MALGRE L’ARSENAL DES TEXTES JURIDIQUES, LE STATUT DE LA FEMME CENTRAFRICAINE NE FAVORISE PAS ENCORE SON EPANOUISSEMENT A TOUS LES NIVEAUX

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Bangui, le 12 mars 2024

A l’instar des autres pays de la planète, les femmes centrafricaines se sont fortement mobilisées, le 08 mars dernier à travers diverses activités, pour réfléchir au sein de leurs organisations féminines sur leurs conditions de vie et leur statut social. Un grand salon d’exposition des produits et autres réalisations a été ouvert.

Le ton de cette grande manifestation mondiale a été donné par le Président de la République Faustin Archange Touadera le 04 mars 2024 dans la salle de conférence de la CNSS, à l’occasion de l’ouverture du salon national de l’entreprenariat féminin (SANEF).

A l’occasion, le Chef de l’Etat a réitéré son ferme engagement pour la défense des droits de la femme centrafricaine sur tous les plans. Il a aussi indiqué qu’il a signé un décret le 23 février 2024: le Décret portant organisation et fonctionnement de l’Observatoire National de la Parité en République Centrafricaine, conformément aux dispositions de l’article 10 de la Loi n°16.004 du 24 novembre 2016, instituant la Parité entre les Hommes et les Femmes. C’est dire que le statut de la femme centrafricaine est pris en compte au plus haut sommet de l’Etat.

Quant à Marthe Kirimat, Ministre en charge de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, elle soutient que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont des facteurs indissociables du progrès vers l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) à horizon 2030. A cet effet, la célébration de la journée de 8 mars, journée internationale des droits de la femme est une occasion importante pour mener des réflexions au sein de la société sur toutes les actions en matière de l’égalité et sur le statut de la femme centrafricaine en tant que groupe cible des objectifs de développement Durable.

Lesquelles réflexions qui ont, en toile de fond, un sous thème édifiant et retenu par le gouvernement à savoir: «Tous Unis dans l’égalité de genre, l’autonomisation et la participation politique des femmes des femmes ayant toujours à l’esprit les élections locales de 2024 ». Des élections locales qui vont servir de baromètre pour mieux apprécier le respect de l’engagement en faveur de la parité homme-femme ainsi que la prise en compte de la capacité des femmes à occuper des postes de dirigeants politiques.

A noter que le thème de cette année pour la Journée Internationale de la Femme est: « investir en faveur des femmes. Accélérer le rythme ». Ce qui suppose que pour ‘année 2024, la communauté internationale et les gouvernements se sont engagés à s’investir d’avantages dans les actions visant l’égalité des sexes et l’autonomisation afin d’apporter aux femmes et filles de meilleures conditions de vie.

Des conditions de vie qui sont loin de s’améliorer en milieu rural où la majorité des femmes n’ont pas un minimum des revenus  pour leur existence quotidienne et où la scolarisation est plus bas niveau. Pour la petite histoire, l’origine de cette journée remonte au début du 20e siècle, lorsque les femmes en Europe et aux Etats Unis se regroupaient pour revendiquer certains droits et de meilleurs conditions de travail ainsi que l’égalité des chances entre elles et les hommes tels que le droit de vote, le droit de pouvoir occuper des postes de responsabilité dans les fonctions, le droit de travailler sans l’accord du mari etc.

A la suite de ces manifestations, les Nations Unies ont pris la résolution en 1977 d’instaurer la journée internationale de la femme. En République centrafricaine, cette journée a été célébrée pour la première fois après la Conférence de Beijing en 1995. En effet, la 4e Conférence mondiale sur les femmes organisée à Beijing en 1995, a marqué un tournant important dans le programme mondial pour l’égalité des sexes. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing, adoptés à l’unanimité par 189 pays, forment un programme pour l’autonomisation des femmes considéré comme le principal document de politique mondial en matière d’égalité des textes. Celui-ci fixe des objectifs et des actions stratégiques pour la promotion de la femme et la réalisation de l’égalité des sexes dans 12 domaines  de préoccupation que sont: Femmes et pauvreté, éducation et formation des femmes, femmes et santé, violence à l’égard des femmes, femmes et conflits armés, femmes et économie, femmes et prise de décisions, mécanismes institutionnels œuvrant à la promotion de la femme, droits fondamentaux de la femme et enfin, femmes et médias.

En République centrafricaine, il faut reconnaître que le gouvernement a pris en compte les 12 domaines sus cités parce qu’ils apparaissent dans les mécanismes institutionnels et surtout que le Président Faustin Archange Touadera est un fervent  défenseur de la cause féminine aussi bien au niveau national qu’international.

Ce qui empêche le gouvernement d’aller au-delà de ses ambitions pour l’amélioration des conditions d’existence et de l’autonomisation de la femme centrafricaine, c’est la disponibilité des moyens financiers pour la mise en œuvre dudit programme. Les partenaires techniques et financiers ainsi que d’autres bonnes volontés doivent se joindre aux efforts du gouvernement afin de traduire en acte la vision objective de la communauté internationale à travers la Déclaration de Beijing.

        @Kira Koumba

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