Remous sociaux : Où est passé notre patriotisme ?

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Bangui, le 23 févr. 23

Comme le dit le dicton, « le malheur n’arrive jamais seul ». Non seulement la République centrafricaine est confrontée à une austérité financière, elle fait face aussi à une crise sécuritaire sans précédent qui est encore latente. A cela, il faut ajouter les remous sociaux qui, comme par enchantement, refont surface aux pires moments de l’histoire de notre pays. Comment le gouvernement Moloua qui a toutes les difficultés du monde de juguler la crise financière, va-t-il s’en prendre pour trouver des solutions à tous ces problèmes cumulés ?

Après 3 jours de grève, le personnel soignant avait repris le travail le lundi 13 février. Cette trêve doit leur permettre d’entamer les pourparlers avec le gouvernement. Ils avaient manifesté pour demander du gouvernement centrafricain, 4 points essentiels concourant à l’amélioration de leur condition de travail à savoir : le statut particulier du personnel soignant, les états généraux du ministère de la santé, le paiement des primes Covid-19 de 2021 et 2022 et l’intégration massive des diplômés en santé. Voilà que les enseignants du Fondamental 1 et 2 durcissent depuis le mardi 20 février 2023, leur mouvement de grève après celle de 3 jours pour le non-respect des négociations par le gouvernement.

« Du 21 au 1er mars, les portes des classes seront hermétiquement fermées. Les enseignants resteront à la maison pendant cette période. Pour le moment, nous restons dans les établissements publics. Nous avons demandé l’amélioration des conditions de vie des enseignants centrafricains. Qu’on puisse valoriser le salaire à 100%, l’indemnité de craie, l’indemnité de transport, l’indemnité de dépaysement pour les enseignants qui sont en province, l’indemnité des risques pour ceux qui travaillent avec des machines au lycée technique et le rétablissement des lésés dans leurs droits » a précisé leur coordonnateur Innocent Kéréguélé malgré ses tergiversations à la Bourse du travail.

Si le personnel soignant a pu mettre de l’eau dans son vin, les enseignants eux, persistent et signent. Ils entendent coûte que coûte avoir gain de cause avant de mettre un terme à leur débrayage. Du côté des eaux et forêts, la tension est toujours perceptible et le personnel ne compte pas reprendre le travail s’il n’y a pas de satisfaction. A cela, il faut ajouter les institutions comme l’Assemblée nationale, la Médiation, la Haute autorité chargé de la bonne gouvernance, la Municipalité de Bangui, l’ARCEP etc. qui connaissent des moments de turbulence qui ne sont pas dénoncés par crainte des représailles. Il faut reconnaître que le moment est mal choisi par les uns et les autres en termes des revendications ou de grèves car, les caisses de l’Etat sont vides. Et, ce n’est pas un piège car, c’est le ministre des Finances et du budget qui l’avait souligné.

Ce qui reste aujourd’hui à faire, c’est de jouer sur le sens patriotique des travailleurs centrafricains qui risquent de bloquer quelques ministères et institutions fautes des solutions à leurs problèmes. Il faut faire comme le Président de l’Assemblée nationale pour s’agenouiller devant les travailleurs et leur demander pardon au lieu de les fuir ou de leur mentir. Leurs revendications sont fondées c’est-à-dire légales mais, le gouvernement n’a pas les moyens de sa politique pour y faire face. C’est pourquoi, il serait honnête de la part du gouvernement, d’être clair avec les travailleurs et de leur donner les bonnes informations afin que ces remous sociaux ne gagnent pas l’ensemble du secteur public et parapublic.

Toutes ces réclamations sociales n’augurent rien de bon pour le gouvernement Moloua. Est-ce le début de la fin pour ce fidèle compagnon du Président Faustin Archange Touadéra ? L’horizon est sombre pour l’actuel locataire du petit palais dont le siège est dans une zone de turbulence étant donné la situation sociale, sécuritaire, économique voire politique. Que Dieu préserve la RCA.

@JACKO

 

 

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