Les politiques centrafricains : un véritable de jeu de dupe à l’approche des élections

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Bangui, le 05 novembre 20

La République centrafricaine est tellement enfoncée dans la tourmente des options politiques qui s’y développent épousant dorénavant  les formes comiques. La plus récente permettez-moi qu’on y revienne est celui d’un criminel peuhl camerounais Abass Sidiki qui donne des leçons à un gouvernement légitime. Un cas qui défonce les frontières du ridicule et soulève des interrogations quant au sérieux des gens qui l’instrumentalisent et on nous fait comprendre que la souveraineté de notre pays n’est qu’une question de mirage, une simple pensée de rêve. Malgré cette guerre déclarée contre la nation centrafricaine, sa classe politique reste toujours hostile à un dialogue constructif. Et pour preuve ?

Le problème centrafricain de l’heure, c’est celui emprunté par sa classe politique soucieuse uniquement des élections et non du développement de leur pays. Combien sont ceux qui peuvent affirmer de nos jours qu’ils incarnent la politique sociale avec la création des emplois aux jeunes ?  Le vrai souhait c’est de diviser ces pauvres sacrifiés. Pour preuve, les Centrafricains oublient très vite les raisons de l’échec de François Bozizé avant sa chute orchestrée par la nébuleuse coalition Séléka. Le dernier recrutement dans les rangs des Forces Armées Centrafricains (FACA) était fait sur la base du tribalisme, du clientélisme, du régionalisme et autres qui n’arrangent pas le vivre ensemble dans un pays comme celui-ci.

Ce qui fait dire de nos jours à tort ou à raison, aux  observateurs de la vie politique que la Centrafrique est frappée d’une crise de bonne gouvernance tant dans la gestion des affaires publiques que dans la vie associative. Et comme ce mal est devenu incurable, les jeunes de la ville de Bangui ont déclaré ce lundi 22 juin 2020 que la sélection des agents recenseur de l’ANE pour les futures élections s’est faite sur les mêmes critères : «il est impossible que l’on continue de faire confiance à notre administration et aux institutions républicaines qui ne font que démontrer aux yeux du monde que le tribalisme, le clientélisme, et le régionalisme sont des formes de gouvernance de ce pays.

Les candidats sélectionnés sont les femmes, les enfants, les membres des familles des riches et ceux qui sont au pouvoir. Les pauvres seront éternellement pauvres quand les enfants des riches vont tout prendre dans ce pays.», a lâché un jeune en colère ce matin du 04 novembre  à la mairie du 6e arrondissement.

Du coup, on comprend que le social des Centrafricains n’est pas au centre des ambitions de nos politiques d’où les multiples crises militaro-politiques. Chacun voulant faire du pays, un simple prolongement de sa vie privée. L’on est tellement plongé dans la pauvreté au point où seule la suivie au quotidien importe au détriment de la liberté confisquée par les groupes armés qui agissent avec la bénédiction des ennemis de la nation.

Les questions de développement n’ont plus de place dans les luttes des politiques. Cette situation ne profite qu’aux groupes armés. Or, les politiques doivent trouver une piste de sortie de crise qui doit passer absolument par le dialogue qui est pourtant le point de départ qui s’impose à toutes les sociétés humaines, où après une crise, les hommes et les femmes expérimentés, décident de tourner la page. Y a-t-il encore un espoir que les politiques se regardent dans une même direction sans se soupçonner mutuellement ?

Dès lors que les hommes politiques refusent de s’asseoir en dépit de leur différence pour méditer du sort du pays, alors c’est l’extérieur qui agit et le pays doit subir les caprices de la communauté internationale. Vont-ils s’en rendre compte un jour ? Dans un monde où l’humanité est transformée en cirque, déchirée par les luttes entre les grandes puissances, battue par les bandes armées, soumise aux violences et aux pillages.

Dans un monde où des nations se soustrayant à la question internationale, commandant les groupes des hors-la-loi  vivant des rapines et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main, c’est dans ce monde que les politiques centrafricains sont appelés à faire la différence.
Les Centrafricains doivent rechercher des formes d’organisation adaptées aux réalités du pays, regardant de manière abrupte et définitive. Toutes sortes de diktats extérieurs pour créer ainsi les conditions d’une dignité à la hauteur des ambitions de la nation. Il s’agit de refuser l’état se survie, desserrer des pressions, libérer nos compagnes d’un mobilisme moyenâgeuse ou d’une régression démocratique.

C’est donc en partant essentiellement de l’intérêt du peuple, et non des égoïsmes d’une minorité, que les actions du gouvernement doivent être définies et exécutées. Le peuple aime la liberté. Contrairement à ce que prétendent ses ennemis et ceux qui sont condamnés à ne pas le comprendre, pour le peuple, la liberté, ce n’est pas l’anarchie. Cette liberté dont le peuple centrafricain a besoin ne doit pas se confondre avec la liberté des uns d’exploiter les autres, par des profits illicites, la spéculation, les détournements ou l’escroquerie. Elle ne doit pas se confondre avec la liberté pour les ennemis du peuple d’intoxiquer le peuple ou de le tromper au profit de ceux qui l’ont toujours exploité, réprimé, bâillonné.

Il faut que nous soyons intimement convaincus, le peuple centrafricain lui-même est non seulement capable de savoir, de décider et de comprendre ce qui est conforme à ses intérêts. Mais, il est aussi capable de se construire lui-même et de ses mains si sa classe politique était responsable. Cependant, pour y parvenir, il faut non seulement qu’il ait raison de placer sa confiance dans le gouvernement, mais aussi et surtout que le gouvernement lui fasse confiance en son intelligence et en capacité, confiance en son esprit de sacrifice et de créativité.

Les élections se pointent à petit pas à l’horizon et ceux qui craignaient les masses durant l’exercice de leur mandat et qui sont restés dans leurs bureaux climatisés pour penser lourdement à la place du peuple, avec les pesanteurs petites-bourgeoises, sans tenir compte de lui et ses conditions concrètes de vie et de travail, reviennent avec des morceaux de savon, un petit paquet de sucre, et quelques pièces sonnantes pour acheter les consciences des pauvres populations qui croupissent dans la misère. Aucune proposition concrète pour sortir le pays de la misère.

En tout cas, les Centrafricains ne sont plus des abrutis. Ils savent déjà à qui confier les destinées du pays lors des prochaines élections couplées. Le temps n’est plus à la recherche des boucs-émissaires et espérer duper le peuple centrafricain au nom de l’alternance politique.

@Heré BINAH, 

 

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