Bangui, le 02 mai 23
La République centrafricaine, notre pays, subit depuis plusieurs années une crise profonde qui le frappe durement et menace gravement les fondements de notre société. Cette crise alimentée par la volonté égoïste de certains fils du pays n’a été que source des malheurs du peuple centrafricain.
Le monde change, le monde bouge, avec ou sans nous, parfois même contre nous. Les évidences de la veille ou de l’avant-veille, ne sont que très rarement celles du lendemain. C’est pourquoi, à défaut de maitriser ces grands bouleversements en cours, nous devons, tout au moins, comprendre les grandes articulations en vue de les prévenir lorsque cela est possible ou alors, d’organiser nos ripostes.
Sans exagérer, le commun des Centrafricains sait que depuis 2012, des milliers des concitoyens ont perdu leur vie et plusieurs milliers d’autres ont trouvé refuge dans les pays voisins. D’aucuns se trouveraient encore dans des camps de fortune ou dans la forêt ou en savane, dans une précarité indescriptible à cause de la volonté politique politicienne de certains politiques. Ces derniers veulent vendre leur propre pays à bas prix aux groupes armés et à certaines puissances étrangères à la recherche de matières premières pour leurs industries d’armements.
Les efforts déployés par le gouvernement avec l’appui de la communauté internationale, depuis le retour à l’ordre constitutionnel en 2016 qui ont permis le retour progressif de la paix, de la sécurité et du relèvement économique, ont été soumis à rude épreuve par la guerre déclenchée en décembre 2020, par une nébuleuse association des malfaiteurs dénommée « Coalition des Patriotes pour le Changement » (CPC). Pourquoi ne pas se souvenir du concept de l’éternel recommencement que connaît ce pays depuis l’aube de son indépendance. Cependant, dans ce pays des paradoxes, pendant que le gouvernement s’adonne pour le redressement du pays, certains concitoyens dont l’esprit est hanté par les démons de la trahison, de la méchanceté, de la haine, de l’animosité, veulent toujours attiser le feu dans le pays.
Entretenir un climat politique délétère artificiel afin de satisfaire d’autres intérêts que ceux de leurs compatriotes. Comment alors atteindre les objectifs fixés par le président fondateur, Barthélémy Boganda pour ce pays ? Il est irresponsable de se calfeutrer derrière des arguments fallacieux pour mettre son propre pays à feu pour le simple tapis rouge et l’amour des honneurs de cette terre et abandonner le peuple que l’on prétend servir en s’éloignant des valeurs de paix, de sécurité, de la réconciliation nationale et de la prospérité. Le monde change, le monde bouge, avec ou sans nous, parfois même contre nous.
Le pays de Boganda est compté parmi les pays les plus pauvres au monde, à cause des interminables guerres fratricides, souvent motivées par la recherche et la défense des intérêts égoïstes des politiques qui n’ont pas souci de l’avenir des Centrafricains. Le pays bat le triste record des coups d’Etat mais jamais un record de création d’entreprise ou des écoles pour la prise en charge de la jeunesse. Pourtant, nous avons tous les atouts nécessaires pour réussir le pari du développement.
Il nous faut donc nous débarrasser, dès aujourd’hui, des mauvaises habitudes et fixer comme objectif ultime de notre lutte politique, la paix et la prospérité de notre pays. Si nous voulons servir de source d’inspiration pour notre jeunesse, c’est cette voie qu’il faut suivre.
@Jacques KOSSINGOU
