QUEL AVENIR POUR L’AFRIQUE DES LORS QUE L’ARMEE EST POLITISEE ?

0

Bangui, le 14 septembre 23

C’est pour se révolter contre la roublardise occidentale que certains africains, notamment les hommes en treillis ou porteurs de tenue, prennent  ces derniers temps, le pouvoir par la force. Mais, ce serait quelque part un danger qui guette l’Afrique, dès l’instant où les armées se mêlent de la politique.

L’Afrique est un continent tant envié du fait de ses gigantesques ressources naturelles. C’est dire que les peuples africains ne doivent pas ouvrir la porte aux multiples prédateurs qui rôdent autour de ce continent. En principe, la mission assignée à l’armée, ne consiste pas à faire la politique. C’est pourquoi son surnom de la « Grande Muette », c’est-à-dire celle qui voit tout, entend tout mais ne dit mot. Ce serait plus sage et plus bénéfique pour le continent africain, que ces «hommes forts» se contentent uniquement de la mission qui leur est assignée, à savoir, la défense des institutions, de l’intégrité du territoire national contre toute agression d’où qu’elle vienne.

Il est de notoriété publique que les Africains, notamment les militaires africains, sont en révolte contre certains présidents africains qu’ils qualifient des «traites» ou de «cache-sexes» de la France. Et, pour mettre fin à cette pratique, ces fils du continent misent sur les coups d’Etat pour montrer de quoi ils sont capables face à la roublardise européenne. Mais où est le problème ?

En principe, ce sont des actes de bravoure salués par beaucoup d’Africains de voir les peuples du continent se préoccuper de leur destinée. Mais là où le bât blesse, c’est l’attitude de certains militaires qui abandonnent radicalement leur mission pour épouser désormais la politique. C’est un grand risque pour l’Afrique, dès lors que les militaires font la politique.

Certes, certains dirigeants africains caressent l’Occident en général, et la France en particulier, dans le sens du poil. Mais ce n’est pas tout le monde. Nous avons des hommes politiques engagés qui ne passent pas par quatre chemins pour dénoncer l’ingérence occidentale dans les affaires des peuples africains. Nous pouvons citer entre autres, des leaders comme Ousmane Sonko du Sénégal, Faustin Archange Touadéra de Centrafrique, et ils sont nombreux, ces vaillants fils du continent. Autant dire que les militaires ne sont pas obligés de faire de la politique. Il est judicieux qu’ils protègent  le pouvoir des Présidents conscients et engagés qui ne font pas les yeux doux à la France.

On se rend aussi compte que lorsque ces militaires nourrissent l’idée des coups d’Etat, ils ne font pas convenablement leur travail. Ils veulent vaille que vaille la défaite des présidents dont ils envient les fauteuils. Ceci, pour jeter l’anathème sur les victimes des coups d’Etat. Nous ne faisons pas l’Avocat du diable, c’est-à-dire de ces présidents téléguidés, mais c’est juste un constat, du fait du comportement de certains de nos militaires africains, ces derniers temps. Si nous voyons bien, la quasi-totalité de ces putschistes étaient jadis des gens qui partageaient le pain avec ces présidents, valets des Français. Pourquoi ne pas démissionner si la politique de leurs hôtes n’était pas basée sur l’intérêt du peuple ? Non, c’est le même système ! Prenons par exemple l’actuel nouvel homme fort du Niger, le président Tiani qui était  l’ancien chef de la garde présidentielle de l’ex-président Bazoum, et si nous revenons en Afrique centrale au Gabon, l’actuel nouvel homme fort, Clotaire Nguéma, était aussi un habitué du système Bongo, et surtout  de sa garde présidentielle.

Nous nous rendons compte que la prise du pouvoir par les putschistes devient de plus en plus monnaie courante en Afrique. Cela est en train de contaminer les autres militaires africains. C’est un manque à gagner lorsque qu’il y’a de transitions partout sur le continent. Pourquoi nous, les peuples africains, ne prenons pas la destinée de notre cher et beau continent en main ? Nous sommes en train de nous moquer de la mémoire de nos leaders en rendant leurs efforts consentis comme peine perdue. Ah ! «Les morts ne sont pas morts, ils sont vivants», dit-on.

La seule façon de mettre terme à la roublardise occidentale n’est pas le fait de chasser par exemple nos frères chefs d’Etat du pouvoir, sous prétexte qu’ils n’accomplissent pas convenablement la mission qui leur est assignée à savoir présider à la destinée de leur pays et de leur peuple. C’est dire que le mieux est de nous unir et  se lever comme un seul homme, en disant : «plus jamais  ça !» à la duplicité occidentale.

Si nous voyons bien, il y a toujours des mains invisibles derrière ces récents coups d’Etats en Afrique, même si les putschistes se justifient comme quoi ils luttent contre l’Occident, notamment la France. Certes, il est de notoriété publique que les peuples africains sont victimes de la mauvaise politique des hommes politiques français, du fait des nombreuses  ressources naturelles dont regorgent leur sol et sous-sol. Mais en somme, nous sommes nous-mêmes à l’origine de tous ces maux qui nous minent aujourd’hui.

Eu égard à tout ce qui précède, nous devons savoir que la mission assignée à l’armée ne consiste pas à faire la politique, car c’est un grand risque pour le continent, lorsque la quasi-totalité des porteurs de tenue font la politique. C’est dire que tous les putschistes africains devraient organiser des élections dans un délai raisonnable pour restituer le pouvoir aux civils. Non, la place des militaires est dans la caserne et non à la présidence !

@Louis Béchégo

LAISSER UN COMMENTAIRE

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.