RCA : De la détermination à l’autonomisation de son territoire national

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N’ayons pas peur ni honte de le dire ouvertement à qui veut nous entendre s’il est patriote de  cœur. La République centrafricaine est à genoux, elle est vendue par ses «parrains politiques », les acheteurs sont connus de tous et font tout pour pérenniser la crise militaro-politique et en tirer les dividendes puisque la main qui donne commande. Le pays est devenu une proie pour les griffes des grandes puissances exogènes. A quand la fin de cette tyrannie politique ?

De nos jours la ville de Bossangoa peut être une référence pour les politiques d’en tire des conséquences sur la guerre géopolitique et géostratégique où la France et la Russie de se regardent en chien de faïence. Le survol et la frappe de la base russe ne sont que des preuves.

Depuis le fameux Congrès de Berlin qui a fait perdre la dignité des peuples africains, la situation de nos pays est entre les mains des puissances colonisatrices qui se transforment souvent soit en donneur des leçons aux dirigeants  africains soit en se donnant le luxe de faire des aumônes, cette mauvaise caricature de la charité transformée de nos jours en « aide au développement ». Ces sapeurs-pompiers déguisés en véritables bourreaux des pays africains, alimentent des crises et imposent les conditions pour en éteindre le feu, utilisent les Africains eux-mêmes en particulier des intellectuels et des politiques assoiffés du pouvoir pour détruire leurs propres frères surtout au moment des élections puisqu’ils savent que pour mieux exploiter nos ressources naturelles, il faut absolument diviser la classe politique.

En République centrafricaine de nos jours, le pouvoir est phagocyté  par des prédateurs expansionnistes  et impérialistes étrangers. Les dirigeants du pays n’ont plus la capacité d’agir avec leur propre conscience, car pour agir au nom de sa patrie, il faut d’abord être libre et avoir des moyens appropriés pour gouverner le pays. Ils n’ont pas voulu continuer l’œuvre de la pacification du continent et de l’indépendance des Etats africains amorcée par les panafricanistes tels que Patrice Lumumba, Martin Paul Samba, Barthélémy Boganda, Ruben Um Nyobè, Kadhafi qui ont donné leur vie pour faire de ce continent, ce que les Etats-Unis sont devenus. Malheureusement, avec le concours des Africains traitres, ils ont été lâchement abattus comme des animaux sauvages.

Aujourd’hui, dans ce pays, sauf par crainte de la censure, il faut signaler que les décisions importantes sont prises dans les palais européens pour être validées à Bangui sous une peur qui ne dit pas son nom. Les décisions concernant la sécurité, la protection de l’intégrité nationale viennent soit de Paris, soit de Washington ou de Moscou sans toutefois négliger celles qui viennent des pays voisins comme le Tchad, le Congo Brazzaville ou  de la CEEAC après consultation de l’étranger comme si les Centrafricains n’étaient que des simples supplétifs dociles des puissances étrangères et des pays voisins à la quête de l’espace vert et des ressources naturelles dont regorge le pays.

La situation de l’heure rappelle sans crainte de le dire, les clauses de la Conférence de Berlin de novembre 1884 à février 1885 au cours de laquelle, l’Europe s’est partagée le continent noir comme s’il s’agissait tout simplement d’un simple vulgaire rapine de brigandage. L’esclavage, les exactions et les crimes des sociétés concessionnaires, la colonisation qui a refusé de créer les bases du développement du territoire, ont compromis l’avenir harmonieux du pays et ont même favorisé les coups d’Etat successifs, les mauvaises gouvernances et les violences meurtrières qui minent l’essor de la RCA.

L’instabilité chronique du pays est corollaire du passé désastreux qu’il a connu, entre esclavage et colonisation. L’absence d’une élite compétente et patriotique, a fini par plonger le pays de Boganda dans la longue et terrible nuit dont il ne parvient pas à sortir et à se débarrasser des chaines diaboliques. A qui la faute ? Un pays à genoux destiné à la vente ?

Le chantre Thierry Vircoulon spécialiste du Centrafrique le suggère avec justesse par une boutade «le Centrafrique est à genoux et à vendre. Les acheteurs sont les puissances émergentes». Cependant, même si les ex-puissances coloniales ne se pressent pas, elles sont néanmoins présentes dans le pays militairement.

Selon certaines sources, ces puissances qui se partagent le pays courtisent surtout les rebelles qui occupent le nord et le nord-est du pays riches en matières premières. Ce faisant, elles actent la reconnaissance de l’autorité des groupes armés surtout ceux issus de l’ex-Séléka alors que le pays est frappé d’une politique politicienne de ses fils qui roulent avec les groupes armés juste pour nuire à la vision politique du président Touadéra. Comment laisser le pays entre les mains des démons ?

Face à ces manigances, l’inaction et le silence de la classe politique centrafricaine sont les signes d’une impuissance inacceptable. Elles semblent avoir cédé leur  pouvoir aux puissances étrangères, qui jouent un double jeu dans le but de protéger leurs intérêts. Comment comprendre qu’avec tous les accords militaires signés avec ces puissances, les groupes armés continuent toujours à narguer les Centrafricains ? Où sont partis les mirages qui ont survolé récemment les colonnes des ex-Séléka qui menaçaient de fondre sur Bangui afin qu’ils neutralisent les positions des 3R  de feu Sidiki et de l’UPC d’Ali Darass ?

Comment un Etat désarmé peut-il faire la guerre à des bandes surarmées que les mentors étrangers équipent et financent si généreusement ? Les FACA malgré leur bonne volonté, n’ont pas assez des moyens pour accomplir leur mission régalienne. Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies impose toujours son embargo sur les armes, minutions et autres matériels de guerre à destination de ce pays. C’est une véritable guerre à armes inégales qui se pratique à l’avantage des groupes armés. Les FACA souffrent en effet, d’un manque d’équipements militaires et des moyens financiers.

L’arrivée des Russes a suscité un espoir chez les Centrafricains qui se disaient déçus par la politique française et les autres forces internationales. La perspective qu’ils devraient trouver des solutions à la crise aigüe qui secoue le Centrafrique, l’espoir qu’ils devraient adopter une attitude militaire ferme face aux séditieux.

Le président Touadéra ne pouvant pas croiser les bras et avec une ferme détermination est en train de faire ce qu’aucun autre chef d’Etat n’a fait dans ce pays surtout en temps de crise. Cela signifie que le pays est au bout de son tunnel.

 

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