Bangui, le 03 févr.-22
La République centrafricaine est victime d’un complot ourdi par les ennemis du pays qui sont pourtant parmi nous et veulent profiter de la naïveté des politiques pour torpiller son économie. Le cas de la force onusienne qui est accusée de mèche avec les groupes armés n’est qu’une illustration.
Depuis décembre 2012 date de la création de la coalition Séléka, le pays est plongé dans une crise humanitaire sans précédente. Le tableau panoramique est marqué des pillages à grande échelle, des massacres des paisibles populations, des viols des jeunes filles et des femmes, l’exploitation des ressources naturelles bénéficiant de la générosité de la porosité des frontières, le transfert des mercenaires avec une infiltration des armes et minutions de guerre au profit des groupes armés, les incendies des maisons et des villages entiers… voilà tout le décor d’un Etat vendu d’une part par ses propres fils et par les organisations internationales au vu et au su de tout le monde.
Ce qui fait problème dans cette situation n’est autre que la condition dans laquelle, la population paie le prix de cette mainmise des ennemis sur le patrimoine commun. Il ne se passe pas un seul jour sans entendre les cris de désolation des victimes qui n’ont que les larmes comme lot de consolation.
On ne peut pas comprendre pourquoi la communauté internationale qui injecte pourtant des sommes importantes pour le retour à la stabilité ne parvient pas à faire taire les armes dans ce pays. Les Centrafricains ne peuvent pas circuler du nord au sud et de l’est à l’ouest en toute liberté.
Aujourd’hui encore la grogne des notables de la ville d’Obo qui exigent le départ de la Minusca vient encore remettre en cause les aides accordées par cette force onusienne accusée d’être de connivence avec les groupes armés en contradiction avec leur robuste mandat : « On ne comprend pas pourquoi la Minusca a encore ramené les rebelles arrêtés en 2020 et transférés et qui ont été transportés par leur avion alors que cette force onusienne n’accepte pas transporter les vrais Centrafricains qui veulent se rendre à Bangui. Le but de la Minusca est de faire maintenir le pays dans une situation de ni paix et de ni guerre pour bénéficier éternellement la prorogation de son mandat puisque la République est la chasse gardée du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Nous ne voulons plus de ces trois rebelles dans notre ville. Ils ont été arrêtés avec les armes de guerre où est donc le sens de la justice dans ce pays », s’est interrogé un notable d’Obo.
Au regard de cette complexité dans la résolution de la crise centrafricaine, les politiques devraient comprendre le danger de vouloir se maintenir dans les divisions en laissant le pays entre les mains des prédateurs qui s’opposent à tout processus de la stabilité du pays.
Le président Touadéra a tendu la main aux groupes armés et même aux politiques pour une nouvelle vision du Centrafrique. Il y a quelques heures, la justice centrafricaine a posé en un acte positif en donnant la chance de sauver le prochain dialogue républicain qui est un espace où les Centrafricains devront se parler, discuter sur les causes des crises et trouver des solutions pour le retour à la paix et au vivre ensemble.
Le pays accuse un grand retard et ce ne sont pas les étrangers qui viendront nous apprendre à vivre la communion et le vivre ensemble. Le patriotisme doit animer chacun des fils de Boganda dans la recherche des solutions de la sortie durable de la crise. Les partenaires ne sont pas dans ce pays pour soutenir la vision du locataire du palais de la Renaissance mais pour se tailler leur part de la manne des Centrafricains.
Il faut alors une vigilance car, la patrie est menacée. Si la force onusienne n’est plus au service des populations civiles, le danger est alors présent devant nos portes et sans une conjugaison des énergies, il n’y aura pas une solution durable.
@JACKO