Bangui, le 21 janvier 24
La construction des routes en Centrafrique reste et restera le talon d’Achille du régime Touadéra. C’est vrai que d’aucuns diront que l’actuel régime a hérité d’une situation difficile mais, ce sont des arguments qui ne tiennent pas la route. Car, gouverner, c’est prévoir. On ne peut se prévaloir des échecs ou des manquements des régimes précédents comme des excuses pour se dédouaner. Alors, si le Président de la République a bien voulu permuter GASMALA ANZA et Eric REKOISSET KAMOT au poste de ministre des infrastructures, c’est qu’il y a de la gêne ou quelque chose qui ne va pas.
Nous sommes tentés de comprendre que l’implication du Chef d’Etat dans la construction des routes qui n’existent que de nom ne porte pas encore ses fruits. D’aucuns parleront de moyens, d’autres de volonté politique etc. Somme toute, il y a un certain laxisme de part et d’autre. Bien entendu, il y a l’épineuse question des moyens financiers mais, la République centrafricaine est un Etat et non une caisse de crédit mutuel. Même une caisse de crédit mutuel digne de ce nom, peut contracter des emprunts combien plus un Etat ? L’Etat de nos routes laisse à désirer et le problème de la libre circulation des personnes et des biens est au centre du développement de la République centrafricaine.
Traditionnellement, le département de l’Equipement et des Travaux publics est réservé aux représentants des groupes armés. Aujourd’hui avec la 7ème République, le Président Touadéra a mis un terme à cette tradition. Est-ce pour briser un mythe qui a un caractère discriminatoire ou pour recadrer sa politique de construction et d’entretien du réseau routier ? A voir de près, la deuxième option tient plus debout que la première. Le Président de la République se serait rendu compte que le département de l’Equipement et des Travaux publics, malgré le montage de l’usine d’enrobage dont les mérites-nous sont vantées, rien ne va. C’est peut-être pour cela que le Président de la République a pris sur lui de changer les donnes.
C’est dire que le ministre KAMOT a une mission spéciale au département de l’Equipement et des Travaux publics. La question toute simple est de savoir si le nouveau locataire de ce département crucial, serait à la hauteur de la tâche qui est la sienne ? Le temps qu’il va mettre pour s’acclimater ne serait pas une perte temps ? Toutes ses préoccupations sont émises pour voir comment notre pays peut-il sortir de sa crise routière qui fait qu’aller aujourd’hui à Bangassou ou à Ndélé, il faut des semaines toutes entières. Les 600 kilomètres qui se parcouraient hier en un jour ou à la rigueur deux, se font aujourd’hui en une semaine si le conducteur maîtrise son sujet et dispose d’un véhicule en bon état ou bien dix jours si le chauffeur et le véhicule ne répondent pas aux attentes.
Si Eric REKOISSET KAMOT a une mission spéciale au ministère de l’Equipement et des Travaux publics, ce serait une bonne chose. Mais si c’est pour changer des hommes sur un poste pour des intérêts personnels et catégoriels, cela ne vaudra pas la peine. Est-ce que GASMALA ANZA, en tant que représentant des groupes armés avait-il réellement envie de construction le réseau routier centrafricain ? Avait-il la volonté mais c’est la politique du gouvernement qui est mauvaise ? Somme toute, il y a quelque chose qui ne tourne pas bien au ministère de l’Equipement et des Travaux publics. Changer les hommes pour les changer, cela n’est pas bénéfique pour le pays. Mais, faire remplacer ceux qui ont montré leurs limites par des hommes qu’il faut et profitable aux Centrafricains. Attendons de voir KAMOT au pied du mur pour aviser.
Est-ce une manière pour le Président de la République de secouer le cocotier pour réveiller les ministres dormeurs ou de mettre les uns et les autres aux pas ? Seule la vision politique du Président de la République compte.
@Herman THEMONA