Bangui, le 02 mars 22
La diplomatie centrafricaine est dans la léthargie depuis l’accession du Président Touadera à la magistrature suprême de l’Etat. Tous les observateurs lucides à dire que cet état de chose découle de l’absence des spécialistes en la matière au niveau d’importants postes diplomatiques. Et pour cause…
Le ministère des Affaires étrangères dans un pays donné est l’un des départements ministériels dits de souveraineté. Dans ce sens, il relève du domaine réservé du Chef de l’Etat qui est dépositaire qui incarne l’Etat. Mais force est de constater que depuis son accession à la magistrature suprême de l’Etat, la diplomatie centrafricaine se trouve dans une situation d’assoupissement.
Au lendemain de sa brillante élection au pouvoir de l’Etat, le Chef de l’Etat a confié les rênes de ce département à l’un de ses alliés qui est un roturier de la diplomatie du fait de hautes fonctions diplomatique et politique qu’il a eues à assumer. L’on s’attendait à un réveil de la diplomatie centrafricaine après les crises meurtrières que le pays a connues. Il n’en était pas le cas.
Pour preuve, il n’y a eu aucun mouvement général dans les différentes représentations diplomatiques de la Centrafrique à l’extérieur. Le personnel diplomatique est resté vieillissant et le comble, le pays a été même déshonoré par la fermeture de certaines de nos ambassades à l’extérieur à cause de non-paiement de leurs loyers et qui accumulent des arriérés.
Plus encore les autorités sont souvent interdites de la prise de parole lors dans des instances internationales pour non-paiement de cotisations. Toutes ces failles ont contribué à ternir l’image de la Centrafrique à l’extérieur. Nul n’ignore que la diplomatie est un instrument de la politique internationale qui permet de vendre l’image du pays au niveau internationale. C’est grâce une diplomatie agissante que le pays peut lier d’amitié et de coopération avec certains pays.
Et en dehors de son tout premier ministre de son mandat en charge des Affaires étrangère qui a un profil de diplomate, tous les autres qui se sont succédé à la tête de ce département ne sont pas des diplomatiques de carrières. Il se pose alors la question de connaissance des us et coutumes diplomatiques. Il revient au ministre en charge des Affaires étrangères de mener des actions diplomatiques pour le rayonnement du pays à l’extérieur.
Il y’a en outre le fait que tous les ministres successifs en charge de ce département n’ont travaillé qu’avec les anciens membres du corps diplomatique nommés depuis l’époque de la transition sous le magistère de l’ancienne Cheffe de l’Etat Catherine Samba-Panza.
Avec cette situation les actions diplomatiques sont devenues défaillantes du fait de la longévité de ceux qui sont sensés les mener notamment les membres des missions diplomatiques à savoir, les ambassadeurs, les conseillers diplomatiques et autres.
Certains diplomates du fait de leurs colorations politiques à l’opposé de celle du Président Touadera, manœuvrent pour tenir l’image de la Centrafrique auprès des pays dans lesquels ils sont accrédités. D’autres pactisent avec les ennemis du pays pour saboter toutes les actions en faveur du pays au grand dam des autorités dirigeantes.
Avec ce disfonctionnement, l’image du pays est écornée faute d’une diplomation agissante menée par les différents ambassadeurs accrédités à l’extérieur du pays. Certaines ambassades centrafricaines à l’extérieur sont toujours vacantes faute de nomination.
Tout le monde sait que le Président Touadera n’a cessé de déployer des efforts à travers ces ballets diplomatiques dans le monde pour faire rayonner l’image de son pays. Cependant il lui revient de prendre à bras-le-corps la diplomatie centrafricaine pour l’intérêt du pays à l’extérieur du pays.
Avec la mondialisation, la diplomatie requiert une importance capitale. Il serait souhaitable que ce secteur puisse subir une mutation afin d’inscrire la Centrafrique dans le concert de nation.
@Hervé BINAH
