LA RCA DOIT REMETTRE SON PRIX NOBEL DES COUPS D’ÉTAT POUR SE DÉVELOPPER

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Bangui, le 09 juil.-22

Située au cœur de l’Afrique avec une superficie de 623000 km2pour une population de moins de 5 millions d’habitants, la République centrafricaine bat de nos jours, le triste record des coups d’Etat dans la sous-région CEMAC. Pourtant dans l’histoire de ce pays, la résilience est l’une des caractéristiques de ses populations. Comment faire pour redorer cette image désolante ?

La politique n’est pas un simple dîner de gala ou une assemblée des saints. Cependant, on sait tous que les actions des politiques doivent toujours avoir pour finalité, les besoins des populations dans les pays qui se respectent et qui ont le souci de l’avenir de leurs populations. Il n’y a pas de fatalité en cela. C’est chaque pays qui doit chercher à inscrire du moins à embellir son histoire.

-En Centrafrique depuis le fameux et sanglant coup d’Etat de la saint Sylvestre de 1965 qui a porté Bokassa au pouvoir et a provoqué l’exécution de plusieurs dignitaires, notamment Izamo, Mounoumbaye et l’enferment de Dacko, le pays a tourné le visage à des valeurs morales pouvant favoriser son développement rapide comme dans certains pays de la sous-région. Avant l’arrivée du président au pouvoir par les armes, l’armée était à son douzième soulèvement.

-Après le coup d’Etat de Bokassa, le deuxième soulèvement est la tentative de coup d’Etat conte ce même Bokassa qui s’est soldé par l’exécution du colonel Banza et de Kallot ;

-Plus tard, la troisième tentative de coup d’Etat s’est soldée par l’exécution des officiers Mbongo,  Kolignako et Mande

-La quatrième en 1976 est aussi une tentative de coup d’Etat avec exécution du commandant Obrou, de Zoukongo et de leurs complices ;

-Le cinquième est le coup d’Etat qui a porté au pouvoir en 1981, le Général d’ Armée André Kolinbga, à l’issue de deux ans de perturbations sociopolitique sous le deuxième règne de David Dacko remis au pouvoir en 1979 par l’armée française en renversant Bokassa ;

-La sixième est la tentative de coup d’Etat en 1982 dirigée par les généraux Bozizé et Mbaîkoua. Elle sera suivie par la suite d’une rébellion dans le nord-ouest  avec des conséquences dramatiques pour les populations civiles ;

-La septième est la mutinerie de la garde présidentielle en 1983 contre le président Kolingba pour réclamer les arriérés de salaires. Il a été séquestré pendant près de 10 heures ;

-La huitième est la mutinerie sanglante des R.D.O.T et R.M.I. en 1993au cours de laquelle une femme enceinte a trouvé la mort,

– La neuvième est la mutinerie du 18 avril 1996 pour réclamer les arriérés de salaires ;

-La dixième est celle du 18 mai 1996 pour exiger l’application des accords d’avril et qui après une semaine, s’est transformée en tentative de coup d’Etat. On a assisté à des pillages et au rapatriement des étrangers ainsi qu’à l’intervention de l’armée française ;

-La onzième est une mutinerie dans les casernes en août 1996 pour protester contre la décision de transfert de régiment à Bouar ;

-La douzième est celle de certains éléments du R.D.O.T. et du R.M.I. C’est une tentative de coup d’Etat puisqu’ils exigent la démission du chef de l’Etat avec des centaines des morts.

Avec ces douze mouvements militaires, on a pu affirmer que l’Armée centrafricaine a perdu  sa noble mission. Ainsi, comme le pays est une succession de lots des malheurs, les coups d’Etat de 2003 et de 2013 orchestrés successivement par le Général d’Armée François Bozizé et Michel Djotodia, la descente aux enfers a été vertigineuse et le Centrafrique a perdu à jamais la dignité de ses populations.

Aujourd’hui, un relèvement doit s’opérer avec le concours de tout le monde. C’est ce qu’il faut pour lutter efficacement contre les différents maux qui gangrènent la scène politique centrafricaine. Nos politiques doivent du moins avoir un sens du patriotisme en faisant de ce pays, un havre de la paix et non faire de leur patrie un enfer pour les populations. Les prochaines élections doivent se faire sur la base des acquis démocratiques donnant la chance au peuple de cicatriser vite les blessures de la récente crise.

@Herman THEMONA

 

 

 

 

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