Les politiques français locataires ou bailleurs en Afrique ?

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Bangui, le 18 février 23

Avant les années 60, la France régnait sans rivale sur le continent africain et notamment en Afrique centrale, les africains la considéraient comme une fidèle amie, la mère patrie. Grâce à sa diplomatie agissante, elle roulait certains leaders africains dans la farine et beaucoup d’africains ne savaient pas à l’époque que les relations internationales ne se construisent qu’au tour des intérêts. Il va falloir attendre la fameuse déclaration du Général De gaulle de la Baule pour se rendre compte de la supercherie.

Depuis la colonisation  jusqu’aujourd’hui, le sang des pauvres innocents a coulé injustement à cause de cette relation aveugle entre la France et l’Afrique. Cette France avait profité de la passivité et de la naïveté de certains leaders africains pour dérober le peuple africain jusqu’aujourd’hui via les accords politiques dépourvus des intérêts réciproques. C’est pourquoi, certains pays africains notamment la Centrafrique, le Mali et le Burkina-Faso n’ayant pas eu satisfaction dans cette relation à sens unique, essaient de diversifier leur partenariat. Ce faisant, ils rendent la France folle, de peur que ces nouveaux partenaires exposent sa nudité sur la place publique.  Mais, pourquoi la France, pays chéri des africains avant l’indépendance, est-elle reléguée aujourd’hui au second rang ?

Comme le dit un dicton, malgré la durée de la nuit, le jour finira toujours par apparaitre. La vérité ne pourra jamais être bafouée jusqu’à la nuit des temps. C’est pourquoi, la lumière s’est faite sur les relations entre la France et l’Afrique. Comme l’a si bien dit un contemporain, on peut toutefois tromper un peuple mais, persister dans cette erreur est tout simplement démoniaque. C’est le péché mortel que la France a commis en croyant qu’elle est pour toujours, le maître de la situation en Afrique après avoir eu raison des Russes, des Anglais et autres Asiatiques. C’est mal connaître les africains avec leur nouvelle génération de dirigeants. Ayant subi dans leur corps et dans leur chair les affres de la colonisation, une fois aux affaires, ils ont décidé de voir clair dans ces accords qui font qui nous lient avec la France et qui ne nous sont pas profitables.

Déstabilisation de ces nouveaux Etats indépendants dont il revenait à la mère patrie qui n’est autre que la France de choisir et d’établir les résidents, était la mission de cette France dont rêvaient tous les africains. La géopolitique était favorable à cette politique et, la France ne pouvait que se servir de ces pays qu’elle a colonisés. Pour devenir président de la République, il faut être dans la bonne grâce de la mère patrie. Sinon, c’était impossible. Aujourd’hui, le monde est devenu un petit village planétaire et les africains ont leur mot à dire. Fini les pillages de nos ressources minières qui appartenaient en réalité à la puissance colonisatrice. Les africains n’avaient que leurs yeux pour pleurer et voir des villes éclore en France comme des champignons grâce à leurs richesses honteusement emportées par nos colonisateurs. Aujourd’hui, nous assistons à la rétrospection de nos objets d’art volés ou pillés qui font la gloire des musées en France. Quelle honte !

Aujourd’hui, la France est en train de récolter ce qu’elle a semé non pas par la faute des africains mais par sa mauvaise politique qui consiste à les maintenir dans la misère. A les considérer comme des sous hommes qui ne peuvent jouir de leurs richesses pour rouler véhicule, utiliser des smartphones ou utiliser des métros.

La bêtise des dirigeants français les a rattrapés à telle enseigne qu’ils sont partagés aujourd’hui une fois devant les faits. L’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier où, ses représentants n’étaient que des béni oui oui. Ce sont des hommes et femmes qui ont eux aussi étudié dans de grandes écoles en Europe, en Amérique et de par le monde. La France ne peut que s’en prendre à elle-même pour avoir sous-estimé les capacités d’une Afrique, de cette Afrique émergente et dynamique. Rien n’est tard pour une révision des accords ou l’établissement d’une nouvelle coopération sincère et prospère.

@Hervé BINAH

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