Bangui, le 21 févr. 23
La situation que traverse la République centrafricaine est très délicate. Non seulement le pays est en guerre mais, il traverse une crise financière sans précédent. Pour cela, le pays doit avoir un gouvernement de combat pour vaincre les groupes rebelles et sortir du gouffre financier dans lequel il se trouve. L’actuel gouvernement n’est pas à la hauteur de cette mission étant donné le résultat mitigé du bilan de la première année du Premier ministre Félix Moloua à la primature.
La plupart des membres du gouvernement Moloua et, Moloua en tête, se comportent comme de simples agents de l’Etat. Sans vision et sans ambition, ils ne font qu’observer le Président de la République, se démêler seul comme un bon diable. Entre deux avions, le Président de la République est sur tous les fronts alors que le pays va mal. Comment comprendre que les membres d’un gouvernement se prélassent alors que c’est le Président de la République qui est aux fours et aux moulins ? Ce n’est qu’en Centrafrique que l’on peut assister à cela. Toutes nos routes sont dégradées mais, c’est le président qui se bat pour les réhabiliter. L’économie est en difficultés financières, c’est toujours Touadéra qui doit se saigner pour avoir une solution. Certains de ses ministres ne se soucient de rien en attendant leur salaire et les bonnes vendredis. Une situation insoutenable qu’aucun Président ne peut supporter. L’on se demande ce que font effectivement ces ministres pour accompagner le Président dans sa vision politique ?
Certes, ce ne sont pas tous les ministres mais, la majorité ne mérite plus la confiance du Président et, tous les Centrafricains sont sidérés de voir certains ministres jouer le rôle des observateurs. Aucune proposition ne vienne de ceux-là qui se plaisent à se faire appeler excellences alors qu’ils sont mêmes incapables de gérer leur ministère. Pour preuve, il y a une grogne latente dans plusieurs ministères comme celui de la santé, des eaux et forêts, de l’enseignement etc. C’est dire qu’il faut que le Président prenne ses responsabilités. Le courage que le Président a eu pour diversifier le partenariat avec d’autres pays, qu’il soit aussi animé de ce même courage pour se séparer de certains de ses ministres qui ne sont pas à la hauteur de leur mission. On ne s’amuse pas avec le pouvoir. Si quelqu’un est inefficace, il est inefficace et, en politique, cela ne pardonne pas. Si le chef d’un gouvernement est incapable, il est incapable et la politique de remerciement ou de récompense, n’est plus à l’ordre du jour.
Qu’est-ce que le gouvernement Moloua fait de mieux par rapport à celui de Dondra, Ngrébada voire Sarandji ? Le gouvernement Moloua est d’abord très budgétivore et composé de plusieurs ministres qui ne sont que des figurants et qui n’apportent rien comme contributions au pays. La question aujourd’hui, est de mettre en place un gouvernement restreint de combat pour le relèvement du pays. Si nous continuons sur cette lancée, le pays ne va pas sortir la tête de l’eau. Et au finish, c’est Touadéra seul qui rendra compte au peuple. La bande à Moloua qui ne joue pas son rôle de fusible, est constituée de plusieurs bras cassés qui ne savent même pas comment ils sont arrivés au gouvernement et, de ce fait, ils ne savent pas ce qu’ils font au gouvernement. Faisant semblant de soutenir le Président Touadéra, ils tiennent de beaux discours pendant les conseils des ministres juste pour plaire mais en réalité, ils pensent autre chose de lui.
A ce rythme où le gouvernement est divisé en plusieurs blocs, il n’est pas facile de mener un combat franc contre les rebelles qui ont des oreilles aux conseils des ministres. La mauvaise gestion de ces quelques « ministrons » qui sont avec Moloua, ne facilitent pas les choses et jette le discrédit sur le peuple centrafricains parce que les partenaires n’ont plus confiance en ce gouvernement. A un moment donné de la vie, il faut savoir prendre ses responsabilités. C’est ce que le Président de la République doit faire avec le gouvernement Moloua car, il y va de la réputation de notre pays et de sa personnalité. Détournement par-ci, détournement par-là, la réaction du Président se fait attendre. Intelligence avec l’ennemi par-là et trahison par-ci, les yeux sont tournés vers le Pr Faustin Archange Touadéra en ces temps d’austérité et c’est le silence radio. Les Centrafricains attendent de voir.
Après le séminaire gouvernemental, quel est l’apport des ministres dans le recouvrement des recettes domestiques ? N’est-ce pas que certains continuent toujours de persister dans leurs vieilles habitudes pour dilapider les deniers de l’Etat alors que l’heure est grave ? Que fait exactement le Premier ministre pour ne pas les évaluer et présenter le rapport de leur évaluation au Président de la République ? A moins que lui-même il est improductif.
Qu’il nous dise aujourd’hui exactement combien chaque département ministériel à verser au trésor public du moment où, les caisses de l’Etat sont vides ? Cependant, on ne parle que des détournements de plusieurs millions ou même de milliard dans un pays comme le nôtre. Comme l’a si bien dit un chanteur contemporain, « Touadéra travail en silence », mais, nous osons espérer que le Président de la République sortira de son silence pour redresser les choses avant que les choses ne le quittent.
@Hervé BINAH
