LE JOURNALISME DE SOLUTION OU JOURNALISME D’ESPOIR: UNE BONNE APPROCHE JOURNALISTIQUE A EXPERIMENTER PAR LES PROFESSIONNELS DES MEDIAS CENTRAFRICAINS AFIN DE CHANGER DE PARADIGME

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Bangui, le 09 mai 24

Je ne comprends pas que nous, journalistes, ne puissions pas comprendre  que  nos problèmes sont loin de trouver un début de solutions même si le Président de la République, Professeur  Faustin Archange Touadera  a tenu un discours prometteur lors du 31e anniversaire de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse le 03 mai dernier.

En effet, les sempiternels dossiers relatifs aux dossiers sur la stratégie nationale de la communication, le statut particulier des journalistes du secteur public et l’amélioration de la subvention de l’Etat aux organes de la presse privée ne datent pas d’aujourd’hui, ni de l’actuel régime au pouvoir et encore moins de l’actuel gouvernement qui a ses priorités ailleurs. C’est dire qu’il n’a jamais eu, de mémoire de journaliste, un véritable engouement politique pour la cause de la presse au sens propre du terme.

Une parenthèse a été ouverte en 2005 par le régime d’alors sous la pression de la communauté qui conditionnait son appui financier à la République centrafricaine à la libéralisation des médias. C’est ainsi qu’une ordonnance sur la liberté de la communication a été promulguée et une Maison de la Presse et des Journalistes a vu le jour. Un Département des Sciences de l’Information et de la Communication a été créé au sein de l’Université de Bangui pour la formation des journalistes. Si le DSIC subsiste encore  avec toutes les difficultés qui sont les siennes, la Maison de la Presse et des Journalistes a tout simplement disparu en décembre 2016 coïncidant malheureusement avec l’accession à la magistrature suprême du Président Faustin Archange Touadera. A une autre époque, on aurait pensé qu’il s’agit d’un coup monté pour amener les journalistes à tourner le dos  au nouveau Président de la République.

Les projets édictés par le Chef de l’Etat dans son discours du 03 mai 2024 ne sont pas certainement les attentes de la majorité des professionnels des médias centrafricains. Il s’agit des « projets futurs du Gouvernement dans cette 7ème République visent l’amélioration des conditions de travail de nos journalistes et l’élargissement du champ de la liberté de la presse en République Centrafricaine ». Bien sûr, il fallait bien que quelques idées soient fusent quelque part pour paraître toujours attentif aux préoccupations des compatriotes journalistes.

Personnellement et en tant que journaliste professionnel, changeons de paradigme en définissant un autre type de mission adapté  aux besoins en communication et en information des populations. En effet, les centrafricains se préoccupent beaucoup plus de leur vie quotidienne et veulent écouter des conseils, des propositions ou des orientations.

Le gouvernement doit appuyer le secteur des médias et ses acteurs à s’adonner beaucoup plus au JOURNALISME DE SOLUTION qu’au journalisme du « train qui arrive à l’heure ». C’est dire que les journalistes centrafricains doivent s’intéresser davantage aux véritables problèmes qui empêchent au pays d’amorcer son essor économique, qui sont à la base de l’insécurité, d’accès aux services de santé et à l’eau potable, à l’éducation, aux obstacles à l’émancipation de la femme, au chômage, etc. Cette approche journalistique amène les professionnels des médias à ajouter une 7ème question, celle de « Quelle solution? » aux six traditionnelles questions de référence que sont « Qui? Quoi? Quand? Où? Comment? Pourquoi? ».

Il s’agit aujourd’hui d’un nouveau courant mondial, celui d’un journalisme porteur d’espoir, surtout  pour les pays qui cherchent à se développer comme la République centrafricaine. C’est une approche qui peut susciter des financements auprès des partenaires au développement au profit des médias en attendant les apports financiers du gouvernement encore au stade de projets.

                     @Alex BAKIKI

 

 

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