RCA : Avec l’amélioration de la levée de l’embargo n’est plus une chasse gardée des groupes armés

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Bangui, le 04 aout 22

Le démocratiquement élu en 2016  et réélu en 2020, par la volonté d’un peuple souverain, est de nos jours face à un destin de la reconstruction d’un pays sur les cendres des décombres macabres des cadavres assassinés par les mercenaires étrangers qui essaiment dans le pays comme des champignons. Plus le président Touadéra cherche à sécuriser le pays par la politique de la main tendue synonyme du dialogue entre les Centrafricains, plus les groupes armés ne cherchent qu’à pérenniser la crise au point où on ne peut rien présumer de bon pour le futur de la République centrafricaine tant ces bandits restent actifs. Cependant la récréation est terminée.

Depuis le déclenchement de la crise en décembre 2012, par la formation de la coalition Séléka dans la partie septentrionale de la République centrafricaine, une politique de la terre brulée a été mise en place par ces sanguinaires dont les membres sont nommés dans le gouvernement et dans les institutions républicaines. Dans cette politique de la prédation et de la négation des Centrafricains dans leur propre territoire, il n’y  aura plus de vaste beau et riche territoire au cœur de l’Afrique centrale, mais des petits campements de réfugiés dispersés dans des petits khalifats  au décor annonçant une fin du monde où les épidémies et la pauvreté achèveront le travail que ces criminels ont si bien commencé depuis plusieurs décennies. La naissance de cette rébellion a largement impacté sur le tissu économique du pays en le plaçant dans une situation d’éternel sous-développé.

Dialogue sur dialogue, accord sur accord, croyez-vous réellement que la coalition des rebelles reversera la vapeur et donner le temps à la reconstruction d’un pays qu’ils ne font que supplicier ? Même avec ce qu’ils ont pillé dans ce pays et qu’ils gardent de nos jours comme fond de caisse pour les prochains mouvements armés car, il suffit de relire les cycles de violences et constater que depuis une bonne décennie, à chaque dix ans, une rébellion mafieuse à la quête du palais de la Renaissance se crée. Il suffit de faire allusion à la réparation, justice et la responsabilité pour que les aiguilles des montres ne donnent plus la même heure et que le son des cloches annonce une nouvelle ère.

La mentalité des chefs rebelles et de leurs combattants est aux antipodes de l’effort de reconstruction mené par le commandant du bateau Faustin Archange Touadéra depuis son accession à la magistrature suprême. Il suffit de se rendre compte du comment ils malmènent les efforts de la restauration de la paix et de la cohésion nationale, du redéploiement des FACA sur toute l’étendue du territoire national, sans oublier qu’ils ne lâchent rien en se cramponnant à leurs revendications  non négociables qu’il faut toujours prendre en compte pour sauver les vies des populations civiles. Une mentalité guerrière et meurtrière, une véritable politique de la terre brûlée, de la prédation et de la destruction démographique du pays, en bref, la coupe est pleine. Le dilemme de nos jours est lié au fait que les Centrafricains ne savent plus s’il faudrait boire dans cette coupe pleine jusqu’à la lie ou bien il faut se décider à jeter tout son contenu puisque amer et par conséquent imbuvable ? Personne plus précisément aucun Centrafricain sensé n’osera boire de cette eau tant qu’elle restera composite et désagréable pour le salut de tout un peuple. Le pays pourrait aller mieux et se développer sans la présence des aventuriers criminels et intransigeants. Or, avec leur présence en terre centrafricaine, l’économie sera toujours en berne et même l’avenir de la reconstruction hypothétique.

Que nous le voulons ou pas, notre mémoire collective aura attrapé un grand coup avec ces différents types de mentalité qui se sont répandus sur le territoire national. La culture de la violence, de la haine, de la prédation ou de l’iniquité, du mensonge, de la manipulation des jeunes désœuvrés, des préjugés et des rumeurs, du régionalisme grégaire et de l’instrumentalisation de la religion, de l’incivisme sauvage, de l’apologie des antivaleurs, de l’immoralisme et d’un humanisme à l’envers, bref, le pays ne peut pas se reconstruire sur la base de ces séquelles. Il faut trouver un contrepoison  de ce venin qui est ancré dans le sang des Centrafricains. Leur réaction et leur instinct de leur vie n’est pas une réponse directe à la coalition des rebelles mais à leurs faits et gestes qui niaient les autres et détruisaient non seulement leur histoire, leurs milliers de vie, mais aussi leur culture.

Les Centrafricains de sang ne se reconnaissent pas dans ces pratiques guerrières, meurtrières et prédatrices encore moins en ces faciès qui rappellent d’autres mondes et d’autres sociétés comme une invasion des démons sortis des trous ténébreux du mal ou des mondes souterrains pour semer la terreur, la mort et la désolation sur toute l’étendue du territoire national.

On se souvient  que, pour lutter contre cette invasion arabe dans notre pays, certains fils dignes de ce nom et des courageux, qui se sont sentis en danger et voyaient le pays aller progressivement dans sa destruction se sont organisés sans armes de grande valeur, pour sauver cette catastrophe historique. Qu’ils aient été récupérés politiquement, cela est un autre registre. Malheureusement, ils se sont montrés plus violents et plus haineux que ceux qui ont commencé à jouer à ce petit jeu de vilain. L’injustice la plus grande envers ces patriotes, c’est qu’ils ont été diabolisés par la communauté internationale et lâchés par leur propre Etat qui aurait pu profiter de  cet autre mouvement pour contrebalancer la capacité de nuisance des chefs de guerre et de leurs combattants sans tomber dans le génocide en protégeant leurs coreligionnaires qui ne sont pas engagés dans leur complot contre le pays. Il y a des tournants qui se ratent ainsi  et, les chefs de guerre sont devenus plus puissants pour cause et comme ils n’ont ni rivaux, ni concurrent car, l’armée est sous embargo, ils ne peuvent que s’imposer sur toutes les cartes. Mais ce refoulement a permis de comprendre que beaucoup des jeunes se sont laissé influencer par la logique guerrière, meurtrière et prédatrice ambiante contrairement à ce qu’en attendaient leurs pratiquants.

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