Bangui, le 22 juillet 23
La situation sécuritaire, financière et sociale de la République centrafricaine est critique. Les Centrafricains de toutes les classes, politiques, travailleurs, chômeurs, religieux, commerçants tous, le savent. Et, c’est aussi la faute de tout ce monde. Il y a lieu aujourd’hui, pour les Centrafricains, de faire leur « mea culpa » pour s’unir ou se réconcilier afin de penser maintenant au développement de leur pays. S’unir ici n’est pas une union de façade mais, une union au tour des idéaux et des idées susceptibles de contribuer au bien-être de notre pays.
Aujourd’hui, le retard de la République centrafricaine s’explique non pas seulement par l’irresponsabilité de nos politiques mais aussi par l’immaturité des Centrafricains. Ce sont les jeunes qui sont souvent utilisés par les politiques pour casser, détruire ou contribuer d’une manière ou d’une autre à la déstabilisation du pays. Et, ce n’est pas l’actuelle campagne référendaire qui va nous contredire. Les politiques, sans les jeunes ou sans les Centrafricains dans leur majorité, ne peuvent rien faire. Dans leur logique de la conquête du pouvoir, les politiques centrafricains manipulent, pour la plupart, les jeunes pour atteindre leur objectif. C’est le Président Touadéra qui a fait l’exception lors de son accession à la magistrature suprême. Tout le monde sait dans quelles conditions il était arrivé aux affaires.
Aujourd’hui, nous sommes d’accord pour dire que ce sont ces mêmes jeunes ou fonctionnaires qui ont marché pour demander le référendum constitutionnel. Est-ce une prise de conscience ? Malheureusement, ces mêmes jeunes se font enrôler dans les groupes armés à cause de l’argent. Si les groupes armés recrutent à tour de bras les jeunes, les politiques les manipulent comme bon leur semblent pour les sales boulots. Le tout est de mettre seulement de l’argent en jeu. Nous pensons que nous devons changer notre mentalité. Mettre en avant les intérêts de la nation que de privilégier les nôtres qui sont tout simplement égoïstes et partisans. Ce n’est qu’à ce prix que notre pays verra la fin du tunnel du sous-développement pour accéder à un avenir radieux et bénéfique à tous.
Il faut, sans honte, surmonter nos divergences qui ne sont que partisanes pour nous réunir, nous parler et enterrer la hache de guerre et militer tous pour le développement de la République centrafricaine. Ce pays fait aujourd’hui la honte de tous ses fils. Ceux qui nous regardent, sont surpris de voir des hommes et femmes dans un pays aussi riche comme le nôtre, ne faire que la guerre et faire profiter leurs richesses qu’aux étrangers. Oui, nous sommes des médiocres, des ignares qui ne savent rien faire que de nous diviser. Avec tout ce que nous connaissons, nous ne pouvons parler d’opposition ou de majorité si vraiment, nous étions des compatriotes. Si la société civile ou l’opposition démocratique propose des pistes de solutions au gouvernement ou l’aide à s’en sortir, c’est au bénéfice de tout le peuple et cela lui sera aussi bénéfique. L’histoire retiendra qu’à un moment donné, telle force vive à fait telle chose pour sauver la nation centrafricaine. Malheureusement, c’est la quête du pouvoir pour le pouvoir.
Chaque mouvement ou parti politique voit l’autre qui est au pouvoir en chien de faïence et souhaite son malheur et surtout celui des Centrafricains pour que celui qui est au pouvoir soit déchu. Celui qui gouverne devient automatiquement l’ennemi d’un parti politique ou d’un mouvement politique s’il ne donne pas à manger aux représentants de cette structure. Dans tout cela, les Centrafricains ne comptent pas. Il ne leur est fait recours qu’au cas où, les choses mal. Arrêtons nos mauvaises pratiques et sauvons le navire RCA !
