BRIA : LES GROUPES ARMÉS S’ACHARNENT CONTRE LES SITES MINIERS

0

Le sentiment qui se lit aujourd’hui sur la figure des Centrafricaines et Centrafricains, en une période où tout le monde est sensible à une cruauté de la vie courante, est purement et simplement le pire désespoir.  A Bria, les groupes armés imposent les paisibles populations qui exercent dans les mines au silence : La femme ne sait à quel saint adresser les pieuses prières du jour et de la nuit, l’homme, non plus,  se demande que mange sa famille au jour après jour. A défaut de reprendre le pouvoir, ils contrôlent les sites miniers pour se faire du beurre.

Selon une source digne de foi, à Bria ces derniers temps, les bruits de bottes se font ressentir dans les villages périphériques où se trouvent les gisements miniers : « Ils arrivent à chaque fois, font des rackets sur les exploiteurs miniers en imposant des sommes imaginaires pour se faire du beurre sur le dos des populations. Cette situation fait fuir les hommes dans les brousses » a lâché une source locale.

Même si les mercenaires venus du Tchad, du Niger, du Soudan et du Cameroun ont pris en le pays de Boganda en otage, il faut reconnaître que le pays est victime d’un complot ourdi de l’extérieur dans le seul but d’exploiter dans l’ombre ses ressources naturelles, ce patrimoine commun du peuple centrafricain. Pour preuve, le président Patassé pour sauvegarder son régime avait fait recours aux milices du MLC de Jean-Pierre Bemba ancien chef rebelle et ancien locataire de la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye. Ces troupes que soutenait Patassé s’étaient servies à satiété des richesses naturelles du pays sans pour autant que personne n’en parle. Le Centrafricain lambda n’avait que les yeux pour constater et les larmes comme lot de consolation. Depuis lors, les rebelles du Darfour, du Tchad, du Soudan du nord du Cameroun, ont pris goût du gain facile que représentent le sous-sol et le sol centrafricain. Les fruits de ce soutien n’ont pas profité au peuple centrafricain mais au chef rebelle du MLC  à qui la faute si on est arrivé à ce niveau ?

Cette importation qui a ouvert la porte aux mercenaires expansionnistes dans le pays, est de nos jours l’une des erreurs qu’un politique qui aime son pays ne doit commettre. Cependant comme les Centrafricains ne savent pas regarder la vérité en face et comprendre que les rebellions ne profitent jamais aux populations, ils ont laissé libre cours au général François Bozizé de prendre le pouvoir par les armes grâce au soutien des mercenaires nigériens, tchadiens, camerounais et soudanais qui ont mis ce pays par terre fragilisant au passage son économie et l’instabilité de ses institutions républicaines. L’ancien chef d’Etat-major de Patassé comme un fils qui ne fait que suivre le chemin du mal sans regarder les réalités en face, car dit-on, gouverner, c’est prévoir n’a pas eu les moyens pour récompenser ces mercenaires à donner la liberté à ses acolytes de piller ce pays avec la complicité de ces géniteurs.

Dans ce pays de grand paradoxe, il n’y a pas deux sans trois. Voilà pourquoi en mars 2013, lorsque le pays entre les mains des criminels venus de tous les horizons de l’Afrique sous la bénédiction des puissances occidentales, ce sera le tour de la coalition Séléka de se lancer dans la quête des ressources naturelles du pays. La naissance de cette rébellion a largement impacté sur le tissu économique du pays en le plaçant dans une situation d’éternel sous-développé. S’il faut se référer à la razzia esclavagiste,  et à la colonisation, on se rend compte qu’ils sont les principaux vecteurs de cette crise centrafricaine. La Séléka est à la mage de cette histoire de la construction étatique et au centre de ses fonctions économiques : recrutant dans les marges sociales et les sociétés centrafricaines parmi ces musulmans dont l’Etat avait tant besoin mais que le rôle se devait d’être le second. Elle a prouvé aux yeux du monde combien le pacte colonial centrafricain avait échoué à enraciner l’Etat dans une société qui multipliaient les stratégies d’échappement par la religion et le monde de l’informel.

La Séléka illustrait deux faits géopolitiques majeurs dont l’Etat décidément trop banguissois, peinait à prendre la mesure. D’abord, elle était autant une de ces insurrection qui ont émaillé l’histoire du pays, après l’indépendance, qu’une archéologie des rebellions de la région. Sa simple existence manifestait l’incomplétude des résolutions du conflit des Etats voisins, notamment du Tchad et le Darfour mais aussi, on le mesure peu à peu au Cameroun. Elle soulignait un caractère structurant de l’Etat centrafricain à travers toutes les péripéties politiques surtout de périphérique et sa difficulté à exister à l’aune des Etats de la région. Rien n’en dit mieux comment les Etats de la région ont aidé, saboté, sauvé et condamné la RCA depuis les décennies.

Depuis la chute de Bozizé, l’économie centrafricaine est généralisée des rapines. Les rebelles qui savent que le pays est riche posent des panoplies des revendications dans le but d’animer la galerie et de distraire l’opinion nationale. Il faut donc une vigilance de la part des autorités du pays qui doivent œuvrer dans la protection des personnes et des biens.

@JACKO

 

 

 

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.