La République centrafricaine est victime depuis plusieurs décennies à une crise de bonne gouvernance tant dans les sociétés étatiques, des institutions républicaines que dans le milieu associatif. Cependant la constitution a donné la chance à une rectification de ces erreurs avec la mise en place de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance qui ne cesse de dresser des rapports sur des malversations financières dont les Résultats sont restés lettre morte au Parquet général de Bangui.
Selon les dispositions constitutionnelles articles 146 et suivants, et de la Loi Organique Loi N0 17.005 du 15 février 2017, portant composition, organisation et fonctionnement de la HABG et du Décret N0 17.180 du 05 mai 2017 cette institution républicaine a une lourde mission dans la lutte contre les malversations financières dans ce pays.
Ainsi, les membres de cette institution durant leur premier mandat ont fait un travail remarquable dont les rapports de Mission d’Investigation à Bangui ont conduit à quelques enquêtes pour certains cas de malversations financières comme à l’Assemblée Nationale sur les soupçons de malversations financières de cette deuxième institution pour la période du 30 mars 2016 au 20 septembre 2018. Même son de cloche à la Défense, à la Fonction publique et biens d’autres encore. Où en sommes-nous ?
Il faut arrêter de regarder le développement socio-économique de la République Centrafricaine sous le seul prisme de ses « immenses potentialités naturelles toujours « inexploitées » mais sans cesse grignotées depuis des années par toutes sortes de pillages organisés, avec la complicité des nationaux eux-mêmes qui ne cessent de crier à la corruption, aux détournements de deniers publics et à la misère.
Pour répondre aux besoins de la population, plusieurs plaintes ont été déposées par la HABG au Parquet général dont la suite est attendue pour voir au clair les criminels économiques de ce pays. Le pays tire le diable par la queue alors que certains dignitaires vivent dans l’embonpoint avec un train de vie salutaire malgré le salaire catéchétique des fonctionnaires centrafricains.Il existe un processus de la destruction de la société qui, une fois amorcée, se développe par un enregistrement logique comme une machine infernale dans laquelle chaque stade génère fatalement un autre pour aboutir finalement à la destruction totale de la société. C’est un cercle vicieux.
Le comble dans cette triste expérience ce sont les détournements des deniers publics et le pillage des ressources ce qui constitue un crime économique dans un pays comme le nôtre. Cette pratique est de nos jours la cause du retard du développement du Centrafrique. Aujourd’hui, tout le monde sait que la victoire du président Touadéra dès le premier tour est en grande partie liée à ses réalisations après Bruxelles. Les partenaires au développement ont injecté des grandes sommes d’argent dans le but de faire avancer les grands chantiers de modernisation de ce pays frappé par la crise de gestion saine. Ceux-ci attendent à ce que le gouvernement rende compte pour gagner d’autres investissements ou crédits.
On sait que la lutte contre la corruption est un long processus qui nécessite une bonne prise en compte de la chose commune et du sens du patriotisme des uns et des autres. Cependant, le pays ne pourra pas atteindre son bout de tunnel si l’impunité reste la norme de gouvernance. Les crimes économiques sont commis dans ce pays mais les rapports sont étouffés dans l’œuf. Le président a promis une année d’aisance pour le peuple centrafricain.
Le premier défi du second quinquennat doit être axé sur la politique de la lutte contre la fraude et les détournements des deniers publics. Allez dans la ville de Bangui et ses environs voir comment les membres du gouvernement font pousser des villas et des hôtels comme s’il n’y avait pas des inspecteurs généraux dans pays pour mener des audits dans chaque département. Lorsque la corruption a atteint son paroxysme, que peut faire une mission d’audit ?
