Bangui, le 18 janvier 24
Depuis 2021, la République centrafricaine se bat pour combler un déficit de financement résultant de la suspension de l’aide budgétaire des partenaires pour le développement pour des raisons ubuesques. Le Président de la République et son Gouvernement ont pris des mesures salutaires pour asseoir une bonne gestion des ressources disponibles en ajustant les dépenses, en rationalisant les subventions aux carburants et en reportant l’apurement des arriérés antérieurs. Ce qui a permis au pays de tenir le cap jusqu’à ce jour.
Cette brutale suspension de l’aide budgétaire n’est autre qu’une mesure de rétorsion savamment ourdie par les ennemis de la République centrafricaine qui pensaient ainsi l’axyphisier et provoquer des remous sociaux susceptible de déstabiliser le pouvoir du Président Touadera. En toile de fond, une réponse des détracteurs à la présence russe en Centrafrique. Ce stratagème est bien perçu par le Président Faustin Archange Touadera qui indique que : « Outre ces sanctions illégitimes, notre pays demeure victime des crimes organisés, dont l’objectif recherché par les auteurs et commanditaires serait de nous amener à composer, à rompre la coopération bilatérale avec la Fédération de Russie, dans le but inavoué de replonger le pays dans le chaos et d’empêcher l’exploitation de nos ressources naturelles ». Mais le Gouvernement a jugé nécessaire de recourir au Fonds Monétaire International en sollicitant une aide financière pour répondre aux besoins de financement de la balance des paiements du pays.
Le 27 avril 2023, le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) d’une durée de 38 mois et d’un montant de 141,68 de DTS soit environ 191,4 millions de dollars en faveur de la République centrafricaine. Cet appui financier doit permettre au pays de répondre à ses besoins persistants de financement et à maintenir les dépenses consacrées aux services publics de base notamment dans la santé et l’éducation. En contrepartie, le Gouvernement s’est engagé à assurer le maintien des dépenses prioritaires, à améliorer la mobilisation des dépenses intérieures, à renforcer les administrations des impôts et des douanes, à rationaliser les exonérations fiscales, à renforcer la gouvernance et la transparence budgétaires, à ajuster la structure du marché et à réduire le risque des projets associés à des crypto monnaies. A ce jour, le Gouvernement a scrupuleusement respecté tous ces engagements qui ne sont d’autres que des conditionnalités fixées pour accéder au financement.
La population centrafricaine se demande encore à quel niveau se situe le décaissement des fonds dont l’accord a été approuvé le 23 avril 2023 au titre de la FEC ? Le Gouvernement est tenu de communiquer à ce sujet, transparence et rédevabilité obligent. Le pays a tenu le pari durant les deux ans écoulés après la suspension de l’aide budgétaire. Il peut également aller loin si tout le monde se met ensemble pour un sursaut patriotique en laissant de côté les intérêts égoïstes. L’appui des partenaires au développement de la République centrafricaine ne doit pas constituer une monnaie de change ou de chantage pour annihiler la souveraineté nationale.
@Mark DALINGOMBE