Bangui, le 07 avril 23
C’est devenu une habitude pour les Centrafricains, surtout, ceux travaillant dans l’administration publique de se rendre au travail juste pour un petit moment avant de s’éclipser pour ses affaires personnelles. Que disent les textes sur le travail ou encore quelles sont les dispositions prises au niveau de la Fonction publique en ce qui concerne le fonctionnement de l’administration publique ? C’est du désordre auquel nous assistons depuis toujours et qu’il est temps pour que les autorités du pays passent à la vitesse supérieure afin qu’un terme soit mis à tout ce désordre qui est à l’origine du fonctionnement de l’administration publique.
C’est inadmissible voire choquant d’assister à ce qui se passe dans l’administration publique. Les heures du travail ne sont pas respectées et chacun vient au travail et part quand il veut et comme bon lui semble. Les fonctionnaires et agents de l’Etat viennent tardivement au travail, au-delà de 7 heures 30 pour échapper avant 15 heures 30 minutes. C’est du jamais vu sous d’autres cieux dans une administration publique. A cette allure, comment voulez-vous que le pays puisse se développer ?
Il suffit de faire un tour dans les administrations publiques pour se rendre compte de ce dont nous mettons à l’évidence. Pointez votre nez aux environs de 7 heures 30 minutes dans n’importe quelle institution de la place, vous vous rendez compte que les bureaux sont sinistres pour ne pas dire désertiques. Les fonctionnaires et agents de l’Etat viennent à compte-goutte à partir de 10 heures pour rompre le boulot comme bon leur semble aux environs de 13 heures. Donc, ils ne passent que 3 heures en leurs lieux de travail avant de s’échapper du bureau. Sommes-nous dans quel pays avec cette mentalité ?
C’est ici le lieu de dire que c’est à cause de ce comportement macabre que le pays peine à se développer depuis un demi-siècle. Comment voulez-vous que les gens qui n’aiment pas travailler mais veulent le développement de leur pays ? C’est inadmissible avec cette attitude qui consiste à maintenir le pays dans le sous-développement. Les fonctionnaires et agents de l’Etat ne sont pas conscients du devenir de leur pays. Souvenons-nous des préceptes divins qui disent que : « Celui qui ne travaille pas, n’a pas droit à manger » ou encore « tu mangeras à la sueur de son front ».
Afin de stimuler ses compatriotes au travail, le Père Fondateur Barthelemy Boganda a dit ceci : « parlons peu, travaillons beaucoup ». Cela ne dit pas quelque chose aux Centrafricains qui doivent travailler pour le développement de leur pays ? C’est aberrant d’assister à ce qui se passe dans les administrations publiques avec les fonctionnaires et agents de l’Etat. L’on regrette le Feu Empereur Jean-Bedel Bokassa qui, durant son règne, faisait le tour des institutions publiques à travers des visites inopinées, une sorte de contrôle, afin de surprendre ceux qui ne respectent pas l’heure du travail. Il faut dire que ses visites inopinées ont pour objectifs de discipliner les fonctionnaires paresseux avec des sanctions qui sont infligées contre les auteurs de ceux cherchent plomber le bon fonctionnement de l’administration publique.
On ne force pas quelqu’un à travailler dans la fonction publique. Seulement l’administration à ses règles qu’il faut respecter. C’est justement à cause de ses comportements qui sont contraires aux principes d’éthique et de la déontologie que la RCA peine à se développer. C’est une question de conscience, de patriotisme et surtout l’amour du travail. Les Centrafricains doivent bannir cette culture de l’inobservation des règles du travail dans l’administration publique afin que leur pays soit développé.
@Pierre Dalingombé