LES FORCES DU MAL REPRENNENT LEURS EXACTIONS DANS LES PROVINCES POUR PLONGER LE PAYS DANS LE CHAOS

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Après des semaines de tensions croissantes, les forces armées centrafricaines dégagent toujours les terroristes de la CPC soutenus par les leaders du BRDC. C’est une victoire d’étape importante d’autant qu’elle pourrait ouvrir le boulevard aux FACA pour la reconquête de certaines localités du pays, passées sous le contrôle de la rébellion à un certain moment. C’est bon pour le moral des troupes, mais la victoire sur les rebelles qui joue son va-tout, est loin d’être acquise, surtout si on assiste à la reprise des hostilités ces derniers temps dans certaines localités du pays, à l’exemple de Zémio dont certaines personnes ont été retenues par les rebelles puis relâchés quelques jours après.

En clair, un cocktail explosif en perspective, avec les FACA et leurs alliés russes, qui pourrait rendre encore plus ardue la lutte contre la rébellion  en RCA. Malheureusement, avec l’absence des FACA dans certaines zones, il n’y a plus personne pour sécuriser la population, et il n’y a pas de doute qu’on assistera, à des massacres à grande échelle et à huis clos, avec des populations civiles prises en tenaille. Avec ce macabre perspectif, on peut se demander si les Centrafricains pourront, à moyen ou long terme, panser les plaies de la haine et de la division, ou s’ils ne vont pas précipiter l’effondrement de leur pays en le faisant passer sous le contrôle de bandes armées.

Qu’à cela ne tienne, certains observateurs estiment que c’est le moment ou jamais de crever l’abcès, en délogeant les rebelles de toutes les zones qu’ils occupent et en pacifiant ces dernières avec le retour progressif de l’Administration. D’autres Centrafricains voient les choses autrement ou différemment, et sont convaincus que la paix ne peut pas être au bout du fusil.

Ce qui s’est récemment passé à Zémio et autres localités, est un baromètre de la complexité de la situation pour les rebelles de la CPC qui ont perdu beaucoup d’hommes et d’armement dans les opérations de l’offensive. Ça l’est également pour ces derniers qui semblent avoir adopté la stratégie de l’évitement, en abandonnant précipitamment les positions conquises, de peur sans doute d’être foudroyés par les « avions sans bruit » comme on appelle les drones.

Au lieu de se lancer dans des entreprises aventuristes ou suicidaires en privilégiant l’argument de la force, on gagnerait à toiletter le moribond CPC. Les principaux acteurs de ce nouveau front qui vient de s’ouvrir, doivent se dire, comme Georges Clemenceau, qu’« un arrangement médiocre, ou une paix boiteuse, vaut mieux que la guerre », même s’il faut reconnaître que ce point de vue est discutable dans le contexte Centrafricain, toutes les crises armées censées être réglées par la voie du dialogue ayant ressurgi dans ce pays quelques années plus tard, soit du fait de la mauvaise qualité des compromis, soit à cause de la mauvaise foi des acteurs.

C’est vrai que dans un cas comme dans l’autre, c’est la RCA qui sort in fine gagnant, notamment en termes de stabilité, mais les protagonistes peuvent tout de même se targuer d’avoir épargné des vies humaines au prix de certaines compromissions. Les opposants politiques membres du BRDC et leurs rebelles de la CPC, doivent, au nom de l’unité nationale et de la paix indispensable à tout développement, penser aux conséquences désastreuses de leurs exactions, et à la meilleure formule pour ramener la paix dans le pays.

Hervé BINAH

 

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