LES ENTREPRISES ET ETABLISSEMENTS PUBLICS FONT LE LIT DE LA MAL GOUVERNANCE : ENERCA, UN CAS D’ESPECE

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Bangui, le 18 janvier 24

Les entreprises et établissements publics devraient constituer un levier de l’économie centrafricaine grâce aux ressources propres qu’ils génèrent pour l’Etat et sont aussi source de création d’emplois pour les jeunes. Malheureusement pour l’Etat centrafricain, les entreprises publiques comme la SODECA, la SEGA, la SOCATEL et surtout l’ENERCA génèrent plus de problèmes que de profits.

Aujourd’hui, l’ENERCA constitue  une sérieuse préoccupation  quant à sa gestion qui se révèle vraiment acrobatique ou du moins chaotique. Depuis plus de quarante ans, la seule entreprise nationale de fourniture du courant électrique se caractérise toujours par un rationnement drastique d’électricité qui ne trouve pas une explication convaincante. Malgré les annonces à grande pompe des nouveaux acquis pour une nouvelle qualité de la fourniture d’électricité et des services, c’est toujours la déception pour la clientèle. Thierry- Patient Bendima, Directeur Général de l’ENERCA, avait claironné avec volupté, lors de l’une de ses prises de parole publiques, que : « le passage du plan de tension de la ligne N°2 du système interconnecté BOALI-BANGUI de 70 à 110 kV, l’introduction de la télé conduite dans l’exploitation via le système SCADA, l’intensification du déploiement des compteurs à prépaiement tant à BANGUI que dans les centres de provinces et la digitalisation de l’interface commercial sont les autres acquis pour une meilleure qualité de la fourniture d’électricité et des services… ». On assiste à tout le contraire des promesses tenues pour fin 2022 alors qu’on est déjà en 2024, dans la 7ème République, en demeurant toujours dans le noir. Sous d’autres cieux et eu égard aux piètres résultats obtenus sous sa gestion, Thierry-Patient Bendima aurait déjà remis son tablier. Mais, comme en RCA le ridicule ne tue pas, on fait comme si tout allait mieux dans le meilleur des mondes !

Dans une situation pareille, que devraient faire le Conseil d’administration de l’ENERCA ou le Contrôle Général du secteur parapublic ? En effet, il existe une loi qui régit l’existence et le fonctionnement des entreprises et organismes de service public. Le Conseil d’administration doit évaluer périodiquement la performance du Directeur Général d’une société d’Etat et veiller au respect de la durée d’occupation du poste qui ne devrait pas dépasser trois ans. La pérennité au poste de Directeur Général d’une entreprise publique entraîne l’usure et l’inefficacité qui ont une incidence négative sur sa rentabilité. C’est le cas de l’ENERCA, avec une équipe de la Direction générale, qui ne donne plus les prestations requises et court à sa perte. Le Contrôle général du secteur parapublic n’a pas seulement pour mission de contrôler à priori les comptes des entreprises et établissements publics ou y proposer des réformes, mais devrait également au bon fonctionnement de toutes les structures.

On est en droit de penser qu’il y a une complaisance quelque part qui profite au Directeur Général de l’ENERCA et son équipe, devenu inamovible malgré les déboires et carences professionnels constatés aussi bien par la hiérarchie que par le Gouvernement.

@Bienvenu ANDALLA

 

 

                                                                                                                                                                                            

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