par les bénéficiaires. Pareille pour les sous-préfectures de Bambouti, Obo, Zémio,Yalinga et Kabo dont les populations ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver des solutions à leur intolérable vécu.

La coordination des acteurs humanitaires (OCHA) a lancé la semaine dernière, en présence des autorités du pays, le Plan de réponse humanitaire 2024 en République centrafricaine pour la mobilisation de 367,7 millions de dollars américains par rapport à de 287,4 millions de dollars américains en 2023. « La République centrafricaine continue de faire face à une crise humanitaire aiguë malgré la décroissance du nombre des personnes dans le besoin contrairement à celui de l’année dernière », a reconnu Mahomed Ag AYOYA, Coordonnateur humanitaire en Centrafrique. Pour lui, la situation humanitaire demeure préoccupante avec 2,8 millions soit 46% de la population qui seront extrêmement vulnérables, au point que seule l’assistance humanitaire ne serait pas possible de satisfaire tout le besoin.

C’est fort de ce qui précède que Mahomed Ag AYOYA opte pour une autre approche « le plan de réponse humanitaire de cette année avec celui de l’année dernière est la vision de passer de la phase des aides humanitaires aux aides du développement », avec une stratégie de réponse humanitaire qui repose surtout sur la localisation des organisations nationales. Mais cette nouvelle stratégie sera-t-elle la meilleure ? Bien que les organisations nationales soient capables de relever les défis si elles sont appuyées financièrement car ayant une bonne connaissance du terrain où elles sont implantées, le montant des fonds à allouer auxdites organisations risquent d’être insignifiant par rapport à celui alloué aux organisations internationales qui ne font absolument rien. D’ailleurs, elles n’ont pas de compte à rendre au gouvernement qui assiste impuissant au ballet des véhicules 4×4 avec fanion qui sillonnent à toute vitesse certaines localités.

Ce qui est sûr, l’aide au développement qui a toujours été demandé par le gouvernement est une option qui permettra à la population de participer d’une manière active au changement à opérer pour leur bien-être et peut résoudre d’autres problèmes comme le chômage des jeunes, l’autonomisation des femmes et la réduction de la pauvreté.

Kaka Boyé Bakiki

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.