LE RAPATRIEMENT DES MERCENAIRES DOIT ETRE UNE POLITIQUE DU GOUVERNEMENT

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Bangui, le 02 juin 22

Pour mémoire de citoyen averti, la complexité de la crise centrafricaine est liée en grande partie à la présence des mercenaires venus dans ce pays non comme des artisans de paix et d’amour du prochain mais pour soumettre les populations en une autre forme d’esclavage. Ainsi, pour donner espoir aux Centrafricains, le gouvernement, les garants et facilitateur doivent tout mettre en œuvre pour rapatrier les ennemis de ce pays sans aucune négociation.

Même s’il faudrait de nos jours remercier les FACA et les forces alliées pour leur bravoure et leur professionnalisme dans le combat quotidien contre les forces du mal qui ont causé et causent encore des pleurs et des désolations dans nos foyers, villages et villes, il faudrait néanmoins affirmer que tout reste à faire tant les Centrafricains vivent avec les punaises sur leurs pieds.

Certes le président de la République reconnais les services rendus par la MINUSCA : « Je saisis également cette occasion pour rendre un hommage appuyé aux casques bleus des Nations-Unies, à ces hommes et femmes qui, quotidiennement, font preuve de courage exceptionnel, de professionnalisme et surtout de sacrifice, le plus souvent ultime, dans leur mission de paix, de défense de la démocratie et de stabilisation de la République Centrafricaine, il s’agit de relire à sa juste valeur les origines et les acteurs de cette longue crise », a-t-il ajouté.

On sait tous que l’implication des Garants, Facilitateur de l’accord de Khartoum/Bangui fait suite au fait que la majorité de la population centrafricaine soit composée d’enfants et des femmes qui ont été profondément affectés par le conflit armé, et que la protection intégrale des droits de ces derniers et la fin des exactions et des hostilités, sont des objectifs communs de toutes les parties dans une crise qui a souffert d’une mauvaise gouvernance pendant des décennies, privant les Centrafricains et les Centrafricaines de toutes les préfectures du pays d’une gestion et d’une redistribution équitable de la richesse nationale.

En effet, toutes les grandes problématiques qui préoccupent, à juste titre nos Compatriotes, sont inscrites dans cet Accord à travers les engagements librement consentis, dont le respect et la mise en œuvre intégrale nous permettraient de relever durablement notre pays et de créer les conditions de son développement. Cependant, il faut signaler que les Centrafricains n’accepteront plus jamais siège dans une salle climatisée pour négocier avec les rebelles. Si tel est le cas de faire respecter la volonté du peuple souverain, cela signifie que ces criminels n’ont plus de place dans notre pays. Et par conséquent, ils doivent rentrer chez eux. Le Centrafrique est pour les Centrafricains et non une chasse gardée des rebelles cruels.

Un Accord a été signé entre le gouvernement et les groupes armés. Ce n’était pas une faiblesse de la part du régime de Bangui. Il était question de comprendre et d’écouter tous les Centrafricains et même ces mercenaires puisqu’ils étaient venus dans ce pays à la solde de certains politiques centrafricains. Le gouvernement a fait sa part des choses, il  s’agit de la formation d’un Gouvernement inclusif, la mise en place des organes de mise en œuvre et de suivi, la relecture de l’Ordonnance relative aux partis politiques et au statut de l’opposition, l’adoption d’une loi relative au statut d’anciens Présidents et Chefs d’Etat, la renonciation à la poursuite des violences, la dissolution des groupes armés, l’acceptation du retour de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire, le démantèlement des barrières illégales, l’arrêt de l’exploitation illégale des ressources naturelles, la libération des locaux et bâtiments administratifs, la facilitation de la libre circulation, y compris le soutien au processus électoral etc.

Malheureusement, comme ces bandits criminels ne peuvent plus retourner dans leur pays, ils préfèrent imposer un cycle de violences armés sur toute l’étendue du territoire national, ils ont accepté l’offre de François Bozizé d’entrer dans la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) qui ne fait que massacrer les populations centrafricaines tout en asphyxiant au passage l’économie du pays. On ne peut pas se dire Centrafricains et en même temps, devenir les véritables bourreaux contre ce même peuple dont vous réclamez l’appartenance.

Le Centrafrique est un pays autonome et non une colonie des mercenaires sans foi ni loi mais qui nagent dans le noir. Or, après deux ans de la signature de ce précieux document, les Centrafricains espéraient vivre un air d’apaisement.  La confiance retrouvée par nos partenaires financiers, le retour de la République Centrafricaine parmi les Etats dits fréquentables, la relance des activités économiques font partie des dividendes de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation que les mercenaires mettent à dure épreuve. Ils doivent partir avant la tenue du dialogue.

@Herman THEMONA

 

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